Dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, un expert du secteur de l’électricité qui avait requis l’anonymat avait affirmé que la solution pour régler le déficit de l’EDL passe par l’amélioration de la perception des factures mais également par la révision en faveur de l’EDL des contrats accordées aux concessions.
L’expert avait notamment affirmé que « les concessions achetaient le kilowatt entre 40 LL et 60 LL à l’EDL pour le revendre trois fois plus cher ». Réagissant à ces propos, M. Nakad a démenti ces chiffres en affirmant que « le prix de vente du kilowatt aux concessions a été fixé à 75 LL par une décision du Conseil des ministres du 29 septembre 2001, pour être revendu aux mêmes prix pratiqués par l’EDL », c’est-à-dire à 35 LL pour la première tranche de 100 kw, 55 LL pour la seconde tranche de 200 kw, 80 LL pour les 100 kw supplémentaires de la troisième tranche, 120 LL pour les 100 autres kw supplémentaires de la quatrième tranche, et 200 LL pour toute consommation au-dessus de 500 kw. « En d’autres termes, il s’agit d’une politique qui risque de nous conduire tout droit à la faillite », précise M. Nakad. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la concession de Zahlé a présenté au début de l’année 2002 un recours en invalidation de la décision de septembre 2001 devant le Conseil d’État, qui ne s’est toujours pas prononcé à ce sujet.
M. Nakad s’étonne d’ailleurs que l’on puisse imputer aux concessions le fait qu’elles « font perdre de l’argent à l’EDL », comme l’avait insinué l’expert, d’autant plus que celles-ci n’assurent que 2,5 % de la consommation globale, l’office autonome étant chargé du reste de la distribution. D’ailleurs, dit-il, le Conseil des ministres a récemment décidé de soumettre les concessions à un audit qui sera effectué par une société qui relève de l’EDL, « une initiative qui pourra enfin lever tous les doutes sur les rentrées effectives des concessions ».
S’exprimant au nom de sa société qui assure 18 % de l’ensemble de l’énergie distribuée dans la région de la Békaa, M. Nakad précise que la région qu’il couvre « procure tous les mois près d’un milliard de LL à l’EDL », alors que ce dernier, qui distribue l’électricité à 82 % des foyers de la Békaa, soit quatre fois plus, « ne recueille que 2 milliards de LL ». Une manière de signifier que sa concession assure une meilleure perception des factures que l’EDL et que ce dernier « gagne » plutôt qu’il ne perd en confiant une partie de la distribution de l’énergie aux sociétés privées. « Ce qu’il faut savoir, poursuit M. Nakad, c’est qu’une concession n’est pas un simple revendeur de courant. La société assure en même temps tous les frais de distribution dont l’installation des lignes, l’entretien du matériel et des équipements ainsi que les frais de main-d’œuvre et les salaires des employés. »
Je.J.
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