Dix-huit milliards de dollars pour 20 millions d’Irakiens contre 4,1 milliards de dollars pour 3,5 millions de Libanais. La balance de la générosité penche nettement en faveur du Liban !
D’autant plus qu’on a de part et d’autre une dette « insupportable » (de 120 milliards de dollars pour l’Irak et d’au moins 33 milliards pour le Liban), mais d’un côté, un pays ravagé par les bombardements américains, dix ans d’embargo et 35 ans de dictature ; et de l’autre, un Liban merveilleusement reconstruit (si l’on en croit les qualificatifs de personnalités éminentes, dont celle de l’ambassadeur sortant de Grande-Bretagne, Richard Kinchen) et dont la santé financière est très robuste (selon les commentaires invariables des autorités monétaires).
La sollicitude exceptionnelle dont a bénéficié Beyrouth est encore plus appréciable quand l’on sait que le Liban, à l’époque de Paris II, était loin d’occuper le devant de la scène internationale, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’Irak.
Le Liban avait en fait décroché le jackpot. Le plan de refinancement conçu à l’occasion de Paris II a totalisé environ six milliards de dollars (aide étrangère et effort local compris), soit 35 % du PIB. Par comparaison, l’assistance dont a bénéficié la Turquie s’est élevée à 30 milliards de dollars, soit 20 % du PIB, et celle promise à l’Argentine représentait 15 % du PIB. *
L’argent de Paris II s’est déjà évaporé et personne n’a eu le temps de se rendre compte de son caractère extraordinaire. Dommage, car l’histoire ne repasse pas les plats.
Sibylle RIZK
* Chiffres cités par Charbel Nahas dans son livre « Les chances d’éviter la crise et les conditions de la réussite ».
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