Rechercher
Rechercher

Actualités

RELIGION - Dix missionnaires de la charité pour deux foyers, à Sad el-Bauchrieh et Bécharré La bienheurese Mère Teresa veille aussi sur le Liban(PHOTOS)

On était en juillet 1982. La guerre faisat rage. Israël était aux portes de Beyrouth. Les Libanais s’étaient fait une peau morte sur le cœur pour survivre et restaient les yeux rivés à leur télévision, comme d’habitude. Que cette femme courageuse et entêtée, prix Nobel de la paix, soit venue parmi eux pour ils ne savaient pas vraiment quelle raison, passe encore. Mais voilà qu’elle s’était mis en tête de vouloir transférer vers un endroit sûr une cinquantaine d’orphelins et de handicapés musulmans, pris au piège des bombes israéliennes. Elle appelait ça l’Évangile. On avait cherché en vain à l’en dissuader.
Aucun des quartiers de Beyrouth-Ouest n’était sûr et le pilonnage systématique opéré par les Israéliens secouait les quartiers périphériques des camps palestiniens, qui transpiraient de peur. Et ce petit bout de femme pensait que sa détermination prévaudrait. Contre l’avis des autorités qui l’avaient invitée et honorée, contre l’avis de la Croix-Rouge, contre l’avis des milieux diplomatiques, cette femme pensait que son projet réussirait. Le lendemain, un calme surnaturel planait au-dessus de Beyrouth. Les bombardements avaient cessé comme par enchantement. Les photos montrent une Mère Teresa affairée comme à son habitude, pourtant des enfants difformes, comme des trésors fragiles, les embarquant à bord d’ambulances et de jeeps de la Crois-Rouge libanaise vers des lieux plus sûrs.
La grâce était passée par là. Trois ans plus tôt, en 1979, l’ordre de Mère Teresa s’était implanté au Liban. Depuis, c’est dans la plupart des pays arabes qu’il se trouve. Les religieuses en sari blanc frangé de trois bandes bleues vaquent à leurs besognes à Gaza et Naplouse, à Damas et Alep, à Bagdad, Amman, Sanaa et au Caire. Elles y font ce que fait leur ordre partout dans le monde : aller vers les plus pauvres parmi les pauvres, les mourants, les personnes âgées qui n’ont plus personne, les handicapés, prenant soin d’eux avec le réalisme des mamans qui, après avoir soigné leurs enfants et s’être assurées qu’ils ne manquent de rien, passent à autre chose.

Catéchèse auprès des jeunes
Au Liban, les sœurs de Mère Teresa ont deux foyers, à Sad el-Bauchrieh et à Bécharré. À Bécharré, elles sont quatre à être installées dans un immeuble qui a été mis à leur disposition par un généreux donateur et dont elles hériteront après sa mort.
À Beyrouth, les Missionnaires de la charité ont construit dans le quartier surpeuplé de Sad el-Bauchrieh un petit immeuble à deux étages en forme de couvent, entourant une cour intérieure. Six religieuses s’y trouvent et s’occupent de 26 enfants attardés ou trisomiques et d’une douzaine de femmes seules, qui logent chez elles. Quelques bénévoles les aident. Les femmes qui sont là sont des personnes seules, délaissées, qui n’ont pas d’enfants qui pourraient les prendre en charge.
Entêtées comme leur fondatrice, les religieuses se refusent à toute forme de publicité, et il faut des trésors de ruse pour les prendre en photo. Tout est dit, il n’y a rien à ajouter, assure sœur Thelma, une Indienne en charge de la Maison de la paix de Sad el-Bauchrieh, qui garde le silence quand vous l’interrogez sur la misère au Liban, comparée à celle de Calcutta, avant de lâcher : « Chaque pays a sa misère. » Mais la structure familiale existe toujours en Orient, alors qu’elle a disparu des mégalopoles occidentales ? Nouveau long silence, nouveau refus de s’aventurer en-dehors des limites de l’amour, de l’effacement, du service discret et sans paroles.
Parmi les dix Missionnaires de la charité qui vivent au Liban, une seule est libanaise. On trouve aussi, parmi elles, une Égyptienne. Les autres sont de nationalités indienne et philippine. Une Nigériane est là aussi.
À Bécharré, les sœurs de Mère Teresa vivent un peu différemment de Beyrouth. Elles vont dans les villages avoisinants et, par l’intermédiaire des prêtres des paroisses, s’enquièrent des besoins puis décident de s’investir. Elles visitent les personnes âgées, prient avec elles, font des travaux de broderie et parfois, le miracle se produit. Un homme oublie sa rancœur et sa colère, se confesse, se réconcilie.
La catéchèse, notamment auprès des jeunes, fait partie de leur apostolat. Sœur Angela, responsable du foyer de Bécharré, rappelle sobrement que Mère Teresa est également allée au-devant de la pauvreté spirituelle, qu’elle a notamment constatée dans les grandes villes occidentales.
N’essayez pas de demander à des religieuses de Mère Teresa si elles possèdent un diplôme ou pas. Ces particularités ont disparu de leur vie comme référence significative. Leur grand diplôme, ce sera leur cœur. Leur télévision, c’est le tabernacle, surmonté invariablement d’une croix près de laquelle est inscrite la parole du Christ : « J’ai soif ! »
C’est de cette soif-là que leur existence est tissée.

Fady NOUN

Des « pensées » de Mère Teresa

Les gens sont souvent déraisonnables,
Illogiques et centrés sur eux-mêmes,
Pardonne-leur quand même...

Si tu es gentil, les gens peuvent t’accuser
D’être égoïste et d’avoir des arrière-pensées,
Sois gentil quand même...

Si tu réussis, tu trouveras de faux amis et de vrais ennemis,
Réussis quand même...

Si tu es honnête et franc, il se peut que les gens abusent de toi,
Sois honnête et franc quand même...

Ce que tu as mis des années à construire,
Quelqu’un pourrait le détruire en une nuit,
Construis quand même...

Si tu trouves la sérénité et la joie, ils pourraient être jaloux,
Sois heureux quand même...

Le bien que tu fais aujourd’hui,
Les gens l’auront souvent oublié demain,
Fais le bien quand même...

Donne au monde le meilleur que tu as,
et il se pourrait que ce ne soit jamais assez,
Donne au monde le meilleur que tu as quand même...

Tu vois, en faisant une analyse finale,
C’est une histoire entre toi et Dieu,
Cela n’a jamais été entre eux et toi.
On était en juillet 1982. La guerre faisat rage. Israël était aux portes de Beyrouth. Les Libanais s’étaient fait une peau morte sur le cœur pour survivre et restaient les yeux rivés à leur télévision, comme d’habitude. Que cette femme courageuse et entêtée, prix Nobel de la paix, soit venue parmi eux pour ils ne savaient pas vraiment quelle raison, passe encore. Mais...