Les prélats maronites condamnent « les arrestations vindicatives en cours » Bkerké persiste et signe : « La petite circonscription reste la meilleure des solutions »(photo)

Le communiqué mensuel des évêques maronites réunis hier sous la présidence du patriarche, Mgr Nasrallah Sfeir, est venu confirmer les dernières prises de position de Bkerké concernant la loi électorale. En effet, les évêques se sont explicitement déclarés en faveur de la petite circonscription, qui reste selon eux « la meilleure solution pour un choix éclairé et libre ». Cette attitude semble désormais constituer la position officielle du patriarcat maronite en vue du prochain découpage électoral, dont une première ébauche devrait en principe voir le jour dans les semaines à venir à travers le projet du gouvernement. Par ailleurs, le communiqué a condamné les « arrestations vindicatives en cours actuellement », dans une allusion à peine voilée aux poursuites qui ont visé certains membres du PSP ces dernières semaines. « Ces arrestations constituent un retour sur des infractions couvertes par la loi d’amnistie, ce qui a pour effet de raviver les sentiments de haine et de vengeance, et de ramener le pays vers une atmosphère qu’il ne veut plus jamais connaître », ajoute le communiqué. Abordant le dossier électoral, le communiqué relève l’importance des discussions concernant le scrutin. « Ces discussions portent sur la loi et le découpage électoraux, sur la liberté de vote, mais ignorent complètement les problèmes des pots-de-vin et des publicités visant à aveugler l’opinion, et qui sont effectuées par certains médias », a-t-il indiqué, précisant que ces publicités « profitent à quelques personnes, alors qu’elles sont tout à fait inaccessibles à d’autres, ce qui porte atteinte à l’égalité des chances entre les candidats, sans laquelle les élections ne peuvent pas être correctes ». Les évêques ont ensuite critiqué le retard dans l’adoption d’une loi électorale, un retard qui « empêche le candidat d’opter pour la circonscription où il va se présenter, de choisir ses alliés, d’entrer en contact avec les électeurs et de prendre toutes les mesures nécessaires à des élections libres et responsables ». « Nous ne pensons pas qu’il y ait un pays au monde où une loi électorale spéciale est adoptée tous les quatre ans, ce qui laisse les électeurs dans un état d’incertitude », ont-ils ajouté. Tout en soulignant l’importance du processus électoral du printemps prochain pour « la mise en place d’un pouvoir nouveau » et l’arrivée de législateurs capables « d’accomplir correctement leur mission et de veiller au bien commun », le communiqué a cependant attiré l’attention sur d’autres problèmes marquant la réalité libanaise, comme le chômage, la corruption, les dettes et le service du drapeau. Par ailleurs, le communiqué s’est penché sur la situation en Palestine, qu’il a considérée avec optimisme, et en Irak, où elle semble toutefois plus « préoccupante », espérant que « les responsables irakiens réussiront à mettre un terme aux souffrances du peuple (...), sachant que les journaux parlent de plus de deux cent mille personnes armées sur le terrain et prêtes au combat ». Enfin, les évêques ont déploré la catastrophe naturelle qui a touché l’Asie du Sud, soulignant l’importance des aides humanitaires pour soulager les victimes. « Nous avons demandé à Caritas-Liban d’organiser, avec la collaboration des autres associations concernées, une collecte de fonds dans ce but. Nous espérons que ceux qui ont dépensé pendant les fêtes, ou qui n’ont pas pu le faire, seront coopératifs dans la mesure du possible », ont conclu les évêques maronites.