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Geagea-Aoun : le Législatif aussi buté que l’Exécutif

Le député Salah Honein, pilier de Kornet Chehwane, rapporte que pour le président de la Chambre, Nabih Berry, la motion parlementaire réclamant la libération de Samir Geagea est un coup d’épée dans l’eau. Justement parce qu’elle se trouve contresignée par un groupe compact d’une trentaine de députés et non par quelques individualités. Comment s’explique ce paradoxe ? Par le statut intérieur de la Chambre, répond Berry. Qui, se référant aux textes, indique qu’en matière de législation émanant de la Chambre, seule une proposition de loi peut être prise en compte. Et elle ne peut être signée que par un à dix députés au maximum. Ce dernier chiffre étant requis quand il s’agit d’amender la Constitution. Une motion présentée par plus de dix députés prend donc valeur d’un engagement anticipé et par là de pression en direction de la volonté parlementaire d’ensemble, ce qui est inadmissible aux yeux du président de la Chambre. Salah Honein a communiqué cette position à Sethrida Geagea pour que, s’il devait avoir confrontation, elle sache à quoi s’en tenir du côté de la place de l’Étoile. Des sources fiables concordantes confirment que, pour le fond, le pouvoir pose, pour la libération de Geagea comme pour le retour de Aoun, une condition sine qua non : qu’ils changent de politique. Et qu’ils le prouvent en appuyant les candidats loyalistes aux prochaines élections législatives. Après quoi, on libérerait l’un et on permettrait à l’autre de revenir. Bien entendu cette offre est catégoriquement rejetée par les deux intéressés. Qui n’entendent pas renoncer à leurs principes politiques pour de tels avantages. Pour le moment, le pouvoir propose et dispose en même temps. Les mêmes professionnels font valoir que Berry, à son niveau, peut jouer comme il veut la partie. Face à une proposition de loi prévoyant la révision de la loi d’amnistie, afin que Geagea en bénéficie, il lui est loisible de commencer par lui donner un caractère d’urgence ou même de double urgence. Pour que la Chambre, saisie à ce propos, rejette cette attribution d’urgence. La proposition retrouvant alors la lente procédure ordinaire d’examen en commissions, avant d’être inscrite à l’ordre du jour et débattue en séance. Ce qui, normalement, prendrait des mois. Trop de temps en tout cas pour qu’un résultat positif soit enregistré avec les législatives du printemps. Les pronostics de Pakradouni se révèlent donc exacts. Il y a onze mois, le chef du parti Kataëb précisait, dans des propos publiés par la revue al-Massira, que la libération de Geagea restait hautement improbable. Notamment parce que le chef de l’État n’entendait pas user de son droit de grâce. Parce qu’à son avis, il faudrait d’abord que les parties civiles (les familles Karamé, Zayeck et Chamoun) se désistent de leur droit. Pakradouni laissait entendre en outre, à l’adresse de Sethrida Geagea, que toute politisation du dossier le bloquerait encore davantage, du moins pour ce qui est des dispositions de la présidence de la République à l’égard du prisonnier. Cela malgré la constante insistance de Bkerké. Qui s’insurge qu’il puisse y avoir dans ce pays deux poids, deux mesures. Et malgré l’entrave à la réconciliation nationale, comme au dialogue national, que constituent les mesures frappant les deux leaders. D’où le fait que l’opposition estime que la main tendue par le régime lors de son deuxième avènement n’est qu’un leurre. Ajoutant que les portes de Baabda restent fermées à plus d’un opposant. Émile KHOURY

Le député Salah Honein, pilier de Kornet Chehwane, rapporte que pour le président de la Chambre, Nabih Berry, la motion parlementaire réclamant la libération de Samir Geagea est un coup d’épée dans l’eau. Justement parce qu’elle se trouve contresignée par un groupe compact d’une trentaine de députés et non par quelques individualités. Comment s’explique ce paradoxe ? Par le...