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À Meulaboh, dans la boue noire, c’est « la vie qui reprend le dessus »

Dans Meulaboh, ville côtière de Sumatra presque anéantie par le séisme et le tsunami, deux semaines après la catastrophe, c’est la vie qui reprend le dessus. Dans la boue noire, au milieu de ce qui ne ressemble plus qu’à un marécage parsemé de débris, des familles ont choisi de rester. « Voulez-vous habiter ici ? Je viens de nettoyer deux pièces », demande en riant Aristam, un professeur d’anglais de 56 ans. Si la plupart des maisons sont à terre, comme si elles avaient explosé, la sienne tient à moitié debout. Mais elle est encore pleine de pans de murs écroulés et de feuilles de cocotiers boueuses. Aristam plaisante et amuse ses voisins. Pourtant, dit-il, « mon ami, sa femme, son fils, sa fille, un autre ami ont disparu dans la grande vague ». « On n’a pas pu trouver les corps. Que faire ? On accepte. Ce séisme est un accident de la nature. Mais les gens d’ici croient en Dieu plus qu’à la tectonique des plaques. » Frappée de plein fouet par le séisme et le tsunami du 26 décembre, Meulaboh reste en grande partie isolée, accessible seulement par les airs. En visitant Meulaboh vendredi, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait confié son choc. « Là-bas, nous avons vu des gens qui commençaient à peine à réaliser et à reprendre un peu leur vie, et cela en dit beaucoup sur la capacité de résistance de l’homme », avait-il dit. À Meulaboh, « la vie a repris le dessus », confirme le colonel Christian Simonet, chef de mission de la Sécurité civile française, arrivé jeudi en reconnaissance. À une centaine de mètres de la plage, Siuakribee devait être un quartier résidentiel avant que la « grande vague » balaie tout. Comme au milieu d’un marais, des gamins y jouent pieds nus sur d’énormes mottes de terre humide, dans l’odeur forte de décomposition. Quelques matelas sèchent le long des allées. Un peu partout, des décombres se consument sur de petits feux. Dans les quartiers intacts, les régimes de bananes recommencent à abonder aux devantures des épiceries. Des vendeurs de rue broient à la main le poisson séché. On croise volailles, chèvres, vaches et buffles.... Aux abords de la grande mosquée, c’est un désordre de vélos, de motos et cyclopousses à trois roues. Mais c’est l’eau potable qui manque. Dans l’hôpital épargné par le raz de marée, les médecins surveillent les moindres symptômes d’épidémies. « On voit des cas typiques de tétanos », s’inquiète le docteur Akira Miyata, très peu de gens sont vaccinés ».
Dans Meulaboh, ville côtière de Sumatra presque anéantie par le séisme et le tsunami, deux semaines après la catastrophe, c’est la vie qui reprend le dessus. Dans la boue noire, au milieu de ce qui ne ressemble plus qu’à un marécage parsemé de débris, des familles ont choisi de rester.
« Voulez-vous habiter ici ? Je viens de nettoyer deux pièces », demande en riant Aristam, un...