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CONCERT - La guitariste au Blue Note Café jusqu’au 15 novembre (*) Lydia Warren : comme Albert King(PHOTO)

C’est l’histoire d’une jeune fille de la Nouvelle-Angleterre, Lydia Warren, qui découvre, à l’âge de 12 ans, alors qu’elle apprend sagement le piano et la clarinette, un certain Albert King, sans doute un des grands monarques du blues du XXe siècle. « Je veux être lui. » Quand on est encore une enfant, on peut se permettre ce genre de rêve. À part que la jeune Bostonienne, née en 1984, soutenue par ses parents, ses premiers fans, écume les salles de concerts de sa région à la recherche du plus petit « gig » de blues.
Autant dire que Lydia Warren est happée par le blues comme seule cette musique sensuelle et désespérée peut le faire. Le punk, auquel elle s’était vaguement intéressée en jouant de la basse, ne tient plus la route face aux interminables solos de guitare électrique qu’elle peaufine avec l’obstination et la passion des damnés du blues.
Concerts privés d’abord, en compagnie de ses acolytes de lycée, le bassiste Matt Malikowski et le batteur Warren Grant, puis, en 2000, le Festiblues de Montréal. Lydia Warren joue devant de vrais connaisseurs, qui n’étaient ce jour-là que 60 000. Un an plus tard, le trio s’enferme dans une maison de Cape Cod et enregistre, à partir d’un studio mobile, dix chansons regroupées en un album autoproduit, Pass My Way. Lydia Warren est aujourd’hui une jeune guitariste de blues, encore quelque peu engoncée dans les rondeurs d’un corps d’adolescente mais avec un vrai potentiel.
Dès le premier concert au Blue Note Café, les auditeurs ont fait presque salle pleine pour découvrir un petit bout de bonne femme qui a décidé de vivre son rêve jusqu’au bout. Tout ce l’on peut dire, c’est que le jeu est largement honorable, pour une musicienne qui a entrepris ce style musical bien particulier il n’y a pas dix ans : belle présence sur scène, bonne entente avec ses accompagnateurs libanais (en alternance, les batteurs Fouad Afra et Walid Tawil ainsi que les bassistes Abboud Saddi et Roger Abi Akl).
Mais surtout Lydia Warren impressionne par l’audace de ses accords, de ses accroissements et de ses ralentissements de rythmes, déjà très appuyés dans le blues. Enfin une très jolie voix, bien posée, bien balancée quoique un peu trop envahie par le vibrato en fin de phrasé.
Lydia Warren est un bel exemple de ténacité et risque fort, au fil de ses concerts beyrouthins, de remporter l’adhésion et de faire salle comble.

Diala GEMAYEL

(*) Tous les soirs, à partir de 22h. Renseignements et réservations au 01/743857.
C’est l’histoire d’une jeune fille de la Nouvelle-Angleterre, Lydia Warren, qui découvre, à l’âge de 12 ans, alors qu’elle apprend sagement le piano et la clarinette, un certain Albert King, sans doute un des grands monarques du blues du XXe siècle. « Je veux être lui. » Quand on est encore une enfant, on peut se permettre ce genre de rêve. À part que la jeune...