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Actualités - CHRONOLOGIE

Les rendez-vous n’ont pas été fixés : Roed-Larsen ajourne sa visite au Liban

Le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, Terjé Roed-Larsen, a décidé de reporter à une date ultérieure la visite qu’il devait effectuer à partir de ce soir à Beyrouth pour des entretiens axés sur les intentions du gouvernement libanais à ce sujet. Une source diplomatique bien informée, citée par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, a indiqué que le report de la visite est dû au fait que les rendez-vous officiels demandés par M. Roed-Larsen à Beyrouth n’ont pas encore été tous fixés. L’émissaire de l’Onu était attendu à Beyrouth en provenance de Damas pour sa première visite en qualité de représentant de Kofi Annan pour la 1559. Il avait été nommé à cette fonction en décembre après avoir achevé sa mission de coordinateur de l’Onu pour le processus de paix au Proche-Orient. La source diplomatique n’a pas fourni plus de précisions sur la raison pour laquelle les rendez-vous n’ont pas été fixés, ni sur l’identité des responsables de ce retard pour le moins singulier. Pour cette source, la nouvelle mission de M. Roed-Larsen s’annonce difficile et semée d’obstacles, mais cela n’est nullement dû au fait qu’il n’est pas familiarisé avec le dossier de la 1559. Au contraire, l’émissaire onusien a suivi de près toutes les étapes de l’adoption de ce texte et a eu des discussions à ce sujet avec le président syrien Bachar el-Assad. Il avait d’autre part dépêché un responsable de son propre bureau à Beyrouth pour sonder les intentions des responsables libanais, et c’est principalement sur la base de ses conclusions que le secrétaire général a établi à la fin du mois de septembre son rapport dans lequel il souligne que les gouvernements syrien et libanais n’ont pas procédé à l’application de la résolution. M. Roed-Larsen avait également pris part en septembre aux réunions que M. Annan avait tenues avec les délégations libanaise et syrienne lors de la session de l’Assemblée générale des Nations unies. À noter, de plus, que Terjé Roed-Larsen entretient de bonnes relations avec les présidents Émile Lahoud et Bachar el-Assad. Le premier l’avait d’ailleurs décoré le mois dernier de l’Ordre national du Cèdre au rang d’officier pour appréciation des services rendus lors de la délimitation de la frontière libano-israélienne à la suite du retrait israélien du Liban-Sud, en mai 2000. Les difficultés que l’émissaire onusien est appelé à rencontrer résident, selon la même source, dans le fait que le Liban considère toujours que la résolution 1559 est une ingérence dans ses affaires intérieures et qu’il craint que l’application de ce texte avant un règlement du conflit du Proche-Orient ne mène à une déstabilisation du pays. Tout en affirmant son respect des résolutions internationales, Beyrouth continue d’ailleurs à espérer que les puissances concernées – notamment les États-Unis et la France – et l’Onu finiront par prendre en compte ses inquiétudes au sujet de la 1559. Ce qui vaut pour le Liban vaut aussi pour la Syrie qui, comme l’affirmait le 27 décembre son ministre des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, en est encore à se demander s’il est opportun de considérer les forces armées syriennes présentes sur le territoire libanais comme des « troupes étrangères ». M. Chareh avait d’ailleurs vite tranché la question, en indiquant que c’est aux Libanais eux-mêmes (entendre aux autorités libanaises en place) de décider s’il faut qualifier les troupes syriennes d’armée étrangère ou d’armée « fraternelle ». Quoi qu’il en soit, la source diplomatique citée plus haut estime que les données actuelles ne sont pas très encourageantes. C’est en tout cas pour cette raison qu’il a été décidé, à la suite de concertations entre New York, Washington et Paris, de précipiter la visite de M. Roed-Larsen à Beyrouth pour entamer aussitôt les démarches nécessaires à l’application de la 1559 et fournir de la matière au nouveau rapport que doit établir Kofi Annan en avril prochain sur la question. À ce sujet, il est aujourd’hui question à Washington de manière de plus en plus pressante de la possibilité de mesures négatives que les promoteurs de la 1559 pourraient prendre à l’encontre de la Syrie et du Liban si ce rapport se révélait accablant pour les autorités des deux pays.

Le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, Terjé Roed-Larsen, a décidé de reporter à une date ultérieure la visite qu’il devait effectuer à partir de ce soir à Beyrouth pour des entretiens axés sur les intentions du gouvernement libanais à ce sujet.
Une source diplomatique bien...