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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Pentagone envisage d’entraîner des chiites et des kurdes pour des actions ciblées contre les insurgés L’armée américaine mise en cause après deux « bavures » en Irak

En Irak, le week-end aura été placé sous le signe des bavures américaines. Deux policiers irakiens et deux passants ont en effet été tués par des tirs américains à un point de contrôle au sud de Bagdad, quelques heures après une première bavure de l’US Air Force qui a bombardé par erreur une maison d’Aaytha, dans le nord du pays, causant la mort de plusieurs civils, ont fait savoir hier les autorités irakiennes. Désignant 14 tombes fraîchement creusées, les habitants d’Aaytha ont fait état d’autant de victimes, soulignant la présence parmi elles de plusieurs enfants. Admettant avoir commis une erreur, l’armée américaine a, quant à elle, indiqué que la bombe de 250 kg larguée par un chasseur F-16 avait fait cinq morts au moins. Au point de contrôle du sud de la capitale, c’est l’explosion d’une bombe au passage d’un convoi américain qui a provoqué la riposte à l’origine de la mort des deux policiers irakiens et des deux passants. Un cinquième Irakien a succombé à une crise cardiaque sur les lieux de l’embuscade. Deux incidents qui n’ont pas manqué d’attiser les sentiments antiaméricains, alors que le contexte sécuritaire se dégrade continuellement. À ce sujet, le Premier ministre Tony Blair a dit s’être entendu avec le président américain George W. Bush pour réévaluer la situation et rétablir la sécurité. « Dans la zone-clé autour de Bagdad, il ne fait aucun doute que nous devons porter un coup à ces individus », a-t-il affirmé sur l’antenne de la BBC, en faisant référence aux membres de la guérilla. Parmi les solutions proposées, des responsables américains examinent l’éventualité d’entraîner des Irakiens pour mener des opérations ciblées contre des chefs de l’insurrection, qui pourraient être assassinés ou enlevés, selon l’hebdomadaire Newsweek. Dans son édition à paraître aujourd’hui, le magazine précise que cette stratégie est surnommée « l’option Salvador », en référence aux actions paramilitaires menées contre les rebelles de gauche dans ce petit pays d’Amérique centrale durant les années 1980, sous la présidence de Ronald Reagan. L’une des propositions serait d’envoyer des équipes des forces spéciales en Irak pour y conseiller, soutenir et peut-être entraîner des Irakiens, qui seraient plutôt kurdes ou chiites, à mener des opérations ciblées contre les insurgés sunnites. Il n’est « pas clair », selon le magazine, si les directives porteront sur des assassinats ou des enlèvements destinés à envoyer les personnes ciblées dans des lieux secrets afin de les interroger. En attendant, sur le terrain, la guérilla ne montre aucun signe d’essoufflement, les actes de guérilla ayant coûté la vie à une centaine de personnes au cours de la semaine écoulée, essentiellement au sein des forces de l’ordre irakiennes. Dernière victime en date, le chef de la police de Samarra, dans le Nord, a été abattu hier. Deux policiers et deux civils ont par ailleurs trouvé la mort dans un attentat-suicide à la voiture piégée contre un barrage de l’armée et de la police irakiennes à Youssoufiya, au sud de Bagdad, signale la police, et dans la capitale, un soldat américain a en outre succombé à une explosion au cours d’une patrouille. De plus, sept soldats ukrainiens et un militaire kazakh sont morts en tentant de détruire une cache de munitions dans la province de Wasit, a annoncé l’armée polonaise, responsable de la région centre-sud en Irak. Le président Ioutchenko, en présentant ses condoléances aux familles des soldats américains, a affirmé que le retrait des troupes ukrainiennes est une priorité. Parallèlement, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a, de son côté, entrepris de vérifier des informations faisant état de l’enlèvement d’un ou deux de ses ressortissants. Enfin, Medhat Jassem al-Hassan, responsable des ressources humaines de l’Entente nationale irakienne, le parti de M. Allaoui, a été tué et sa fille blessée par des hommes armés. Sur le plan électoral, l’homme politique irakien Ahmed Chalabi s’est déclaré opposé à un report des élections irakiennes, estimant que leur tenue à la date prévue est moins nuisible que leur report. L’Iran et l’Égypte sont, elles aussi, hostiles à tout report. Cet avis contraste avec celui de Adnane Pachachi, sunnite, qui considère au contraire que la violence augmentera au cas où le scrutin se déroulerait comme prévu. Enfin, le secrétaire d’État Colin Powell semblait plus préoccupé par l’avenir de l’Irak après les élections du 30 janvier, laissant entendre qu’elles ne mettront fin ni à la violence ni aux divisions entre sunnites et chiites Les États-Unis détiennent en Irak 325 combattants étrangers Les États-Unis détiennent en Irak 325 combattants étrangers, dont certains devraient être transférés ailleurs afin d’être détenus pour une durée indéterminée, indique le New York Times samedi. Quelque 140 combattants non irakiens supplémentaires ont été capturés en Irak ces deux derniers mois, dont beaucoup lors de l’offensive américaine à Falloujah (ouest de Bagdad) en novembre, a précisé un responsable du Pentagone au quotidien. Aux yeux du gouvernement américain, de nombreux prisonniers détenus en Irak, tout comme ceux accusés de liens avec el-Qaëda ou l’ex-régime taliban afghan, ne sont pas protégés par la convention de Genève sur les prisonniers de guerre. La base américaine de Guantanamo (Cuba) abrite déjà quelque 550 prisonniers étrangers soupçonnés de liens avec el-Qaëda ou l’ancien régime taliban, et nombreux parmi eux sont ceux considérés par le Pentagone comme étant des « combattants illégaux ». Un sergent américain condamné à six mois de prison après la noyade d’un Irakien Une cour martiale américaine a condamné samedi un sous-officier américain à six mois de prison. Le sergent Tracy Perkins était accusé d’avoir ordonné à ses soldats de contraindre Zidoun Fadel Hassoun à sauter dans le fleuve pour le punir d’avoir violé un couvre-feu en vigueur à Samarra, au nord de Bagdad, en janvier 2004. Le jury militaire, composé de six hommes, a conclu ne pas disposer de preuves irréfutables qu’il s’agissait d’un homicide involontaire, mais a retenu l’accusation d’ « agression ». Le sergent Perkins a été également dégradé. Un autre militaire américain accusé d’avoir perpétré des sévices contre des détenus irakiens dans la prison d’Abou Ghraib comparaît depuis vendredi en cour martiale. Le soldat Charles Graner, présenté comme le « meneur » présumé des sévices, a décidé de plaider non coupable et de rejeter la responsabilité de ses actes sur ses supérieurs. Le procès commencera à évoquer les sévices aujourd’hui avec les premiers des 35 témoins prévus, parmi lesquels trois Irakiens ayant été détenus à Abou Ghraib.
En Irak, le week-end aura été placé sous le signe des bavures américaines. Deux policiers irakiens et deux passants ont en effet été tués par des tirs américains à un point de contrôle au sud de Bagdad, quelques heures après une première bavure de l’US Air Force qui a bombardé par erreur une maison d’Aaytha, dans le nord du pays, causant la mort de plusieurs civils, ont fait...