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L’absence de soutien international risque de gêner la Maison-Blanche dans ses négociations avec le Congrès Malgré les sourires, Bush quitte le palais de verre sans promesse d’aide concrète (photo)

En dépit des sourires échangés avec les dirigeants internationaux, le président américain George W. Bush est revenu de l’Assemblée générale des Nations unies sans promesse d’aide concrète à grande échelle pour stabiliser et reconstruire l’Irak.
Manifestant, notamment à l’égard du chancelier allemand Gerhard Schröder, sa volonté de surmonter les tensions nées de l’opposition de Paris, Berlin et Moscou à la guerre contre l’Irak, M. Bush n’aura obtenu en retour qu’une proposition d’aider à former les forces de sécurité irakienne. Le président français Jacques Chirac a pour part indiqué que Paris n’opposerait pas son veto à une éventuelle résolution sur la base du projet américain élargissant le rôle des Nations unies, même si celle-ci ne prévoit pas de calendrier rapide de transfert de souveraineté aux Irakiens.
Mais la portée de cette résolution reste encore incertaine. Un haut responsable américain a souligné mercredi que « personne n’est particulièrement pressé » pour la soumettre au vote, « parce que nous voulons quelque chose de sûr ». Le président américain avait toutefois fait attention à son arrivée à New York à ne pas se montrer trop demandeur.
Dans son discours devant l’Assemblée générale mardi dernier, il s’est borné à répéter les demandes contenues dans le projet de résolution, à savoir une assistance pour la rédaction d’une Constitution, la formation de fonctionnaires et l’organisation d’élections.
Il n’a pas chiffré l’aide financière et le soutien militaire qu’il espère obtenir et n’a pas manifesté de regret pour avoir lancé en mars, avec son allié le Premier ministre britannique Tony Blair, une guerre pour renverser le régime irakien de Saddam Hussein sans l’accord de l’Onu.
M. Bush n’a même pas évoqué la force multinationale sous commandement américain évoquée dans le projet de résolution.
Sur la question du transfert de souveraineté aux Irakiens, il a refusé toute accélération alors que Paris et Berlin plaident pour qu’il ait lieu le plus rapidement possible.
Cette absence de soutien international risque de gêner la Maison-Blanche dans ses négociations en cours avec le Congrès américain pour faire adopter le collectif budgétaire de 87 milliards de dollars pour financer les opérations en Irak, en Afghanistan et la lutte contre le terrorisme. Sur ce total, environ 22 milliards de dollars sont destinés à la reconstruction de l’Irak, alors que le ministre des Finances du Conseil intérimaire de gouvernement irakien s’attend à recevoir de l’ensemble de la communauté internationale de 65 à 75 milliards de dollars.
Le montant de la contribution d’autres pays reste encore inconnu avant la conférence des donateurs à Madrid les 23 et 24 octobre. Elle est essentielle avec un déficit du budget fédéral américain supérieur à 500 milliards de dollars en 2004, qui suscite l’émoi chez les partisans de l’orthodoxie budgétaire à Washington.
Même au sein du Parti républicain du président Bush, l’inquiétude pointe. « Ce que nous devons faire maintenant, c’est rentrer dans les détails sur la manière de faire participer nos alliés, de partager le fardeau et les responsabilités », a souligné mercredi le sénateur républicain Chuck Hagel, membre de la commission des Affaires étrangères de la Chambre haute. « Le président est en train de perdre le consensus qui existe sur l’objectif très important pour l’Irak et le Moyen-Orient de porter les Irakiens à un niveau de développement où ils peuvent se gouverner eux-mêmes et stabiliser le Moyen-Orient. Si nous brisons cela et divisons notre pays sur cette question, il sera très difficile ensuite de se rassembler pour l’atteindre », a-t-il averti.
En dépit des sourires échangés avec les dirigeants internationaux, le président américain George W. Bush est revenu de l’Assemblée générale des Nations unies sans promesse d’aide concrète à grande échelle pour stabiliser et reconstruire l’Irak.Manifestant, notamment à l’égard du chancelier allemand Gerhard Schröder, sa volonté de surmonter les tensions nées de...