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Baabda-Aley - Hikmat Dib a rendu public son programme électoral Henri Hélou s’assure le soutien du Hezbollah

Il s’agit d’une première sur la scène politique de l’après-Taëf : le courant de l’ancien chef de gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a décidé de présenter un candidat à un siège parlementaire. En effet, Hikmat Dib, l’un des cadres du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), a annoncé, hier, dans le cadre d’une conférence de presse à Jdeideh, qu’il se portait candidat au siège maronite de Baabda-Aley demeuré vacant après le décès de Pierre Hélou.
Le candidat aouniste a donné lecture de son programme électoral en présence des députés Farès Souhaid et Mansour el-Bone, de l’ex-député Gabriel Murr, du représentant des Forces libanaises (FL) au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane, Jean Aziz, de M. Nadim Béchir Gemayel, de l’ancien responsable estudiantin au sein des FL, Selmane Samaha, et de Me Ibrahim Kanaan.
M. Dib a placé d’emblée sa bataille électorale sous le signe de la lutte contre « le féodalisme et le principe de l’élection d’office », qui « marginalisent et annulent l’opinion et les droits des électeurs ». « Il n’y a pas d’héritage en politique. Il n’est pas permis qu’un nombre réduit de personnes, quelles que soient leurs positions politiques et partisanes, décide à la place de 248 500 électeurs », a-t-il indiqué, en estimant que cela va à l’encontre de la représentation et de la démocratie.
« Mais ce n’est pas uniquement une question de respect de la démocratie. Il s’agit de traduire cela dans la pratique. C’est pour cela que le CPL a pris l’initiative de réclamer un consensus au sein de l’opposition sur un candidat unique », a-t-il poursuivi, évoquant la tentative avortée de l’ancien bâtonnier Chakib Cortbaoui d’incarner le candidat de l’opposition. M. Dib a fait assumer cet échec à certains membres de l’opposition, précisant que c’est « à l’issue de concertations avec les opposants véritables » que sa candidature a finalement vu le jour. « La bataille s’est transformée en référendum populaire entre deux styles, deux comportements. Le 14 septembre, l’électeur aura le choix entre deux options : taire sa conscience face aux politiques menées par le pouvoir, ce qui devrait l’amener à voter pour le candidat du pouvoir, ou bien refuser le diktat des forces du féodalisme politique et s’opposer à la caste au pouvoir, qui corrompt et qui est corrompue, qui affame, agresse et terrorise. Cette dernière voie devrait l’inciter à suivre l’opposition et voter pour son candidat », a-t-il estimé.
Énumérant les méfaits du pouvoir, notamment sur le plan économique, le candidat aouniste a déclaré : « L’opposition est appelée aujourd’hui à faire preuve de crédibilité, à prouver qu’elle est réellement engagée au plan national. Elle ne peut être circonstancielle, partielle ou régionale. Sinon, elle disparaît et se confond avec le pouvoir qu’elle est censée affronter. (...) L’opposition ne se suicide pas parce que le pouvoir veut l’assassiner. »
M. Dib a ensuite rappelé les constantes nationales du CPL, notamment en ce qui concerne « la liberté, la souveraineté, l’indépendance, la lutte pour la libération du Liban de la domination et de la tutelle », mais aussi « la coexistence et la réconciliation nationale véritable », en affirmant que le courant aouniste a toujours été un pilier du dialogue interlibanais, notamment par le biais de la scène estudiantine.
Rejetant enfin « les rumeurs initiées par le pouvoir », selon lesquelles une partielle pourrait « menacer la réconciliation nationale et créer une discorde sectaire », il a plaidé en faveur d’un processus électoral « pacifique et civilisé ».

