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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Jay Golan, n°2 de l’une des plus grandes institutions musicales du monde, de passage à Beyrouth Le travail «hors-scène» de formation du Carnegie Hall (photos)

Difficile d’être plus attendu que Jay Golan, n°2 de la prestigieuse institution musicale new-yorkaise Carnegie Hall. En effet, celui-ci s’est rendu mardi dernier, vers 12h30, au milieu d’un emploi du temps extrêmement chargé, à l’École de musique Ghassan Yammine. Arrivé, tard dans la nuit de Chypre, en provenance de Jordanie et de Cisjordanie, il aura passé quelque 72 heures au Liban avant de terminer son voyage marathon de sept jours en Égypte. «C’est déjà long pour le Carnegie Hall», commente-t-il en souriant. Il faut dire que Jay Golan, «Senior Director» du Carnegie Hall (selon la hiérarchie très complexe et très diversifiée des États-Unis, cette position pourrait correspondre à celle de directeur général), n’a pas une minute à perdre. Entré dans la maison il y a aujourd’hui quinze ans, ce trompettiste «de niveau moyen, mais passionné par l’administration d’institutions culturelles», y trouve rapidement sa place. Pour lui, deux mots-clés : éducation et financement. «Nous sommes fiers d’ajouter un contenu aux concerts, explique-t-il. Près de 2000 étudiants par an sont accueillis au Carnegie Hall, au milieu des 350000 spectateurs qui assistent aux presque 200 concerts annuels proposés dans les trois salles qui composent le lieu.» En septembre 2003, c’est le Judy and Arthur Zankel Hall qui a été inauguré pour accueillir, outre des récitals et de la musique de chambre, les événements pédagogiques. «Cet espace annexe, qui était jusque-là une salle de cinéma, a été récupéré par le Carnegie Hall, puis élargi et approfondi.» Des ambassadeurs de la musique Et dans la foulée a été créé The Weill Music Institute at Carnegie Hall qui, comme l’indique la brochure de présentation, «utilise les ressources des trois scènes du lieu pour offrir des programmes d’éducation musicale à un public très diversifié – enfants, adultes, mélomanes et jeunes talents –, qu’il soit de New York, des États-Unis ou du reste du monde». «Avec l’Institut Weill, c’est le travail “hors-scène” qui est mis en avant, poursuit Jay Golan. Nos premières expériences de ce programme ont commencé avec des échanges d’étudiants. L’un de nos trios à cordes s’est d’ailleurs déjà rendu en Bosnie.» Jay Golan au Proche-Orient, c’est donc l’arrêt de la politique et le début de ce qu’on pourrait appeler la «magie» de la musique. «Le département américain de l’Éducation et de la Culture a choisi de s’engager avec le Carnegie Hall pour proposer des ateliers d’éducateur et d’administrateur à ceux que cela intéresserait en Jordanie, en Cisjordanie, au Liban et en Égypte, ajoute le responsable. Vingt-quatre personnes seront ainsi sélectionnées pour cet atelier, qui aura lieu du 18 au 25 mai 2005. Les dossiers de candidature seront examinés à partir de février prochain» (pour plus d’informations, visiter le site Web http://www.carnegiehall.org). Le financement est, évidemment, l’autre préoccupation majeure du directeur général. «Quand, en 1960, le Carnegie Hall est devenu la propriété de la ville de New York et a été géré par la société qui m’emploie, le budget est passé de 0 à 70 millions de dollars par an, l’équipe de 0 à 140 personnes et les “workshops” ont pu dégager quelque 6,5 millions de dollars du budget global.» Ces chiffres pourraient faire rêver, mais pour Jay Golan, la réalité, c’est que «le Carnegie Hall a besoin de 45000 dollars par jour pour pouvoir continuer à payer ses artistes et les services qu’il propose à son public». C’est dire si sa présence est obligatoire à New York. En attendant, il demeure persuadé que «le contact avec la culture est une des étapes importantes de l’éducation d’un enfant, pour que celui-ci puisse devenir un membre de la société dans laquelle il vit. Et avoir été un élève dans une école comme celle de Ghassan Yammine et d’autres comme elle à travers le monde, est tout aussi important. Ces élèves seront des ambassadeurs de la musique, remplis d’une ou plusieurs expériences positives pour leur épanouissement en tant qu’individus.» Diala GEMAYEL

Difficile d’être plus attendu que Jay Golan, n°2 de la prestigieuse institution musicale new-yorkaise Carnegie Hall. En effet, celui-ci s’est rendu mardi dernier, vers 12h30, au milieu d’un emploi du temps extrêmement chargé, à l’École de musique Ghassan Yammine. Arrivé, tard dans la nuit de Chypre, en provenance de Jordanie et de Cisjordanie, il aura passé quelque 72 heures au...