L’évêque maronite de Baalbeck-Deir el-Ahmar prie pour la paix au Liban et dans le monde Andrée Lahoud à Bechouat : recueillement, émotion et échanges avec les habitants (photo)

C’est une visite qui ressemble à un pèlerinage. Mme Andrée Lahoud a sciemment choisi de se recueillir à Saydet Bechouat le jour de la fête de Noël chez les arméniens-orthodoxes, qui coïncide avec la fête de l’Épiphanie chez les catholiques et les maronites. En dépit du froid piquant, elle s’est rendue dans la petite chapelle où la Vierge s’est manifestée devant l’enfant jordanien, Mohammed el-Haouadi, en août dernier, avant de multiplier ses apparitions miraculeuses devant les croyants, surtout les malades et les plus démunis. Cette chapelle minuscule, avec ses vieilles pierres et son autel sans prétention, est une véritable leçon d’humilité et de foi. Par les mouvements de la Vierge, Dieu a montré une fois de plus que c’est auprès des plus simples qu’il se manifeste le mieux, sans doute parce que c’est là qu’il y a le plus d’authenticité. Et depuis les apparitions de la Vierge, la petite chapelle est devenue un lieu de pèlerinage pour tous les croyants, chrétiens et musulmans, et pour tous ceux qui n’ont plus d’autre recours que leur foi. Mais en cette période hivernale, les pèlerins se font moins nombreux et dans la petite chapelle, l’atmosphère semble encore plus recueillie. Ayant à ses côtés l’évêque maronite de Baalbeck et de Deir el-Ahmar, Mgr Mounjed el-Hachem, la Première dame a commencé par prier pour le Liban et les Libanais, ainsi que pour la paix dans le monde. L’évêque, lui, a rappelé la prière du petit Jordanien qui a supplié la Vierge de remplacer la guerre par la paix, la haine par l’amour et la tristesse par le bonheur. Dans ce sanctuaire modeste et sombre, les mots semblaient chargés d’émotion, comme s’il y avait dans ce lieu comme un contact direct avec Dieu. Accompagnée du président de la municipalité de Deir el-Ahmar, M.Hamid Keyrouz, et des notables du village, ainsi que de nombreux habitants des villages de la région, Mme Andrée Lahoud a assisté à la messe célébrée par Mgr Hachem et par le curé de la paroisse, le père Fadi Bassil. Dans son homélie, l’évêque a vivement remercié la Première dame pour avoir partagé avec les habitants de la région cette messe, au lieu de célébrer Noël avec les arméniens-orthodoxes. Mgr Hachem a aussi rappelé qu’au iie siècle, l’Épiphanie était la fête la plus importante, parce qu’elle représentait l’apparition de Dieu dans un corps humain devant tous les hommes et sa reconnaissance en tant que sauveur de l’humanité. Il a prié pour le président de la République afin que Dieu lui donne la force de faire régner la paix au Liban, grâce aux qualités d’intégrité, de sagesse et d’abnégation qu’Il lui a données. Il a aussi demandé à Dieu qu’il éclaire les cœurs des responsables de ce monde, ceux qui tiennent entre leurs mains les destins des peuples, afin qu’ils puissent trouver le chemin de la paix. Il s’est enfin demandé pourquoi toutes ces catastrophes, naturelles ou non, se produisent, et selon lui la réponse est à chercher dans le fait que les hommes perdent de plus en plus la foi et utilisent leur liberté et leur intelligence pour le mal, non pour le bien. Après la messe, l’évêque, épaulé par le père Bassil, a baptisé, comme le veut la coutume, trois bébés du village, qui ont eu Mme Andrée Lahoud pour marraine. Ils n’ont sans doute rien compris à la cérémonie, mais ils ont eu la gentillesse de ne pas pleurer et de poser gracieusement dans les bras de la Première dame. D’ailleurs, tous les habitants du village ont voulu aussi poser à ses côtés et, dans le salon du siège de la municipalité, elle s’est prêtée au jeu avant de partager avec les habitants la galette des rois, cuisinée par le chef du palais présidentiel. Chacun des présents a pu l’approcher et lui parler de ses problèmes et elle a eu un mot de réconfort pour tous. Les habitants ont aussi voulu remercier le chef de l’État qui a donné des instructions pour que la route menant à la chapelle soit asphaltée, surtout depuis que les pèlerins s’y dirigent en grand nombre. À l’heure où les ombres commençaient à s’allonger, Mme Lahoud a quitté Bechouat, laissant derrière elle un sentiment de joie chez les habitants, émus d’avoir fait l’objet de tant d’attentions.