Kornet Chehwane,
Sfeir et Joumblatt
Dans les milieux politiques, d’aucuns ont été surpris de retrouver une partie des membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, notamment les FL et Farès Souhaid, aux côtés du candidat aouniste. Un contact à ce sujet est intervenu entre Mme Sethrida Geagea et le coordinateur du courant aouniste au Liban, le général Nadim Lteif. D’autant plus que d’autres membres des Assises, à l’instar de Boutros Harb, Nayla Moawad et le président Amine Gemayel, ont effectué des contacts positifs avec le candidat Henri Pierre Hélou. La même remarque s’impose quant à la présence de Nadim Gemayel, qui prend ainsi le contre-pied de son cousin, le député Pierre Gemayel, s’agissant de la partielle du Metn-Sud.
Toujours est-il que la majorité du Rassemblement de Kornet Chehwane a visiblement décidé de ne pas se lancer dans la bataille, mais s’est assigné plutôt le rôle de l’arbitre, ou, mieux encore, du « garde-fou ». C’est ainsi que le chef du Parti national libéral, Dory Chamoun, a refusé de s’engager dans la bataille. Le député Nassib Lahoud a pour sa part choisi l’option du silence. Une réunion entre lui et le chef du Parti socialiste progressiste s’est d’ailleurs déroulée hier, en présence du député Misbah el-Ahdab. Quant à M. Samir Frangié, il fait depuis quelques jours le pont entre Dimane, Walid Joumblatt et le Hezbollah, avec un objectif majeur en tête : maintenir le dialogue interlibanais et garder cette bataille électorale dans le cadre du binôme pouvoir-opposition, loin d’une déviation vers le communautaire, en préservant la réconciliation druzo-maronite réalisée au Chouf le 5 août 2001. Et c’est à Kornet Chehwane que doit revenir ce rôle, en restant à la fois proche de toutes les parties en présence, du courant aouniste à Walid Joumblatt. Une approche qui serait privilégiée par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. M. Joumblatt est d’ailleurs attendu à Dimane aujourd’hui, où il doit évoquer les moyens de préserver cette réconciliation, en présence de M. Frangié.

Henri Hélou chez Nasrallah
Pour sa part, Henri Pierre Hélou a poursuivi hier sa tournée auprès des forces politiques pour présenter son programme électoral. M. Hélou a été reçu à Saïfi par le ministre au Développement administratif, le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, et par les membres du bureau politique du parti.
À l’issue de la rencontre, M. Hélou a affirmé qu’il avait exposé les idées politiques qui constituent le moteur de sa bataille électorale. « Je crois que nous sommes sur la même longueur d’onde », a-t-il indiqué, en estimant que la candidature de Hikmat Dib aurait certainement un impact sur la bataille, mais qu’« il est confiant ». M. Hélou a par ailleurs affirmé qu’« il est dans la ligne nationale qui préserve l’intérêt du Liban » et qu’« il est en contact avec tout le monde », en réponse à une question sur ses deux visites à MM. Amine Gemayel et Karim Pakradouni. Interrogé sur le camp auquel il appartient, le pouvoir ou l’opposition, il a répondu : « Il y a une rencontre remarquée entre l’opposition et le pouvoir sur bien des points, notamment sur l’intérêt du pays. »
De son côté, M. Pakradouni a rendu un hommage appuyé à Pierre Hélou, indiquant que le bureau de Saïfi prendra sa décision concernant la partielle dans les jours qui viennent et que le programme de M. Henri Hélou est clair : « Il est pour l’unité de la Montagne, le retour des déplacés et le respect de l’unité nationale. » « Ces positions nous réunissent », a-t-il estimé, en se disant soulagé par « le consensus national et multicommunautaire autour de M. Hélou ». « Même les forces politiques ennemies sont avec lui. Cela veut dire qu’il peut réunir autour de lui un grand nombre de gens », a-t-il ajouté, en plaidant en faveur d’une bataille démocratique.
M. Hélou a ensuite été reçu par l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, puis par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en présence du député Ali Ammar. À l’issue de la rencontre, M. Ammar a rendu hommage à « l’ouverture et à l’esprit de résistance » dont a fait preuve Pierre Hélou tout au long de sa vie, en mettant en exergue la volonté du Hezbollah de soutenir Henri Hélou « parce qu’il a hérité des principes que son père défendait ». « Si les choses vont dans le sens de l’élection d’office, nous sommes pour. En cas de bataille électorale, nous appuierons M. Hélou », a ajouté M. Ammar. De son côté, M. Hélou a mis en évidence les convictions communes entre lui et le Hezbollah. « Nous nous retrouvons sur plusieurs points et nous aurons une seule position le 14 septembre », a-t-il indiqué.
Il s’agit d’une première sur la scène politique de l’après-Taëf : le courant de l’ancien chef de gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a décidé de présenter un candidat à un siège parlementaire. En effet, Hikmat Dib, l’un des cadres du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), a annoncé, hier, dans le cadre d’une conférence de presse à Jdeideh,...