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Actualités - OPINION

L’opposition ne croit pas aux promesses du pouvoir

Le pouvoir promet des élections législatives libres, justes et régulières. L’opposition n’y croit pas du tout. Et fonde ses présomptions sur les constats suivants : – Le gouvernement en place n’est pas neutre, donc il n’est pas impartial, puisqu’il comprend vingt ministres candidats sur un total de trente. Chacun de ces postulants peut compter sur l’appui et les possibilités de son département propre. En misant également sur le soutien de ses collègues. Comme de e qu’il est convenu d’appeler les services. – Le gouvernement donne des signaux clairs de parti pris par les actions vindicatives, répressives qu’il mène contre nombre de ses adversaires, allant jusqu’à procéder à des rafles, à des arrestations arbitraires. – Il effectue de même des nominations administratives népotiques, aggravées par la mise à l’écart du personnel qui ne lui est pas acquis. Dans le principe de droit, un gouvernement de simple transition ne peut pas toucher aux lois ou dispositions de base ni à l’organigramme étatique existant. Dès lors, il est ahurissant que chaque ministre, de passage pour quelques semaines, installe son propre staff aux postes de commande. Si cette pratique devait être adoptée, l’État n’aurait plus ni continuité ni stabilité de fonctionnement. Les nommés ne savent pas ce que le prochain pouvoir va faire d’eux. Et tous les fonctionnaires vont désormais stresser en se disant qu’ils sont sur des sièges éjectables cycliquement à chaque changement de gouvernement. Dans la conjoncture présente, il est évident que le personnel parachuté par les ministres va s’employer à en servir les intérêts électoraux. Normalement, un gouvernement de transition peut pourvoir à des postes vacants nécessaires, mais pas engager de large mouvement administratif. – Sur le découpage des circonscriptions, qui est la clef de voûte du code électoral, le pouvoir multiplie les engagements contradictoires. La tendance qu’il affiche globalement est à la circonscription moyenne. Ce qui signifie que l’on va forcément manipuler les contours géographiques des districts administratifs. Il y a donc tout lieu de craindre que le costume ne soit en définitive taillé à la mesure des candidats du pouvoir. – Parallèlement, le pouvoir prend déjà des contacts en coulisses, montrant qu’il mise sur la fabrication des listes, par l’intimidation ou la séduction, afin de diviser et d’affaiblir l’opposition. – Il peut tirer profit des erreurs sur les listes d’électeurs, et il a d’ailleurs la capacité de manipuler à sa guise les bordereaux. Il peut même s’abstenir de délivrer des cartes d’électeur aux partisans de ses adversaires. De même, il peut placer à sa guise des chefs de bureaux de vote qui lui sont fidèles, tout comme il peut installer les urnes là où cela lui convient le mieux. Il peut, comme il l’a fait précédemment, dispenser des électeurs du passage dans l’isoloir pour faciliter le contrôle de leur vote et l’achat des voix. Bref, l’opposition a déjà fait le procès du gouvernement, en base de ses actions accumulées, pour juger qu’il n’est pas qualifié comme arbitre électoral et qu’il en faut un autre. En soulignant que le découpage des circonscriptions n’est pas suffisant pour garantir un scrutin régulier et libre. Et qu’il faut bien d’autres mesures techniques autant que politiques, que seul un cabinet impartial de non-candidats peut garantir. Émile KHOURY
Le pouvoir promet des élections législatives libres, justes et régulières. L’opposition n’y croit pas du tout. Et fonde ses présomptions sur les constats suivants :
– Le gouvernement en place n’est pas neutre, donc il n’est pas impartial, puisqu’il comprend vingt ministres candidats sur un total de trente. Chacun de ces postulants peut compter sur l’appui et les possibilités...