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Communautés - Réprimés et humiliés, les jeunes abandonnent le Liban Mondialisation, aliénation économique et politique : la famille catholique va mal en Orient


La famille catholique en Orient va mal, très mal. La mondialisation et l’aliénation économique et politique à laquelle elle est sujette y font des ravages. C’est le constat sans appel des patriarches catholiques d’Orient qui se sont réunis au Caire du 9 au 13 décembre pour définir les moyens susceptibles de remédier à une si déplorable situation.
Le communiqué final du congrès a été distribué hier par le Centre catholique d’information. Il rapporte notamment la multiplication au Liban des procès conjugaux, de l’éclatement des mariages sous les pressions économiques et des foyers réduits au père et à la mère, en raison de l’expatriation des enfants.
Le thème du congrès était « La famille, responsabilité de l’État et de l’Église ». Les travaux se sont tenus au couvent Saint-Étienne des coptes-catholiques, au Caire, sous la présidence du patriarche Stephanos II Ghattas et en présence des sept patriarches catholiques d’Orient.
Au Moyen-Orient, ont constaté les patriarches, « la famille ne jouit ni de toute sa dignité, ni de tous ses droits, en raison de la discrimination religieuse et de l’inégalité entre l’homme et la femme en matière d’héritage. La famille chrétienne souffre de cette discrimination légale (...) dans les cas des mariages mixtes ou du changement de religion de l’un des conjoints. Ces inégalités et cette situation d’infériorité doivent être corrigées ».
Même les statuts personnels admis par les divers régimes arabes doivent évoluer au regard des enseignements de l’Église, et en particulier du concile Vatican II. Il faut en éliminer tout ce qui contredit la doctrine de l’Église catholique, ajoute en substance le communiqué.
Les patriarches font ensuite le procès de la mondialisation, de la laïcisation et du développement de la technologie de la communication. À côté des avantages indéniables de ces phénomènes, constatent-ils, il y a leurs effets dévastateurs sur la vie morale et les liens conjugaux. Cette mondialisation, couplée avec l’ignorance, « fait perdre au mariage et à la famille leur identités et leurs missions et limite le rôle de la famille comme cellule fondamentale de la société humaine et comme première école des valeurs morales, humaines et sociales ».
Les patriarches prennent ainsi position contre « les législations internationales et locales » qui menacent « l’existence, l’unité et la fécondité de la famille » : l’avortement à diverses étapes de la formation du fœtus, l’euthanasie, le divorce, la limitation des naissances, le clonage, la propagande ouverte pour la stérilisation ou les moyens artificiels de contrôle de naissance, la fertilité assistée.
Dans leurs débats, les patriarches d’Orient n’ont pu que commenter l’actualité politique et sociale des divers pays arabes, dans la mesure où celle-ci influe directement sur l’état de la famille.
Ils ont relevé notamment l’état d’instabilité du Moyen-Orient, les tentatives « d’imposer la démocratie par la force » en Irak, le blocus imposé à la Palestine et à chaque village palestinien, notamment du fait de la construction du mur de sécurité.
Le communiqué ne manque pas de souligner qu’une partie de cette situation dramatique des familles est « due aux pressions venant du climat politique influant sur les jeunes qui, toutes les fois qu’ils expriment un avis opposé aux avis officiels, sont réprimés et humiliés ; une situation due elle-même au fait que le Liban ne jouit ni de sa pleine souveraineté, ni de son indépendance totale, ni de sa liberté de décision, sans parler des tentatives des décideurs de lui imposer l’implantation définitive des Palestiniens sur son sol ».
Le communiqué final des patriarches se solidarise aussi avec la Syrie. « Nous proclamons notre solidarité avec la Syrie, face aux accusations et aux pressions auxquelles elle s’expose (...) et soutenons son rôle dans la recherche d’une paix et d’une justice globale, de la sécurité et de la stabilité dans la région ».
La famille catholique en Orient va mal, très mal. La mondialisation et l’aliénation économique et politique à laquelle elle est sujette y font des ravages. C’est le constat sans appel des patriarches catholiques d’Orient qui se sont réunis au Caire du 9 au 13 décembre pour définir les moyens susceptibles de remédier à une si déplorable situation. Le communiqué final du...