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Les cercles proches de Bkerké attendent des actes plutôt que des paroles


Un dignitaire religieux se félicite des applaudissements que le patriarche Sfeir recueille par suite de son appréciation objective des positions régionales du président Assad. Mais ces louanges, souligne cette personnalité, n’ont de sens que si l’on prend en compte les vues du cardinal. Notamment sur les sujets suivants :
– La nécessité d’une loi électorale qui assure enfin une représentation de proximité authentique. Par l’adoption de la mono-circonscription ou du caza. Une miniaturisation qu’il serait bon de pousser au point que les grands cazas soient divisés en deux. De manière à ne plus avoir de listes pléthoriques, de bus, de bulldozers et de parachutages incongrus. Afin que les élus soient vraiment connus de leur électorat et le représentent effectivement à la Chambre. D’ailleurs, le caza est réclamé maintenant par la majorité de l’opinion comme des forces politiques ou des instances religieuses. Le patriarche Sfeir ne cesse de souligner que les trois scrutins organisés depuis Taëf l’ont été en vertu de codes différents qui, tous, transgressaient les préceptes du pacte national. Ce qui fait que le lien entre la base et le député se trouve souvent rompu. Le prélat s’étonne du point de vue selon lequel le caza entraverait le brassage national. Il souligne que le mohafazat n’assure pas cette condition, mais produit des compagnons de route tout à fait temporaires, réunis uniquement en période électorale. Pour obtenir des sièges auxquels bon nombre ne sauraient rêver si les circonscriptions, étaient réduites au titre de la vraie représentation. Dans le fond, d’ailleurs, ce sont seulement des parlementaires parlant réellement au nom du peuple qui peuvent dialoguer valablement, pour réaliser le brassage en question, la fusion commune dans un esprit national. Le dignitaire religieux cité rappelle ensuite les recommandations du pape lors de sa visite au Liban : donner sa place à chaque citoyen, notamment à celui qui, poussé par un sentiment national légitime, aspire à se joindre à l’action politique comme à l’activité économique. La première condition de toute praxis démocratique authentique, ajoutait le Saint-Père, est de réaliser un équilibre équitable entre les forces actives, en base du principe de coopération qui implique la participation de tout particulier aux responsabilités dans les prises de décision. Dès lors, poursuit la personnalité citée, les Libanais de toutes tendances souhaitent une loi électorale juste. Car c’est ainsi que l’on peut entamer la réforme politique requise, pour mettre un terme aux failles et aux déséquilibres récurrents. De la sorte, la modération deviendrait prépondérante. Tandis que l’autorité publique recouvrerait une pleine légitimité.
– La mise en place de la décentralisation administrative en application de Taëf. Pour faciliter la vie des gens. Ce projet suppose l’extension des pouvoirs des mohafez et des caïmacams. Ainsi que l’installation de branches des différents services publics en province. Le tout s’accompagnant d’un plan global de développement, renforçant les ressources et les capacités des fédérations municipales.
– La formation d’un cabinet d’union nationale. Pour réaliser la réconciliation et tourner définitivement la page d’un douloureux passé. Jusqu’à présent, les changements ministériels se réduisent à des questions de personne, sans affecter le fond ni le style de pouvoir.
– Respecter le principe de l’alternance. En s’abstenant de toucher à l’article 49 de la Constitution relatif à la durée du mandat présidentiel. Cela afin que l’on n’aille pas reprocher aux maronites que leurs présidents n’observent pas l’esprit de la loin fondamentale. ce qui constituerait un précédent dont d’autres voudraient user. Les maronites doivent donner l’exemple dans ce domaine. D’autant qu’ils paient le prix des dérives de certains de leurs présidents. Selon la personnalité citée, Bkerké estime que la prochaine échéance présidentielle devrait constituer un tournant positif dans l’histoire politique de ce pays. Le patriarche souhaite en effet que le président soit élu par la volonté populaire s’exprimant à travers les députés. En d’autres termes, comme le relève Joumblatt, il ne faut pas ignorer l’opinion publique dans cette élection. Surtout que la Chambre actuelle accuse un déficit certain de représentativité, qu’il faut donc tenter de compenser en revenant à la volonté populaire effective.
Et de conclure en posant la vraie question : la Syrie va-t-elle aider le Liban vers une telle évolution démocratique, à l’occasion de la présidentielle ?
Émile KHOURY
Un dignitaire religieux se félicite des applaudissements que le patriarche Sfeir recueille par suite de son appréciation objective des positions régionales du président Assad. Mais ces louanges, souligne cette personnalité, n’ont de sens que si l’on prend en compte les vues du cardinal. Notamment sur les sujets suivants :– La nécessité d’une loi électorale qui assure...