Contacts tous azimuts du Premier ministre en marge du sommet de l’OCI

Putrajaya, de notre envoyé spécial Khalil Fleyhane

Le Premier ministre Rafic Hariri s’est entretenu hier à Putrajaya avec plusieurs chefs d’État et responsables, en marge du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), avec qui il a notamment évoqué le regain de tension dans la région, les menaces israéliennes contre la Syrie et le Liban et la situation en Irak.
M. Hariri a été reçu par le président de Russie, Vladimir Poutine, qui a affirmé durant la rencontre : « Le Liban est un pays important pour nous dans la région et votre opinion nous est très importante concernant la situation au Proche-Orient. » La Russie assiste au sommet de l’OCI en tant que pays observateur. Les deux hommes ont eu un tête-à-tête d’une demi-heure, durant lequel M. Poutine a évoqué les initiatives russes auprès des Européens et des Américains pour calmer la situation sur le plan régional. Il a par ailleurs remercié M. Hariri pour le soutien du Liban en faveur de l’octroi du statut d’observateur à la Russie dans le cadre du sommet de l’OCI.
M. Hariri s’est ensuite entretenu durant une demi-heure avec le président iranien, Mohammed Khatami, avec qui il a évoqué les attaques israéliennes contre la Syrie et le Liban. Le chef du gouvernement a estimé que le Liban était actuellement « dans l’œil du cyclone ». Il a en outre appelé M. Khatami à œuvrer « avec sagesse en faveur de l’unité des rangs libanais, toutes communautés confondues, pour dépasser cette étape ».
Par ailleurs, Téhéran ne sous-estime pas les menaces qui lui sont adressées par Washington, a-t-on appris. M. Hariri a en outre successivement reçu le président pakistanais, Pervez Musharraf, le président turc Ahmet Necdet Sezer, en présence du chef de la diplomatie turque, Abdallah Gül, et de son homologue libanais, Jean Obeid, puis le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohammed. Des entretiens qui ont porté sur le danger de l’escalade israélienne contre le Liban et la Syrie et sur les initiatives que pourraient prendre Tel-Aviv à l’encontre de Beyrouth et de Damas, en bénéficiant d’un feu vert, ou au moins d’une attitude neutre de la part des États-Unis en cette période préélectorale.
M. Hariri et son homologue pakistanais ont en outre parrainé une cérémonie de signature de protocole pour l’édification d’un forum d’affaires libano-malaisien.
Il convient par ailleurs de signaler qu’à la demande de M. Obeid, plusieurs points ont été ajoutés au communiqué final de l’OCI, dont l’un stipule que « toute agression contre la Syrie constitue également une agression contre le Liban ». À la demande du Liban, l’OCI a condamné « l’agression militaire d’Israël contre l’espace aérien et les territoires de la République arabe syrienne et la République libanaise », dans une déclaration séparée du communiqué final.