Communautés - Le patriarche maronite à Paris, première étape de sa tournée européenne Sfeir sera reçu aujourd’hui par Chirac (photo)

PARIS - De notre envoyé spécial, Habib CHLOUK
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a quitté hier Beyrouth pour la France, première étape de sa tournée européenne qui prendra fin le 4 novembre prochain et qui le mènera en Belgique, en Italie, en Suisse, en Suède, en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Il s’agit d’une visite à deux volets, comme l’a indiqué le patriarche Sfeir en réponse aux questions de la presse à l’aéroport : pastorale, puisqu’il s’agit de visiter les membres de la communauté maronite établis en Europe, et politique, dans la mesure où le chef de l’Église maronite compte soulever lors de ses entretiens avec les responsables des pays qu’il doit visiter une série de questions intéressant le Liban. Mgr Sfeir sera reçu par le président français Jacques Chirac aujourd’hui à déjeuner et doit s’entretenir avec le chancelier allemand Gerhard Schröder le 27 octobre.
Sa tournée en Europe, comme celles effectuées ces deux dernières années aux Amériques, exprime l’intérêt du patriarche pour la diaspora libanaise, dont les rangs ont grossi en raison de la guerre du Liban, à tel point qu’on compte désormais plus de maronites hors du Liban qu’au pays du Cèdre, avait indiqué un communiqué du patriarcat.
Mgr Sfeir est arrivé à 17h30 (16h30 heure de Beyrouth) à l’aéroport Le Bourget, à bord de l’avion privé mis à sa disposition par le vice-président du Conseil, Issam Farès. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le responsable des affaires religieuses et le directeur du protocole au Quai d’Orsay, l’ambassadrice du Liban à Paris, Sylvie Fadlallah, le consul Habib Chmaytelli, le vicaire patriarcal dans la capitale française, Mgr Saïd Saïd, et plusieurs autres responsables religieux.
Au terme de son entretien avec le président Chirac, Mgr Sfeir se rendra à Lisieux où il doit passer deux jours, au cours desquels il présidera les cérémonies qui seront organisées au sanctuaire de Sainte-Thérèse.

À l’AIB
À son départ de Beyrouth, le patriarche a été salué par le ministre des Déplacés, Abdallah Farhat, qui représentait le chef de l’État, le général Émile Lahoud, l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, l’évêque Boulos Matar, les présidents de la Ligue maronite, Harès Chéhab, et du Conseil maronite central, Raymond Raphaël, ainsi que par plusieurs autres personnalités.
Interrogé par la presse, il a rendu hommage au président Chirac, mettant l’accent sur son soutien permanent au Liban.
En réponse à une autre question, il a déclaré que les relations libano-syriennes doivent être celles d’un bon voisinage. « La question est de savoir quand cela se produira. Personnellement, je ne le sais pas, mais nous insistons toujours sur le fait que chaque État a le droit d’être indépendant, souverain et libre de prendre les décisions qu’il souhaite. Cela n’empêche pas d’ailleurs les relations fraternelles et la coordination », a-t-il ajouté, affirmant que Bkerké a toujours été ouvert sur la Syrie. « Pour ce qui est d’une visite à Damas, elle aura lieu au moment opportun », a-t-il répondu au journaliste qui lui posait une question à ce sujet.
Mgr Sfeir a également exprimé le souhait que le projet de réforme se poursuive et ne s’arrête pas.
À Bkerké, il avait auparavant reçu le député Robert Ghanem, qui lui a communiqué les résultats de la visite qu’il a dernièrement effectuée au Vatican, en compagnie du président de la Chambre, Nabih Berry. Le parlementaire a fait état d’une concordance de vues entre le chef du Parlement et les responsables du Saint-Siège.
Le patriarche a en outre conféré avec M. Michel Eddé, qu’accompagnait l’ancien président de la Ligue maronite, Ernest Karam, avant de recevoir une délégation de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP), conduite par le père Tony Khadra.
Il a en outre reçu un appel téléphonique du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, qui lui a souhaité un bon voyage.