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Liban-Russie - Tournée du nouvel émissaire russe pour le Proche-Orient auprès des responsables Moscou s’inquiète d’une extension du conflit régional

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a informé hier le nouvel émissaire russe pour le processus de paix au Proche-Orient, Alexandre Kaloguine, que « le seul moyen de stopper la dégradation de la situation régionale est le retour de toutes les parties à la table des négociations pour discuter des modalités d’application des résolutions de l’Onu visant à la réalisation d’une paix juste et globale ». M. Kaloguine, qui est arrivé lundi à Beyrouth, a rencontré le chef de l’État dans le cadre de sa tournée auprès des responsables, avec qui il a évoqué les derniers développements sur la scène régionale. La réunion s’est déroulée en présence du prédécesseur de M. Kaloguine, M. Andreï Vdovine, et du conseiller politique du président aux Affaires étrangères, Georges Dib. Dans son exposé de la situation, le président Lahoud a estimé que « le cours des événements prouve que la violence appelle la violence, et qu’il est impossible de parvenir à des solutions, que ce soit en Palestine et en Irak ou en Syrie et au Liban ».
Il a par ailleurs appelé la Russie à « jouer un rôle éminent aux côtés des pays de l’Union européenne et des pays favorables à la paix pour la réactivation du processus de paix, sans quoi la région sombrera dans le chaos contre lequel mettent en garde tous les pays du monde, ainsi que les Nations unies ».
Le chef de l’État a par ailleurs estimé que les États-Unis devaient interagir avec les appels qui fusent de par le monde pour prévenir la crise. Le général Lahoud a en outre rappelé que le Liban « soutient toute initiative visant à mettre fin à l’escalade et à ouvrir la voie à la recherche d’une solution pacifique au conflit israélo-arabe ».
Il a enfin rendu hommage aux efforts déployés par M. Andreï Vdovine durant sa mission de quatre ans, saluant le soutien continu de la Russie au Liban au niveau des instances régionales et internationales, notamment en ce qui concerne le droit du peuple libanais à libérer son territoire de l’occupation israélienne.
Pour sa part, M. Vdovine a introduit son successeur au président de la République, en rendant hommage aux « positions nationales » de ce dernier, notamment pour ce qui est de « son attachement aux droits du Liban malgré toutes les pressions qui sont exercées sur lui ».
De son côté, M. Kaloguine a indiqué qu’« il poursuivra ses efforts pour calmer la situation et créer des opportunités de paix ».
Les deux diplomates russes ont ensuite été reçus par le président de la Chambre, Nabih Berry, place de l’Étoile.

Au palais Bustros
En matinée, MM. Kaloguine et Vdovine s’étaient rendus au palais Bustros, où ils ont rencontré le ministre des Affaires étrangères par intérim, le ministre de l’Information, Michel Samaha, M. Jean Obeid se trouvant en voyage à Kuala Lumpur.
La réunion s’est déroulée en présence du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Nagi Abi Assi, de l’ambassadeur du Liban en Russie Assem Jaber, du responsable de la section Europe au palais Bustros, Ghassan Mouallem et du chargé d’affaires russe Andrei Panov.
Les discussions ont porté sur les développements dans la région et les efforts russes pour trouver des solutions à la crise.
À l’issue de la réunion, M. Vdovine a passé officiellement le flambeau à M. Kaloguine. « Je crois qu’il a une mission difficile à accomplir », a-t-il indiqué, en faisant ses adieux. « Mon expérience n’a pas toujours été heureuse, et c’est le moins qu’on puisse dire. Durant deux ans et demi, la situation n’a eu cesse de se dégrader. Il y a une accumulation de développements ces derniers temps qui prouvent le degré de gravité de la situation, notamment en ce qui concerne l’escalade sur la scène israélo-palestinienne. Les derniers incidents à Rafah en constituent la preuve. Nous sommes très inquiets, surtout qu’il y a des possibilités que le conflit s’étende et déborde la scène israélo-palestinienne pour englober des pays voisins », a poursuivi le diplomate russe, en allusion au raid israélien en Syrie. « Il s’agit d’un développement dangereux qui pourrait aboutir à la déstabilisation du Moyen-Orient », a-t-il souligné. Et M. Vdovine de poursuivre : « Une course se déroule entre la logique de la force, celle de la légalité internationale et celle de la sagesse. Naturellement, nous optons pour la légalité internationale et pour un rôle de la communauté internationale réunie, que ce soit au sein du quartette ou du Conseil de sécurité, le but étant de sortir de la spirale de la violence et du terrorisme. Il est nécessaire d’aboutir à des solutions politiques équitables qui préserveront le droit de cette région et garantiront la sécurité d’Israël, l’édification d’un État palestinien et la levée de l’occupation qui dure depuis 1967 ».
« Il ne faut pas rester les bras croisés devant cette dégradation de la situation. Au contraire, il nous faut redoubler d’efforts », a ajouté M. Vdovine, en se félicitant de « l’exploit » accompli à travers l’élaboration de la « feuille de route ». « Ce n’est pas un document parfait, mais c’est le seul qui existe, et c’est pourquoi il faut l’appliquer », a-t-il souligné.
Le diplomate russe a estimé qu’il fallait envisager l’élaboration d’une conférence de paix pour le Moyen-Orient pour une solution globale, sur base de la référence de celle de Madrid et de la proposition de paix du sommet arabe de Beyrouth, et qui évoquerait la question palestinienne, mais aussi le problème syro-libano-israélien.
Il a enfin appelé toutes les parties « à la retenue et à ne pas répondre aux provocations, ce qui pourrait entraîner plus de complications ». De son côté, M. Kaloguine a plaidé en faveur de la dynamisation du quartette. En soirée, MM. Kaloguine et Vdovine ont été reçus à Koraytem par le Premier ministre Rafic Hariri.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a informé hier le nouvel émissaire russe pour le processus de paix au Proche-Orient, Alexandre Kaloguine, que « le seul moyen de stopper la dégradation de la situation régionale est le retour de toutes les parties à la table des négociations pour discuter des modalités d’application des résolutions de l’Onu...