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Climat - Retombées de la présidentielle, mais surtout du contentieux syro-américain Les officiels se veulent rassurants sur les capacités locales de résistance socio-économique

C’est la question à un milliard de dollars : le Liban saura-t-il protéger sa stabilité socio-économique, déjà si fragilisée, durant le passage du cap Horn, c’est-à-dire en traversant les orages de la prochaine présidentielle ?
Les officiels se veulent rassurants, tout en restant prudents. Ainsi ce ministre « penche à croire » que le pays a de bonnes chances de s’en sortir. À condition que la trêve interprésidentielle se trouve confortée et durablement prolongée. Afin de consolider le front intérieur. Pour parer aux dangers extérieurs. Comme aux effets des pressions US, à travers l’application par le président Bush des sanctions économiques ou diplomatiques prévues dans la loi dite Syria Accountability Act. Qui exige, entre autres, un retrait syrien du Liban. Dans bien des domaines, les retombées des tiraillements syro-américains se répercutent directement sur ce pays. Dont le sort est indissolublement lié, historiquement et géographiquement, à celui de la Syrie. Pour le moment, le jeu se situe encore au niveau diplomatique. Des pourparlers ont lieu, ouvertement ou dans les coulisses. La Syrie tente d’éviter la rupture, synonyme de sanctions. En se déclarant disposée à satisfaire les demandes US qui lui paraissent assez raisonnables. Et en s’efforçant de négocier sur les autres. Dans l’espoir, sans doute, de gagner du temps jusqu’à la présidentielle US. Dont les résultats peuvent changer les donnes. Ou les confirmer. Dans les deux cas, Damas estime qu’il vaut mieux attendre avant d’annoncer des options irrévocables.
Le ministre souligne ensuite qu’actuellement le gros morceau pour les Américains, leur priorité, reste l’Irak. Ils attendent la coopération des pays riverains, pour limiter la casse. C’est-à-dire pour réduire l’activité irakienne résistante dirigée contre leurs troupes.
Sur un plan plus global, les Américains veulent le maintien de la stabilité aux frontières d’Israël. L’Administration Bush, qui se focalise déjà sur la présidentielle US, ne souhaite pas se retrouver handicapée ou accaparée par de dangereuses secousses au Moyen-Orient. Cette phobie va loin : Washington semble disposé à renoncer à tout effort de relancer le processus de paix, si cela doit entraîner des perturbations dans un premier temps. Partant de ces considérations, Damas peut rejoindre la position US sur deux points : l’apaisement en Irak et le maintien du calme à la frontière libano-israélienne. Pour le moment, les États-Unis pourraient s’en contenter. Ils savent que la Syrie a quelque influence sur certaines tribus irakiennes. Et encore plus sur le Hezbollah libanais. Toujours selon ce ministre, les autres exigences US ne sont pas pressées. Ainsi le retrait syrien du Liban peut être envisagé à partir du moment où les pourparlers israélo-syriens reprendraient. Car nul n’ignore que la présence militaire syrienne au Liban, tout comme la poursuite de la résistance active libanaise contre l’occupation israélienne, est liée à la conclusion d’un accord de paix. En somme, la Syrie pense qu’elle n’est pas vraiment dans le cercle de danger, comme on dit. Mais elle sait qu’elle risque de s’y retrouver et s’efforce de l’éviter, par le dialogue. Nombre de cadres syriens soutiennent même que leur pays souhaite entretenir avec les USA des liens d’amitié et conforter les chances d’une paix régionale. Bien que cela ne doive pas être à n’importe quel prix. Entendre, principalement pas au prix d’une capitulation arabe face à Israël. De son côté, John Alterman, ex-assistant de William Burns le sous-secrétaire d’État, confirme que « la Syrie n’est pas l’Irak et le président Assad n’est pas Saddam Hussein. Je ne puis imaginer des circonstances menant à une opération militaire contre la Syrie. Je crois que le Syria Accountability Act ne va pas modifier les relations syro-américaines ». Il reste cependant à savoir si Israël ne va pas réussir à brouiller les cartes et à brouiller tout court Washington et Damas.
Émile KHOURY
C’est la question à un milliard de dollars : le Liban saura-t-il protéger sa stabilité socio-économique, déjà si fragilisée, durant le passage du cap Horn, c’est-à-dire en traversant les orages de la prochaine présidentielle ?Les officiels se veulent rassurants, tout en restant prudents. Ainsi ce ministre « penche à croire » que le pays a de bonnes chances de s’en...