Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

1559 - Étrange effet des pressions Selon des officiels locaux, Washington et Paris veulent faire le lit de l’opposition pour les législatives !

Des officiels locaux relèvent qu’une fois de plus, Washington et Paris mettent ensemble la pression sur le Liban au sujet de la 1559. Les Américains par le truchement du numéro deux du département d’État, Richard Armitage. Les Français, directement et au top niveau, par la bouche du président Jacques Chirac. Ces responsables ajoutent que seul le ton est distinct, le message étant pratiquement le même. En s’articulant, dans les deux cas, sur le test des prochaines législatives libanaises. Le but étant, affirment sans sourciller ces cadres du cru, de promouvoir au mieux la cause électorale de l’opposition libanaise. Pour en assurer la liberté de mouvement et de manœuvre à l’approche du scrutin printanier. Cependant, ces mêmes sources, reprenant en écho l’évaluation développée récemment par le président Nabih Berry, soutiennent que les Américains exagèrent, après coup, ce qu’Armitage a pu dire au président Assad. À les en croire, l’émissaire US n’aurait pas abordé la question de la 1559 avec le chef de l’État syrien, mais seulement lors de son entretien avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh. Mais, en même temps, les responsables libanais relèvent qu’en quelques jours, la diplomatie américaine a quand même affiché trois sommations. Ils indiquent ensuite que l’ambassadeur Jeffrey Feltman a rapporté aux présidents Émile Lahoud et Omar Karamé qu’Armitage a été très clair avec les Syriens. Il leur a déclaré qu’il faut appliquer la 1559 sans tarder. Et que les élections libanaises prévues pour avril doivent se dérouler loin de toute intervention extérieure. Du reste, Armitage lui-même s’est chargé d’expliciter aux médias, à l’issue de sa visite à Damas, la teneur de ses injonctions. Les mêmes sources n’excluent pas que Paris ait demandé à Washington, sinon des éclaircissements, du moins un supplément de détails sur le volet 1559 de la mission Armitage. D’où un double effet : les Américains ont multiplié les déclarations, pour que nul n’en ignore. Afin que l’on n’aille pas penser qu’Armitage aurait pu négliger la 1559. Et la France, coauteur de la résolution, n’a pas voulu être en reste côté avertissements fermes. Cette émulation produit, toujours selon les officiels libanais, une escalade, à leur sens injustifiée. Ils s’en inquiètent d’autant plus que le mois prochain, les présidents Bush et Chirac, qui vont se voir en marge du sommet de l’Otan, vont sans aucun doute évoquer la 1559, ce point qui les rapproche. Pour en exiger derechef l’application accélérée. Les sources citées se demandent si les deux chefs d’État ne vont pas demander un calendrier programme et prier Kofi Annan d’en faire de même dans son rapport d’avril. Ou encore s’ils ne vont pas lui recommander de soumettre ses conclusions dès la fin février pour accentuer la pression et accélérer le processus d’exécution. En vue de couper court à des velléités visant les législatives libanaises d’avril. Cela pour ne pas répéter l’expérience d’une résolution du Conseil de sécurité (la 1559) qui n’a pas pu empêcher la prorogation du mandat du président Lahoud pour trois années supplémentaires. Les officiels libanais cités s’en rendent désormais compte et le disent : les États-Unis et la France sont on ne peut plus sérieux au sujet d’une mise en chantier rapide de la 1559. Avant les élections. Car ces deux puissances n’entendent pas subir un deuxième revers en huit mois. Obstination Mais que va faire le Liban (officiel) pour contrer cette double détermination ? D’autant plus accablante qu’elle émane d’une superpuissance épaulée par une grande nation reconnue comme une amie séculaire de ce pays. Or, Washington et Paris écartent d’une pichenette l’argumentation du pouvoir local. Qui persiste à soutenir que l’exécution de la 1559 serait dangereuse, pourrait provoquer des secousses sécuritaires que le Liban n’est pas capable d’absorber dans les délicates conditions régionales actuelles. Toutes les relances en direction de la France dans ce sens ont échoué. Et elle n’a fait que se buter davantage, reconnaissent ces sources. Qui citent encore une fois le récent discours comminatoire de Chirac. Pour qui l’application de la 1559 doit traduire l’attachement de la France à un Liban indépendant, souverain, démocratique. La vigilance française ne devant en aucun cas se démentir à l’approche des élections législatives libanaises, conclut le président. Pour les officiels locaux, il est donc clair que la pression est en relation avec les élections. Outré en son for intérieur par la flagrante immixtion franco-américaine, le pouvoir libanais – toujours selon ces officiels – ne compte pas se soumettre. Il va répéter qu’il compte organiser des élections irréprochables, en base de garanties que le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, devrait formuler en même temps que son projet de loi électorale. Le corset sécuritaire serait aussi impeccable que régulier. Et les assurances devraient, selon ces sources, satisfaire au moins une partie de l’opposition. Pour le fond, le pouvoir redit que la 1559 se trouvera automatiquement appliquée au cas où les résolutions antérieures du Conseil de sécurité concernant la région (242, 338 et 425) devaient l’être. Il y aurait de la sorte restitution du Golan et création d’un État palestinien, permettant l’exécution de la recommandation numéro 194 de l’Assemblée de l’Onu (droit de retour). Une fois la paix conclue, la présence de l’armée syrienne au Liban, l’extraterritorialité des camps, l’armement de la Résistance n’auraient plus lieu d’être, et l’armée libanaise serait naturellement déployée sur la ligne comme dans tout les reste du pays. Bien entendu, pour les Américains et pour les Français, cette argumentation du Liban officiel ne tient pas debout. Si le pouvoir local devait s’y tenir, indiquent en conclusion les mêmes officiels, il devrait s’attendre à un surcroît de pressions. Khalil FLEYHANE
Des officiels locaux relèvent qu’une fois de plus, Washington et Paris mettent ensemble la pression sur le Liban au sujet de la 1559. Les Américains par le truchement du numéro deux du département d’État, Richard Armitage. Les Français, directement et au top niveau, par la bouche du président Jacques Chirac. Ces responsables ajoutent que seul le ton est distinct, le message étant...