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Actualités - OPINION

Spot - Les élections, étape intermédiaire

Taëf, une métamorphose nécessaire Pour le penseur français Edgar Morin, un système inapte se désintègre. Sauf si ses ingrédients lui permettent de dégager un méta-système. C’est-à-dire de se métamorphoser. Aussitôt, on pense à cette puissante métaphore que reste La Métamorphose de Kafka. Pour se dire qu’une mutation risque de nous faire passer, comme dans ce roman lugubre, de l’état de moutons (de Panurge) à celui de cafards. Du changement, nous en avons évidemment besoin. Tout nous le laisse espérer pour bientôt. Beaucoup croient que l’occasion s’en présentera avec les législatives. On peut raisonnablement en douter. Non pas tant parce que sur le papier les chances arithmétiques de bousculer la majorité restent insignifiantes, du moment que le Parlement est une girouette. Mais parce qu’avec les lenteurs issues des pesanteurs du dossier régional, et conformément aux lois de la nature, au printemps le fruit bourgeonnera à peine. On n’est même pas certain, au stade actuel, que le processus de normalisation, quoique bien engagé, soit irréversible. De nombreux vétérans n’excluent pas, en effet, qu’une fois de plus Américains et Syriens ne s’entendent, sur le dos docile du Liban. D’où, d’ailleurs, les sages réserves de Bkerké comme de nombre de piliers opposants, par rapport aux initiatives occidentales. Que l’on préfère considérer comme simplement secourables plutôt que comme motrices. Dans un cadre concret, la focalisation sur les élections s’impose d’elle-même. Il est en effet important, indépendamment de la situation politique globale, de savoir si l’opposition va pouvoir ou non disposer du tiers de blocage. Mais, si on veut en tirer vraiment avantage, il est encore plus important de reconnaître que l’échéance n’est qu’une étape intermédiaire, qui n’a rien de capital. Et qui, tout en permettant de gagner du temps, ne doit pas occulter la nécessité de concevoir un nouveau système politique. Donc de pouvoir. Dans la mesure où Taëf conserve les fondements du pacte géniteur de 43 (coexistence et démocratie consensuelle), on peut, on doit même, en garder l’ossature. En se promettant de la larguer progressivement, comme le fait d’ailleurs la Constitution qui en est issue. Le but final (dans dix ans, dans vingt ans) étant de parvenir à l’État brut, déconfessionnalisé à 95 %. Entre-temps, dès que le Syrien sera parti, le Liban devrait modifier ses règles de jeu. En commençant par traiter le problème des pouvoirs, des prérogatives institutionnelles. Confier l’Exécutif au Conseil des ministres s’est révélé une pure fiction. On doit adopter un principe plus réaliste. Comme il n’est pas question de redonner à la présidence de la République sa puissance régalienne d’antan, la balance voudrait qu’on lui concède les questions d’ordre national supérieur. Puisqu’autant elle symbolise la nation. Et qu’on laisse le gouvernement gouverner, gérer le quotidien aussi bien politique que socio-économique. Sous l’œil vigilant de la Chambre. Plutôt que des services. Jean ISSA
Taëf, une métamorphose nécessaire
Pour le penseur français Edgar Morin, un système inapte se désintègre. Sauf si ses ingrédients lui permettent de dégager un méta-système. C’est-à-dire de se métamorphoser.
Aussitôt, on pense à cette puissante métaphore que reste La Métamorphose de Kafka. Pour se dire qu’une mutation risque de nous faire passer, comme dans ce roman lugubre,...