Coordination entre N. Lahoud et C. Eddé : priorité à la souveraineté (photo)

Le chef du Renouveau démocratique (RD), le député Nassib Lahoud, a affirmé hier que « l’opposition, toutes tendances confondues, est déterminée à mener la bataille électorale sur des bases politiques claires, des principes nets et un programme stable, dont l’objectif est le rétablissement de la souveraineté et de la libre décision du Liban. Et toutes les forces qui partagent notre opinion doivent être à nos côtés dans cette bataille ». De son côté, le Amid du Bloc national (BN), Carlos Eddé, a répondu avec virulence aux propos du Premier ministre Omar Karamé lundi, qui avait mis en garde l’opposition contre le fait de franchir « la ligne rouge » que constitue la sécurité : « Lorsqu’il évoque des lignes rouges, nous aimerions que le Premier ministre explique de quelle sécurité il parle : la sécurité de la tutelle ou celle de la souveraineté ? Celle de la démocratie ou celle des services ? Celle de la société ou celle des profiteurs? Celle de ceux qui font exploser des voitures ou celle des victimes comme Marwan Hamadé ? » MM. Lahoud et Eddé se sont rencontrés hier au siège du BN à Gemmayzé, en présence de MM. Assem Salam, Camille Ziadé, Rafi Madayan et Antoine Haddad, représentant le RD, et de Mme Fadia Kiwan et de MM. Georges Abizaid et Gérard Yaghi pour le BN. L’occasion pour les deux parties d’évoquer les grandes lignes du plan d’action de l’opposition pour les mois à venir. « L’objectif prioritaire de l’opposition est naturellement de recouvrer la souveraineté et la libre décision du Liban, d’y redynamiser la démocratie et de rétablir le rôle du pays dans la région et dans le monde. Tout le combat que nous menons, celui du changement démocratique, vise à faire de ces idées une partie indivisible de la vie politique libanaise », a indiqué Nassib Lahoud. Le député a par ailleurs affirmé que le document du Bristol doit servir de base à toute alliance politique et électorale, précisant que l’opposition cherche à regrouper davantage de forces dans ses rangs. Il a en outre indiqué que le pouvoir est le moteur principal de la tension qui règne sur la scène politique. M. Lahoud a par ailleurs rappelé que « la prorogation du mandat Lahoud constitue une violation de la Constitution libanaise », avant de répondre aux propos de M. Karamé sur « le timing inopportun que constitue une revendication du retrait syrien ». « Au sein du RD, nous réclamons le redéploiement immédiat des forces syriennes dans la Békaa, conformément à Taëf. Nous réclamons également un calendrier de retrait précis, déterminant la durée de la présence syrienne, son ampleur et ses emplacements », a-t-il ajouté. Avant de commenter les propos du Premier ministre sur « la ligne rouge » : « Nous ne portons pas atteinte à la sécurité, et nous serons les derniers à le faire. Nous essayons de dynamiser la vie politique », a conclu Nassib Lahoud. Prenant la parole, Carlos Eddé a pour sa part affirmé que le BN appuie la grande majorité des clauses du document du Bristol, excepté celle qui est relative à la présence syrienne et qui est source de divergence entre les différents courants. « Mais cela ne nous empêchera pas de poursuivre notre coordination avec les forces d’opposition », a-t-il précisé. M. Eddé a enfin plaidé en faveur d’une loi électorale juste, qui dépasse le cadre du découpage administratif et qui puisse garantir un accès équitable aux médias. « Tout le monde se souvient de la fermeture de la MTV », a-t-il conclu.