Baabda-Aley Le faible taux de participation au scrutin disséqué dans les milieux politiques

Une semaine après la partielle de Baabda-Aley, qui a permis à M. Henri Hélou d’accéder au Parlement, on continue dans cette circonscription d’en analyser les résultats et de tenter d’expliquer la faible participation populaire à cette consultation électorale.
Le président Amine Gemayel a présidé, hier, une réunion des cadres de l’opposition Kataëb à Baabda-Aley, consacrée à l’examen du rapport élaboré par la machine électorale de l’opposition phalangiste sur les résultats du scrutin. Les discussions ont essentiellement porté sur la démobilisation populaire, d’autant qu’il est apparu que « des milliers d’électeurs en possession de cartes électorales se sont abstenus de se rendre aux urnes », ainsi que sur l’impact de la campagne électorale et des slogans choisis sur les habitants des villages de la région..
M. Gemayel a invité les personnes réunies à poursuivre les contacts et les réunions avec ces personnes, « étant donné que la campagne menée n’est pas seulement électorale ». « Elle est politique et nationale et elle ne se limite pas à un temps ou à une occasion déterminés. Le contact avec les gens ne doit pas être rompu », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous avons pu éviter une confrontation confessionnelle durant les élections et préserver le climat de fraternité créé par la réconciliation dans la Montagne. C’était notre souci principal et c’est ce que nous devons consolider à tout prix. »
De Bkerké où il s’est rendu hier pour souhaiter un bon voyage au patriarche Nasrallah Sfeir, M. Talal Arslan, député de Aley, a plaidé en faveur d’une ouverture politique, estimant que la page de la partielle de Baabda-Aley a été tournée. Selon lui, tous les courants politiques impliqués dans ce scrutin « ont souffert à cause de la démobilisation des électeurs qui ont exprimé leur point de vue chacun à sa façon ». Soulignant « l’immense ressentiment populaire concernant la situation économique et sociale » reflété selon lui par le faible taux de participation au scrutin, M. Arslan a estimé qu’il ne faut surtout pas ignorer ce qui s’est passé. « Cette région a énormément souffert durant la guerre et continue de souffrir à cause de la politique de négligence appliquée », en insistant particulièrement sur le retard dans la clôture du dossier des réfugiés.
En réponse à une question, il a mis l’accent l’accent sur l’importance du courant politique qu’il représente à Baabda-Aley avant d’affirmer : « La page des élections a été tournée. Nous devons tous nous ouvrir les uns sur les autres et engager un dialogue en vue d’une entente libanaise interne qui serait à l’abri de toute influence étrangère. » Il a affirmé ne pas avoir de problèmes avec le général Michel Aoun, dont il a critiqué cependant l’intervention au Congrès américain.
Contrairement à M. Arslan, le PNL ne pense pas qu’en s’abstenant de se rendre aux urnes, les électeurs ont voulu exprimer leur ras-le-bol et leur mécontentement à cause de la situation socio-économique. Pour le parti de M. Dory Chamoun, le taux de participation faible s’explique par plusieurs facteurs : la subtilité et la spécificité de la situation à Baabda-Aley, le souci de tenir le dossier des déplacés à l’abri des tiraillements confessionnels et le fait que de nombreux électeurs ne se sont pas rendus aux urnes parce qu’ils considèrent comme étant secondaire l’élection d’un député pour un mandat d’une année seulement.