Rechercher
Rechercher

Actualités

Conseil des ministres - Seuls 8 % des Libanais croient que l’État est en mesure d’appliquer ses décisions, souligne Lahoud Gel de la décision de majoration de l’abonnement au compteur d’électricité

Sensible à une question sociale qui prend de l’ampleur et qui se traduira aujourd’hui par une grève des offices autonomes et des établissements publics, le Conseil des ministres a décidé de geler l’impopulaire décision de majorer l’abonnement au compteur d’électricité, qui a servi de détonateur à une série de revendications sectorielles et nationales.
La séance marathon du Conseil des ministres (10h30-16h30) n’a pourtant pas permis au gouvernement d’aborder en profondeur la question de l’EDL, qui forme un tout. Dans le cadre d’un rapport jugé exhaustif, le ministre de l’Énergie, Ayoub Hmayed, a expliqué la méthode de calcul de la majoration de l’abonnement au compteur qui est proposée. Mais la solution à l’augmentation du prix de l’énergie devrait être recherchée plus dans la direction de l’amélioration des recettes, ont reconnu les ministres. Le Conseil des ministres a demandé un rapport détaillé de la situation financière de l’EDL, que son PDG Kamal Hayek devra lui soumettre en personne la semaine prochaine. La possibilité d’augmenter les tarifs de l’électricité sur les tranches supérieures de consommation, pour taxer les riches, pourrait être envisagée comme source de nouvelles rentrées.
La séance d’hier a été marquée par deux « surprises » : une demande de démission du directeur général de la Sûreté générale, Jamil es-Sayyed, présentée par les ministres représentant le mouvement Amal (voir par ailleurs), et le rejet de la résolution parlementaire demandant la révision du plan directeur d’exploitation des carrières.
La demande de démission a été rejetée, car soulevée par des voies non constitutionnelles. Pour être examinée, il est nécessaire qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour du Conseil des ministres.
À l’issue de la réunion, M. Ayoub Hmayed, s’exprimant au nom des ministres du mouvement Amal, a annoncé que son mouvement insistera pour que le point figure à l’ordre du jour d’un futur Conseil des ministres. « Il ne faut pas qu’un fonctionnaire soit plus fort qu’une institution », a-t-il dit.
Le rejet de la résolution parlementaire sur les carrières a été considéré comme pouvant troubler les relations entre l’Exécutif et le Législatif en la personne de leurs présidents. Elle n’en demeure pas moins du droit de l’Exécutif, selon les constitutionnalistes.
Toutefois, pour corriger des lacunes dans le projet d’ouverture de carrières dans l’Anti-Liban, le gouvernement s’est accordé le droit d’examiner d’autres demandes d’ouverture ou d’exploitation de carrières, mais toujours dans l’Anti-Liban. Le début d’exploitation de quatre carrières a été considéré comme urgent.
On rappelle que, dans sa hâte à trouver un substitut aux carrières du Mont-Liban, le gouvernement avait autorisé l’exploitation de carrières dans des régions non desservies par des routes, ou dont l’accès ne peut se faire que par la Syrie.
En rapport avec la question des carrières, le président Lahoud devait insister sur la nécessité d’appliquer les décisions du Conseil des ministres, soulignant qu’il s’agit d’une question de crédibilité vitale. Il a cité un sondage d’opinion montrant que seuls 8 % des Libanais croient que l’État est en mesure d’appliquer ses décisions.
Le gouvernement a choisi d’ignorer, toutefois, la mise en demeure des entrepreneurs de travaux publics, qui ont demandé à être indemnisés des coûts supplémentaires entraînés par la majoration des prix du sable et du gravier, sous peine de suspendre tous leurs travaux mercredi prochain.

L’Université libanaise
Le Conseil des ministres a par ailleurs examiné la question du transfert d’employés administratifs de l’Université libanaise vers le corps professoral. Cette question en a soulevé de nombreuses autres et les ministres ont convenu de demander au recteur de l’UL un rapport exhaustif sur la situation de l’université nationale et des réponses aux questions posées par les ministres.
Au sujet du téléphone cellulaire, le chef de l’État a exigé que soient installés sans délais les équipements nécessaires au contrôle financier des rentrées des deux opérateurs Cellis et LibanCell, qui travaillent pour le compte de l’État, afin qu’un cahier des charges réaliste soit établi pour la privatisation de ce secteur. Toutefois, le Conseil des ministres a refusé que l’installation de cet équipement, confié à Ericsson, soit réalisé en sous-traitance.
Le gouvernement a même trouvé le temps de parler d’une loi remontant à 1960 précisant le nombre de voitures que chaque département ministériel est autorisé à posséder, à l’occasion d’une demande d’achat d’un nouveau véhicule présenté par une Administration... Le président Lahoud a proposé qu’un recensement rapide des véhicules administratifs soit effectué, dans l’espoir que le manque enregistré dans un département soit compensé par un surplus découvert ailleurs, ou que des irrégularités soient corrigées.
Des questions d’intérêt secondaire ont par ailleurs été examinées, mettant en cause la « compétence universelle » du CDR.
Notons que, les débats traînant en longueur, le Premier ministre a demandé au vice-président du Conseil, Issam Farès, de le représenter à un déjeuner auquel il avait convié les ministres arabes de l’Économie.
Sensible à une question sociale qui prend de l’ampleur et qui se traduira aujourd’hui par une grève des offices autonomes et des établissements publics, le Conseil des ministres a décidé de geler l’impopulaire décision de majorer l’abonnement au compteur d’électricité, qui a servi de détonateur à une série de revendications sectorielles et nationales.La séance...