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Les médias s’inquiètent des nouvelles règles du Conseil transitoire

Les médias occidentaux s’inquiètent des nouvelles règles du Conseil de gouvernement transitoire d’Irak interdisant toute couverture pouvant inciter à la violence ou encourager les partisans du président déchu Saddam Hussein. « À chaque fois que le gouvernement a un problème, c’est la presse qui est blâmée », indique Robert Fisk, grand spécialiste du Moyen-Orient et correspondant du journal londonien Independent.
« Les égouts se déversent toujours à ciel ouvert, il n’y a que quelques heures d’électricité par jour et le Conseil rugit comme un lion... contre les journalistes », lance-t-il.
« Le problème avec ces directives c’est qu’elles s’appliquent à presque tout. Parler d’enregistrements de Saddam Hussein peut être considéré maintenant comme “diffuser un communiqué du parti Baas” », proteste-t-il.
Le Conseil, mis en place en juillet par l’occupant américain, a publié mardi ses règles pour les médias : interdiction de toute incitation à la violence, au désordre ou aux tensions confessionnelles et de toute propagande pour le retour du parti Baas.
Et ce premier Exécutif de l’après-Saddam Hussein a averti que tous les médias seraient étroitement surveillés pour vérifier s’ils respectent les règles.
Celles-ci étaient incluses dans un communiqué interdisant aux chaînes al-Arabiya et al-Jazira, accusées d’incitation à la violence, de couvrir les activités du Conseil et tout événement officiel pendant deux semaines.
Pour John Daniszewski du Los Angeles Times, il est important de couvrir ce qui reste du Baas, ce qui ne signifie pas appeler au retour de Saddam Hussein.
« Il est important que les journalistes puissent travailler sans entraves. Si le Baas devait réapparaître, il est important que les gens le sachent », dit-il.
Jérôme Bony de France 2 affirme ne pas être opposé à l’idée de fournir des informations aux autorités sur des attaques terroristes imminentes. Mais il est circonspect quant aux injonctions du Conseil demandant aux médias d’informer les autorités sur des opérations de résistance contre les forces de la coalition. « Nous parlons de guerre, nous ne donnerons des renseignements à aucune des parties », dit-il. « Si je peux interviewer Saddam Hussein, je le ferai. Tout le monde voudrait l’écouter ».
Drew Brown du journal Knight Ridder juge « très bizarre » de la part d’une autorité parlant de liberté et de démocratie de « museler la presse ». « La couverture d’al-Jazira et d’al-Arabiya n’est pas particulièrement équilibrée et l’on pourrait l’interpréter comme une incitation à la violence, mais de l’autre côté vous avez Fox News et ils ne sont certainement pas équilibrés dans leur couverture », souligne-t-il. « Le Conseil doit apprendre à accepter le bon et le mauvais et une presse libre, critique et peut-être hostile en fait partie », selon lui.
Pour le journaliste du magazine Newsweek, Colin Soloway, il est difficile de vérifier la mise en application des règles de manière juste et équilibrée. « Beaucoup d’Irakiens m’ont dit penser qu’al-Jazira et al-Arabiya étaient dangereuses. Mais une commission des médias doit faire respecter l’éthique et le professionnalisme des journalistes », estime-t-il.
Les médias occidentaux s’inquiètent des nouvelles règles du Conseil de gouvernement transitoire d’Irak interdisant toute couverture pouvant inciter à la violence ou encourager les partisans du président déchu Saddam Hussein. « À chaque fois que le gouvernement a un problème, c’est la presse qui est blâmée », indique Robert Fisk, grand spécialiste du Moyen-Orient et...