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Actualités - OPINION

Premier examen des diverses formules de découpage en prévision des législatives Le pouvoir devrait déblayer le terrain aujourd’hui

Selon des sources informées, le Conseil des ministres devrait évoquer dès aujourd’hui la loi électorale. Une discussion informelle, même pas une première lecture, puisque le maître d’œuvre, le ministre de l’Intérieur, n’a pas encore établi les têtes de chapitres du nouveau code. Il s’agirait cependant pour le pouvoir de commencer à examiner les diverses formules proposées, en termes de découpage. La tendance dominante étant à un panachage de circonscriptions moyennes et petites. Ces dernières ont les faveurs du régime, tout comme de Bkerké. Les ministres issus du Mont-Liban préconisent également le caza, ou même dans certains cas, comme le Chouf, le caza coupé en deux. Mais il faut composer avec les pôles qui, comme le chef du gouvernement et le président de la Chambre, aspirent à conserver le mohafazat. En tout cas, la séance de ce mercredi ne représentera en la matière qu’une timide première approche. Car le principal intéressé, Sleimane Frangié, se trouve à Tunis pour participer à la conférence des ministres arabes de l’Intérieur. La question est toutefois de savoir si les échanges préliminaires vont consacrer un rapprochement des points de vue entre les responsables. Ou au contraire aggraver leurs dissensions. Il reste que selon les sources informées précédemment citées, personne n’a envie d’une confrontation ouverte. De plus, quelques points d’accord semblent déjà atteints. L’on apprend ainsi qu’il ne sera pas question d’instiller dans le scrutin une dose de proportionnelle. Comme le suggèrent nombre de formations à l’instar du PSNS ou de pôles tels que les présidents Berry ou Hoss. Il restera donc simplement majoritaire. Pour le fond, pour le volume des circonscriptions, on en saura sans doute bien plus quand Frangié se sera réuni, pour en discuter, avec les présidents Lahoud et Karamé. Le ministre a déjà conféré une fois avec le chef de l’État, avant les fêtes. Il a par ailleurs consulté diverses forces ou instances. On sait que son objectif personnel est d’atténuer la discrimination dont souffre le camp chrétien. Notamment, selon ses dires, à Bécharré, à Beyrouth et à Jezzine. Il ne cesse d’ailleurs de répéter qu’il faut prendre en compte les appréhensions de Bkerké. Qui, rappelons-le, plaide pour une représentation authentique de proximité, à travers la petite circonscription. Ce à quoi des loyalistes répondent qu’il n’y a plus assez de temps pour un charcutage aussi pointilleux, remettant en question les découpages bien plus grossiers adoptés depuis Taëf. Les opposants quant à eux soutiennent mordicus qu’il n’y a rien de plus facile que de se rabattre sur le caza, de le doubler au besoin ou de le couper en deux, selon les dimensions des districts. Mais, répètent les sources citées, l’idée la plus répandue est qu’on peut diviser le Liban en 17 circonscriptions, dont trois à Beyrouth. La controverse porte cependant sur le modus operandi, sur les limites distinctes de chaque morceau du puzzle. En gros, la formule arrange le pouvoir. Dans ce sens qu’elle facilite les alliances entre ses piliers de soutien, comme le mouvement Amal et le Hezbollah. Elle permet aussi aux partis organisés loyalistes d’attirer sur leurs listes des candidats indépendants qui ont localement du poids. L’objectif étant, bien entendu, de tenir tête à l’opposition. Pour l’empêcher, si possible, de décrocher le tiers de blocage à la Chambre. Mais, de l’aveu de nombre de loyalistes, cela paraît bien difficile. Car sur le papier le pouvoir ne peut espérer remporter que 80 sièges sur 128, en laissant 48 au camp adverse. Si ce n’est encore plus, car par l’unité affichée au Bristol, l’opposition escompte un effet raz-de-marée populaire en sa faveur. En misant un peu aussi, concrètement, sur la retenue que les Syriens, placés sous surveillance internationale, doivent observer cette fois. Quoique les moyens de pression dont disposent les services, par téléphone ou par messagers, échappent pratiquement à tout contrôle. Toujours est-il que le comité de suivi du front opposant se réunit ce mercredi au siège du Mouvement du renouveau démocratique, pour la deuxième fois, afin de continuer à préparer la bataille. En mettant sur pied des équipes spécialisées de juristes, d’administratifs et de logisticiens. Mais à dire vrai, tout n’est pas encore au point du côté des contacts du gros des forces opposantes avec le courant aouniste. Qui a ses principes et qui veut d’une coopération claire et franche. En ambitionnant de jouer un rôle moteur et non d’appoint. Parce qu’à son avis, il est populairement fort, et ne souhaite pas être exploité sur ce plan sans contrepartie politique. Surtout qu’il forme presque tandem avec l’ennemi d’hier, les FL, notamment au Mont-Liban. Dans l’ensemble, Aoun réclame des mesures de réforme, exige une programmation du retrait syrien total, et cela avant les élections. Il n’est d’ailleurs pas opposé à un report du scrutin jusqu’à ce que le retrait ait été parachevé. Mais l’ajournement est hors de question pour les loyalistes. Car il s’agit pour eux d’en avoir fini avec les trois étapes de l’opération électorale avant que Kofi Annan ne publie son rapport sur la 1559, en base de la mission d’observation, et de pressing, qu’il a confiée à Roed-Larsen. Dont l’arrivée est attendue début février. Il reste que les sources informées s’attendent à ce que la Syrie prenne très bientôt une initiative en direction de l’application de la 1559, en ce qui concerne ses troupes. Elle se ferait couvrir par une décision du Conseil supérieur libano-syrien, que l’on réunirait à cet effet. Philippe ABI-AKL
Selon des sources informées, le Conseil des ministres devrait évoquer dès aujourd’hui la loi électorale. Une discussion informelle, même pas une première lecture, puisque le maître d’œuvre, le ministre de l’Intérieur, n’a pas encore établi les têtes de chapitres du nouveau code. Il s’agirait cependant pour le pouvoir de commencer à examiner les diverses formules proposées,...