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Administration - L’électricité aujourd’hui en Conseil des ministres L’EDL attend toujours des fonds pour acheter le fuel

Pas d’argent, donc pas de fuel, donc pas d’électricité. L’EDL a posé le problème tout en jetant la balle dans le camp de l’Exécutif, qui, sous l’impulsion des chefs de l’État et du Parlement, avait rejeté il y a quelques semaines une hausse du prix de l’abonnement au compteur électrique et qui s’oppose aujourd’hui à l’octroi d’une avance du Trésor à cet organisme pour l’achat de carburant. La crise de l’électricité, qui se traduit par une baisse des réserves de fuel et un retour aux programmes de rationnement – chaotiques bien entendu –, sera examinée aujourd’hui en Conseil des ministres, qui ne se résout pas à s’attaquer sérieusement au dossier de l’électricité.
Il est fort à craindre que le gouvernement n’opte encore une fois pour les solutions de facilité, en l’occurrence pour une augmentation des tarifs, qui aura l’avantage de renflouer les caisses de l’EDL sans grever pour autant le budget de l’État, surtout que la politique officielle consiste depuis des années, en matière de finances, à accabler la population plutôt qu’à faire cesser le gaspillage.
De sources ministérielles, on écarte cette possibilité en précisant que l’EDL a élaboré un rapport complet sur l’état de l’électricité au Liban et dont les grandes lignes seront exposées aujourd’hui en Conseil des ministres. De mêmes sources, on indique également que le gouvernement s’apprête à tenir une réunion extraordinaire la semaine prochaine pour examiner en profondeur ce dossier et prendre les décisions qui s’imposent.
Il n’en demeure pas moins que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, a de nouveau plaidé hier en faveur d’une hausse des tarifs des frais fixes de l’électricité, en insistant sur le fait qu’il s’agit d’une mesure provisoire, dans l’attente d’une stabilisation des prix du fuel sur le marché international.
Au moment où le rationnement du courant affecte toutes les régions libanaises, il a nié l’existence de pannes au niveau du réseau ou des installations électriques, expliquant que l’EDL a eu recours au rationnement pour faire une économie de fuel, ses réserves étant suffisantes pour six semaines seulement. « Nous sommes dans une situation difficile et nous essayons de trouver les solutions appropriées qui nous permettraient de réunir les fonds nécessaires à l’achat de la quantité de fuel dont nous avons besoin pour produire l’énergie. Je ne prétends pas que tout va bien à l’EDL ou au niveau de la perception des factures. Je ne prétends pas non plus que les pertes techniques d’énergie ou les autres sources de gaspillage ont été réglées, mais pour l’heure, nous essayons de trouver une solution provisoire », a ajouté M. Hmayed.
Il a de nouveau insisté sur le fait que l’assainissement financier durant les six premiers mois de l’année a été rogné par la hausse des prix du fuel sur le marché international et que l’EDL cherche à combler ce déficit, qui s’élève à 300 milliards de livres. « Le budget de cet organisme avait été calculé en fonction du prix initial du baril de pétrole, qui variait entre 22 et 26 dollars, alors qu’il est aujourd’hui de 31,2 dollars », a-t-il expliqué.
Parallèlement, une source responsable de l’EDL, citée par l’Ani, a indiqué que la solution à la crise de l’électricité réside aujourd’hui dans l’obtention d’une avance du Trésor de 300 milliards de livres ou dans le retour au relèvement des tarifs des frais fixes.
Ni le ministre ni les responsables de l’EDL, qui mettent tous l’accent sur l’impact de la hausse du prix du fuel sur les finances de cet organisme, n’évoquent dans leurs discours les économies possibles grâce à une baisse du coût de l’énergie électrique par l’utilisation du gaz, sans compter bien entendu le règlement du problème des factures impayées, du vol du courant et des pertes techniques. Les centrales électriques sont d’ailleurs équipées pour opérer au gaz, et l’utilisation du fuel avec ce genre d’équipements s’avère particulièrement onéreuse.
Le président du Rassemblement des compagnies d’importation des carburants, Bahige Abou Hamzé, a évoqué le coût élevé de la production électrique à cause du recours au fuel, tout en soulignant que les sociétés qu’il représente ont dépanné l’EDL en lui fournissant mardi près d’un million de litres et en lui livrant une autre quantité hier.
Il a indiqué que les importateurs de pétrole ne peuvent pas continuer à alimenter l’EDL en carburant, en faisant état de l’arrivée, dans les prochaines heures, d’un pétrolier sur les côtes libanaises. Selon lui, il est impératif de passer rapidement au gaz.
Quelle que soit la solution qui sera adoptée pour assurer des fonds à l’EDL, les Libanais devront se faire à l’idée que tant que l’État continuera de reporter sine die le règlement du dossier de l’électricité, ce sont eux, ou plus exactement ceux qui parmi eux paient leurs factures, qui doivent assumer tout le poids d’une mauvaise gestion endémique.
Pas d’argent, donc pas de fuel, donc pas d’électricité. L’EDL a posé le problème tout en jetant la balle dans le camp de l’Exécutif, qui, sous l’impulsion des chefs de l’État et du Parlement, avait rejeté il y a quelques semaines une hausse du prix de l’abonnement au compteur électrique et qui s’oppose aujourd’hui à l’octroi d’une avance du Trésor à cet...