Rechercher
Rechercher

Actualités

Us et costumes

On a beau avoir des traditions, si on ne les renouvelle pas en y rajoutant de-ci de-là quelques concepts novateurs, le pays devient rapidement ringard. Avant, il était de bon ton pour les croûtons de la politique, les officiels, les officieux, les
officiellement officieux et les officieusement officiels, de se traîner en complet-veston jusqu’à Damas pour y pomper des instructions. Aujourd’hui, drapés dans leur dignité, ils n’y vont plus. Résultat : si tu ne vas pas à Damas, c’est Damas qui vient à toi. Plus moyen de tenir un conseil des ministres sans que chacun des figurants ne trouve glissée dans la poche de son costume la maxime du jour de Rustom Ghazalé : « Toi, pas cogner sur ton voisin de table, sinon Papa Bachar cogner toi. »
Voilà, c’est réglé. À partir de là, présidents et ministres ont pu barboter quatre jours durant dans le projet de budget 2004. Si l’on ajoute que plus tard, au Parlement, Istiz Nabeuh va s’échiner, une fois de plus, à grappiller quelques sous pour ses larbins, le Libanais de base qui crève la dalle bouche ouverte aura encore de beaux jours devant lui.
Déjà qu’avec son pouvoir d’achat au ras du sol, il paye les prix du siècle prochain avec les revenus du siècle dernier, il vient maintenant d’apprendre que le patron du CDR a
embauché à des salaires historiques une trentaine de
neuneus, dont trois consultants, qui viendront pantoufler dans ses baskets. Consultant : le poste bidon idéal qui veut tout dire sans rien dire. Le genre de job consistant pour un margoulin à consulter ta montre, te dire l’heure et te faire payer ensuite la prestation.
On aura beau enrober cette fiente des âneries habituelles sur la communauté de destin et la lutte contre l’ennemi commun, force est de constater l’immuabilité du système en place : à Mimile le planétaire, à Bouboule le terre-à-terre... et à nous tous un Liban grabataire.
Gaby NASR
On a beau avoir des traditions, si on ne les renouvelle pas en y rajoutant de-ci de-là quelques concepts novateurs, le pays devient rapidement ringard. Avant, il était de bon ton pour les croûtons de la politique, les officiels, les officieux, lesofficiellement officieux et les officieusement officiels, de se traîner en complet-veston jusqu’à Damas pour y pomper des instructions....