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Actualités - OPINION

législatives - L’heure du choix est toute proche L’alternative Frangié : le caza ou la circonscription moyenne

Le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, va demander au prochain Conseil des ministres de choisir entre le caza et la circonscription moyenne. Qui donnerait pour l’ensemble du pays 17 ou 18 circonscriptions. Dotées de 5 à 10 sièges, suivant les dimensions, le plus souvent de 7 ou 8 sièges. Ce qui limiterait les disparités existant entre blocs régionaux. Avec le retour ce samedi de Frangié, qui a participé à la conférence arabe des ministres de l’Intérieur tenue à Tunis, le dossier du découpage se trouve fortement activé. C’est en effet lui le maître d’œuvre, chargé de préparer la formule que le gouvernement devra présenter à la Chambre pour approbation, dans le courant du mois. En principe, avant de rendre sa proposition publique, le ministre doit en conférer une dernière fois avec le président de la République comme avec le président du Conseil. En tout cas, encore une fois, le pouvoir se propose de mettre en chantier un code purement circonstanciel. C’est-à-dire que, comme ses sœurs aînées de la génération Taëf, la loi précisera qu’elle ne vaut que pour une seule fois. Mais quand donc ce pays aura-t-il droit à une loi pérenne ? Pas avant que la décentralisation administrative, assortie d’un redécoupage des districts administratifs devant servir de configuration aux futures circonscriptions, ne soit accomplie, répondent les responsables. Pour le moment, le caza est en vogue auprès des opposants mais aussi de nombre de loyalistes, lahoudistes en tête, comme des ministres issus du Mont-Liban. Mais il se heurte à de fortes entraves. Il y a d’abord Berry qui veut à tout prix le mohafazat. Il y a ensuite les adeptes du fameux slogan loyaliste dit du brassage national. Qui continuent à soutenir mordicus que le caza favorise les pulsions extrémistes et le cloisonnement entre les confessions. En rappelant que Taëf s’en était tenu aux mohafazats, même s’il avait précisé que le nombre de ces départements devait être augmenté, donc leur surface réduite. Et les Syriens ? Selon des sources concordantes, ils se tiendraient effectivement sur la réserve, sans promouvoir aucune formule. Ce qui doit un peu décevoir Hussein Husseini, qui les avait invités benoîtement à intervenir, encore et toujours, pour permettre l’élaboration d’une loi électorale juste et équilibrée. Toujours est-il que les loyalistes favorables au caza démarchent Berry pour l’amener à composition. En lui faisant miroiter les avantages d’une alliance entre le mouvement Amal et le Hezbollah. Pour endiguer ensemble la montée en puissance des figures indépendantes jeunes qui font leur apparition sur la scène publique au Sud. Et dont le message, axé sur la nécessité du changement comme de la réforme, semble impressionner positivement l’électorat. Mais en réalité, le gros des formations loyalistes semble plutôt tenté par la circonscription dite moyenne. Qui a manifestement les préférences du Hezbollah. La formule a en effet tout l’air d’être un juste compromis entre le mohafazat et le caza. Elle est surtout séduisante parce qu’elle permet de jongler avec le découpage, et partant avec les alliances de base, de manière à mieux barrer la voie à l’opposition. Cependant, le président Omar Karamé avoue y être aussi hostile que le président Berry. Pour des raisons évidemment électorales. Pour l’amener à composition, on lui propose dès lors des alliances déterminées qui lui permettraient de bien s’en tirer chez lui, au Nord. Dans l’ensemble, sauf les lahoudistes et les ministres du Mont-Liban, les loyalistes pensent que la petite circonscription les desservirait. Et comme il ne leur est plus possible de se rabattre sur le mohafazat, ils militent donc pour la circonscription moyenne. Quoi qu’il en soit, le pouvoir s’effraye de l’unité des rangs opposants. Il tente donc dès à présent d’initier des accords avec des indépendants ou des contestataires tièdes qui n’ont pas participé à la fête du Bristol. Il cherche surtout à contrer l’opposition dans son fief principal, le Mont-Liban. Pour qu’elle ne parvienne pas à décrocher le tiers de blocage à la Chambre. Objectif difficile a priori pour le pouvoir. Car l’opposition unifiée ambitionne non seulement le tiers susdit, mais également l’égalité au Parlement. Pour la contrer efficacement, il faut donc la diviser. Le pouvoir mise principalement, dans ce cadre, sur les pulsions du courant aouniste. Plusieurs officiels pensent en effet que cette formation, certaine d’être populairement forte, n’accepterait pas de céder ses avantages électoraux propres (qui en certains sites impliquent des ententes avec des loyalistes) au profit du front opposant. En termes concrets, cela signifie que dans plusieurs régions où les diverses forces de l’opposition disposent d’une multitude de candidats potentiels, le courant aouniste n’admettrait pas qu’une liste unifiée soit fabriquée sans aucun de ses représentants. Les officiels ajoutent que Aoun lui-même ne cesse de souligner qu’il aura des candidats dans toutes les régions. À leurs yeux, comme d’ailleurs à ceux de professionnels proches de l’ancien président du Conseil, il n’est pas exclu que le courant fasse cavalier seul et ne s’inscrive ni sur les listes de l’opposition ni, à plus forte raison, sur celles du pouvoir. Il voudrait prouver ainsi, par les résultats, que sa ligne est bien suivie. Ce même problème de cohésion ne se limite pas au cas Aoun, mais pour l’ensemble de l’opposition. Il n’est pas du tout facile en effet, et cela saute aux yeux, de préparer les mixtures électorales, quand il y a tant d’ingrédients. Chaque parti, chaque formation, chaque courant, chaque forum, chaque pôle voudra en effet, naturellement, pousser en avant les siens. Des divergences, des conflit de choix peuvent survenir. Pour sa part, par exemple, Joumblatt devrait renoncer à des sièges dans plus d’une contrée du Mont-Liban, pour les céder aux alliés de l’heure. La mission du comité de suivi du front opposant est donc des plus ardues et des plus complexes. Le but étant évidemment de présenter des listes unifiées, tout au moins au Mont-Liban, centre du pays. Politique. Philippe ABI-AKL
Le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, va demander au prochain Conseil des ministres de choisir entre le caza et la circonscription moyenne. Qui donnerait pour l’ensemble du pays 17 ou 18 circonscriptions. Dotées de 5 à 10 sièges, suivant les dimensions, le plus souvent de 7 ou 8 sièges. Ce qui limiterait les disparités existant entre blocs régionaux. Avec le retour ce samedi...