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Pour le chef du Hezbollah, le prochain Parlement est capable de trancher la question de la présence syrienne Nasrallah en faveur d’un congrès national à Beyrouth pour discuter des sujets conflictuels

Prenant le contre-pied des discours opposants et loyalistes, caractérisés pour la plupart par une âpreté sans précédent, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a adopté hier un ton modéré pour parler du débat qui fait rage dans le pays autour de la présence syrienne au Liban et des législatives. Mettant en garde contre une « lecture erronée » des changements dans la région et des « aventures » qui risquent de porter préjudice au pays, il s’est dit en faveur d’un congrès national, qui se tiendrait à Beyrouth, pour discuter « sans préjugés préalables » de tous les sujets conflictuels. Il a aussi estimé que les législatives permettront l’élection d’un Parlement capable de trancher les conflits sur des questions nationales essentielles, comme la présence syrienne. Le ton est donné dès le départ. « Nous traversons une période extrêmement critique qui nous oblige à nous comporter avec sang-froid, sagesse et raison et à privilégier l’intérêt national supérieur au détriment des intérêts personnels, communautaires, sectaires, partisans et des leaderships individuels », a-t-il déclaré au cours d’un meeting oratoire. Sayyed Nasrallah a invité « tous ceux qui fondent leurs positions sur leur propre analyse des changements régionaux qu’ils suivent de près, à procéder à une lecture rationnelle et non pas sentimentale des développements. Certains évaluent avec le cœur et non pas avec la raison ce qui se passe et c’est pour cette raison qu’ils procèdent à des calculs erronés ». Le despotisme de la minorité Après avoir souligné que le Liban « ne peut plus supporter d’être entraîné dans des aventures», sayyed Nasrallah a estimé que « nul ne doit mettre en danger l’avenir, la sécurité, la stabilité du Liban pour des raisons d’intérêts ou de calculs personnels ». Entraîner le Liban dans des aventures est « une erreur, voire une faute », a ajouté le responsable du Hezbollah qui, tout en plaidant en faveur de la liberté d’expression pour tous, opposants et loyalistes, a mis en garde contre toute tentative de dépasser certaines lignes rouges en matière politique. Il a ainsi jugé que nul ne peut imposer par la force son point de vue ou ses convictions. « Certains disent rejeter la dictature de la majorité si quelqu’un évoque la majorité, mais n’hésitent pas à exercer le despotisme de la minorité », a-t-il fait valoir avant d’exprimer son opposition aux deux formes de dictature. Concernant le débat politique autour de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qu’il dénonce, le secrétaire général du Hezbollah a fait état de trois moyens possibles de le trancher : « Nous pouvons vivre avec ce conflit, nous disputer ou essayer de le résoudre en adoptant un mécanisme déterminé. » Affirmant que c’est la troisième option qu’il privilégie, il a indiqué que le Hezbollah est « prêt à accepter tout mécanisme de solution qui sera proposé parce qu’il est soucieux de régler tout conflit qui se pose dans le pays, à l’instar des conflits actuels sur le système politique, la loi électorale et la présence syrienne ». Après avoir indiqué que les référendums et les études fondées sur des sondages d’opinion ne sont pas appréciés comme mécanisme de solution, il s’est dit en faveur d’un congrès national qui se tiendrait cependant à Beyrouth et non pas ailleurs ou à un recours aux institutions à travers les élections législatives. Sayyed Nasrallah à un ainsi répondu indirectement au Courant patriotique libre qui a invité tous les courants politiques, dont le Hezbollah, au congrès national qu’il compte organiser en dehors du Liban. « Nous devons cependant être prêts au dialogue. Il ne faut pas que chacun vienne avec des idées toutes faites qu’il essaiera d’imposer aux autres », a-t-il poursuivi, avant d’insister sur le fait que le meilleur juge reste les urnes, en évoquant les législatives. Sayyed Nasrallah a plaidé en faveur d’une loi électorale juste et équitable. Mais pour lui, la notion de justice ne se limite pas au découpage électoral. « Elle signifie, a-t-il dit, qu’il n’est pas normal qu’un député soit élu dans une région par 100 000 électeurs et par 10 000 dans une autre. » « Une loi équitable n’est pas dans l’intérêt de ceux qui évoquent l’équité, parce qu’ils constituent une minorité », a affirmé sayyed Nasrallah, avant de souligner que toute forme de découpage convient à son parti. Pour lui, il est primordial que la loi électorale soit taillée à la mesure du pays. « Le prochain Parlement, a-t-il observé, est capable d’engager un débat sur des questions fondamentales » telles que la présence syrienne. « Considérons que la bataille politique historique qui va décider de l’avenir du Liban pour les quatre années à venir est la bataille électorale », a-t-il noté, jugeant inutile d’« ouvrir une bataille sur tous les fronts ».
Prenant le contre-pied des discours opposants et loyalistes, caractérisés pour la plupart par une âpreté sans précédent, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a adopté hier un ton modéré pour parler du débat qui fait rage dans le pays autour de la présence syrienne au Liban et des législatives. Mettant en garde contre une « lecture erronée » des...