opposition Le caza, le vote à 18 ans et la participation des émigrés, propose le Mouvement réformiste Kataëb

Le Mouvement réformiste Kataëb a achevé hier l’élaboration de sa proposition de loi électorale que le député du Metn, Pierre Gemayel, présentera la semaine prochaine à la Chambre. La loi proposée adopte le caza comme circonscription électorale, tout en préconisant une nouvelle répartition de ces cazas sur le territoire libanais, de façon à ce que huit à dix députés soient élus dans chacun d’entre eux. La proposition prévoit également l’abaissement de la majorité électorale à 18 ans, la participation des émigrés aux élections à travers les ambassades, ainsi que l’adoption d’une carte électorale magnétique. Interrogé par l’agence al-Markaziya, M. Gemayel a estimé qu’il ne fallait pas craindre une répartition confessionnelle des circonscriptions si une loi pareille est votée, puisque « la plupart des cazas sont mixtes ». « Le Mouvement réformiste Kataëb présentera des candidats dans la majorité des régions et soutiendra également les candidats de l’opposition », a-t-il déclaré, avant de conclure : « L’important, c’est que le plus grand nombre d’opposants arrivent au Parlement. » Les FL répondent à Issa el-Khoury et l’accusent d’avoir une « mentalité tribale en voie d’extinction » Les Forces libanaises (FL) ont répondu hier sans ménagement aux propos particulièrement durs du député de Bécharré, Kabalan Issa el-Khoury, qui avait considéré que « l’adoption du caza comme circonscription nourrit le discours confessionnel », et que, dans ce cas, « les élections à Bécharré se dérouleront dans le sang ». Les FL ont souligné qu’« au un moment où les initiatives d’ouverture se multiplient entre les Libanais et que toutes les personnes intègres sont désormais convaincues de la nécessité de tourner la page du passé, M. Issa el-Khoury lance des propos dangereux et surprenants à l’encontre des FL ». Et de poursuivre : « Les propos de M. Issa el-Khoury, avec toutes les contre-vérités qu’ils comportent, reflètent une vision moyennâgeuse de la politique, et font preuve d’une mentalité tribale en voie d’extinction, sachant que le Liban cherche à s’éloigner aujourd’hui des sensibilités étroites et claniques. Refuser le principe du caza comme circonscription électorale sous prétexte d’éviter des “élections dans le sang”, revient à proférer des menaces directes qui devraient être dénoncées par tous et faire l’objet de mesures juridiques. » Les FL ont fait remarquer que l’adoption du caza comme circonscription ne concerne pas seulement Bécharré mais tout le Liban, rappelant que « le député Issa el-Khoury a déjà gagné des élections sur base du caza avant cette maudite guerre dont il ne cesse de faire mention ». « Les FL, poursuit le communiqué, en tant que courant de changement et à l’instar d’autres forces vives démocratiques, voient en toute échéance électorale une occasion de faire connaître leur vision des choses, et refusent, malgré tout ce qu’elles ont enduré, de s’abaisser à la logique de l’intimidation et de retourner au langage de la guerre que certains utilisent pour préserver leur position. Les FL restent attachées au choix démocratique et au respect de la volonté des Libanais. » D’autre part, les FL ont considéré que « ces élections législatives, échéance démocratique par excellence puisque c’est à ce moment que le peuple choisit ses représentants, doivent se caractériser par une compétition honorable, d’où le fait que chaque personne concernée se doit d’accepter le choix des électeurs, au lieu de lancer des menaces au préalable, manifestant par là une crainte évidente du verdict des urnes ». Elles ajoutent que « les propos d’intimidation ne peuvent s’inscrire dans le cadre de la compétition démocratique et ne reflètent que l’embarras dans lequel se trouve celui qui les prononce ».