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Actualités - CHRONOLOGIE

« C’est la bataille de la libre décision et de l’indépendance contre la tutelle et le suivisme », souligne le chef du PSP Joumblatt à « L’Orient-Le Jour » après l’attentat de Choueifate, hier : Ils ne m’entraîneront dans aucune réaction de colère

«L’attentat contre Akram Saab, les arrestations dans les rangs des partisans du PSP, les vexations contre les députés à qui l’on a interdit de rendre visite à Haytham Jurdi en prison... tout cela fait partie des très nombreuses tentatives d’intimidation dont je suis la cible. Et malgré la loi d’amnistie, ils veulent me coller sur le dos tous les dossiers possibles et imaginables datant de la guerre. » C’est en ces termes que le chef du PSP, Walid Joumblatt, interrogé par L’Orient-Le Jour, a commenté l’attentat à la voiture piégée perpétré hier à Choueifate contre Akram Saab, l’un des cadres du PSP. Comment comptez-vous réagir, maintenant que ces intimidations exercées contre vous deviennent de plus en plus régulières ? « Calmement, par le biais de mes avocats. Le pouvoir et ses acolytes sont dans une extrême nervosité », estime-t-il. Quel pouvoir ? « La présidence de la République et le Conseil des ministres n’existent pas. Le vrai pouvoir est quelque part dans la Békaa – c’est un pouvoir direct maintenant. Et tout ce qui se passe maintenant est très mauvais pour leur image. Nous leur parlons politique, ils nous répondent par des vexations... Une chose est sûre : ils ne m’entraîneront dans aucune réaction de colère », soutient Walid Joumblatt, après avoir rappelé que tout ce qu’il demande, c’est l’application de l’accord de Taëf, l’établissement de relations normales entre le Liban et la Syrie, et le démantèlement des services sécuritaires. C’est hier dans l’après-midi qu’a eu lieu l’attentat contre Akram Saab à Choueifate. Au moment où le cadre PSP, né en 1955 – et qui était accompagné de son fils Mazen, âgé de 11 ans –, a démarré sa voiture, la charge placée sous le siège du conducteur a explosé. Le père et le fils ont eu la vie sauve, mais le premier a été assez sérieusement blessé aux jambes ; il a été immédiatement ramené à son domicile, situé sur l’ancienne route Choueifate-Saïda, puis soigné par de nombreux médecins. Quant aux forces de l’ordre, la Défense civile et les enquêteurs de la criminelle, ils ont vite fait de se retrouver sur le lieu de l’attentat, où ils ont inspecté la Range Rover verte qui a été visée ; ils se sont également rendus au domicile d’Akram Saab pour écouter sa déposition. La victime a d’ailleurs été très vite entourée : habitants de Choueifate et sympathisants PSP ont afflué à son chevet pour condamner l’attentat, l’inscrivant dans la longue série de pressions exercées depuis quelques mois sur le Parti socialiste et sur son chef, Walid Joumblatt. Le PSP a d’ailleurs publié un communiqué dénonçant et condamnant l’attentat qui « s’inscrit dans le cadre d’une campagne politico-sécuritaro-judiciaire d’intimidation menée contre » le Parti socialiste et contre « son opposition démocratique ». Le communiqué invite en outre les habitants de Choueifate, « qui ont toujours fait montre de sagesse et de sens des responsabilités, à prendre garde aux tentatives visant à semer la discorde et qui se trament dans les chambres noires ». À Moukhtara Quelques heures plus tôt, Walid Joumblatt avait réaffirmé, à partir de Moukhtara, que les prochaines législatives seront l’occasion de mener une bataille politique à tous les niveaux, « la bataille de la libre décision contre la tutelle et celle de l’indépendance contre le suivisme », estimant que la prorogation du mandat Lahoud « nous a ruinés ». Le chef du PSP s’exprimait devant une délégation de 120 moukhtars venus des quatre coins du Chouf et de Iqlim el-Kharroub, ainsi qu’une foule de personnalités politiques, sociales et religieuses. Les édiles municipaux qui ont pris la parole ont notamment évoqué le retard mis par le ministère de l’Intérieur à envoyer aux municipalités les différentes listes d’électeurs en base desquelles les prochaines législatives se dérouleront – un retard qui privera, selon eux, bon nombre de citoyens de leur droit de vote. En outre, les moukhtars ont tous fait part de leur soutien à Walid Joumblatt et à ses positions souverainistes. Le chef du PSP a commencé par leur demander de ne pas renouveler le mandat des membres de la Ligue des moukhtars. « Le plus important est que vous organisiez des élections au sein de cette ligue. Ne renouvelez pas ; la prorogation (du mandat Lahoud) nous a ruinés », a-t-il dit, les exhortant à faire primer le principe de la présidence tournante afin qu’elle puisse échoir à toutes les parties et à toutes les communautés. « Ils travaillent aujourd’hui pour nous annihiler, mais nous allons les vaincre, ne vous en faites pas. Notre bataille est politique et nationale, c’est la bataille de la libre décision face à la tutelle et de l’indépendance face au suivisme », a martelé Walid Joumblatt. Il a ensuite reçu une délégation imposante du quartier beyrouthin de Wata Mousseitbé, venue évoquer l’arrestation de Jihad Chahaf (Abou Firas) et souligner devant le chef du PSP que les nobles de ce pays sont prêts à tous les sacrifices en faveur de la patrie, de la liberté et de la démocratie au Liban. « À-t-on le droit d’arrêter celui qui a fait partie de la première opération de résistance contre Israël, celui qui a constamment œuvré, pendant et après la guerre, en faveur de la coexistence, alors que les véritables criminels continuent de vadrouiller en parfaite liberté ? » se sont-ils demandé.
«L’attentat contre Akram Saab, les arrestations dans les rangs des partisans du PSP, les vexations contre les députés à qui l’on a interdit de rendre visite à Haytham Jurdi en prison... tout cela fait partie des très nombreuses tentatives d’intimidation dont je suis la cible. Et malgré la loi d’amnistie, ils veulent me coller sur le dos tous les dossiers possibles et imaginables...