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Palestiniens - Sfeir promet de mobiliser les instances internationales pour contrer la volonté israélienne Les camps du Liban en ébullition après la décision d’expulser Arafat (photo)

Les réfugiés palestiniens du Liban, qui ont côtoyé Yasser Arafat pendant 17 ans, manifestent leur colère depuis jeudi soir et promettent leur appui inconditionnel au chef de l’Autorité palestinienne menacé d’expulsion par Israël. Simultanément, plusieurs voix se sont élevées hier au Liban pour condamner la décision israélienne, notamment à Bkerké, où le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a promis de déployer des efforts internationaux afin d’empêcher l’application de cette mesure.Avec l’annonce de la décision de principe israélienne d’expulser Yasser Arafat, les camps de réfugiés du Liban-Sud sont brusquement entrés en ébullition. Par vagues successives, des dizaines de milliers de réfugiés sont descendus dans les rues pour renouveler leur « allégeance » à leur « chef historique ».
Scandant « Non au bannissement de Arafat », « Arafat est notre chef », « Nous sommes tes hommes, Arafat », environ 45 000 Palestiniens ont manifesté dans les camps de Rachidiyé, Bourj al-Chamali et Bass, près de Tyr.
Un poste de télévision géant a été installé sur la place de Rachidiyé, où se sont attroupés de nombreux réfugiés pour regarder la chaîne satellitaire « Palestine ».
« La Palestine est notre terre, nul ne pourra chasser Arafat de chez lui », a déclaré à l’AFP Manal Mohammed, pharmacienne à Bass, alors que l’épicier Moustapha Salem mettait en garde contre le caractère « explosif de la décision israélienne soutenue par les États-Unis ».
Dans le camp de Aïn el-Héloué, la manifestation de soutien a mal tourné vers minuit après le jet d’une grenade qui a blessé onze civils.
La foule, estimée à près de 25 000 personnes, et qui scandait vouloir « protéger par son sang et son âme Arafat », s’est dispersée dans une ambiance de panique au milieu de tirs d’armes automatiques et d’un déploiement en force de combattants armés de toutes les factions paramilitaires présentes à Aïn el-Héloué, où les partisans du chef de l’Autorité palestinienne sont dominants.
Selon certains informateurs, la grenade aurait été lancée par un militant d’un groupe islamiste radical présent dans le camp, Isbat al-Nour, en conflit depuis plusieurs mois avec le Fateh de Yasser Arafat.
Hier matin, un millier de civils et quelque 500 hommes en armes du Fateh ont à nouveau défilé dans les rues du camp où la tension restait grande.
« La décision israélienne ne vise pas seulement Arafat. L’ensemble du peuple palestinien est menacé d’expulsion », a dit à l’AFP cheikh Mohammed Khattab, porte-parole des Forces islamiques palestiniennes à Aïn el-Héloué.
Il a mis en garde contre toute atteinte portée à M. Arafat, « qui a un rôle essentiel à jouer dans le processus de paix ». Ce dernier « volerait alors en éclats », a-t-il dit. Dans les camps de Baddaoui et de Nahr el-Bared, au Liban-Nord, les réfugiés se préparaient à assister aux prières du vendredi, l’occasion pour eux de dénoncer la nouvelle mesure israélienne.
« Le président Arafat est le symbole de la légalité palestinienne et son expulsion signifie une volonté de liquider notre cause et de détruire notre rêve d’édifier notre État », a lancé Abou Rami, un notable de Baddaoui.
Du côté libanais, le patriarche Sfeir a reçu hier à Dimane un émissaire palestinien, cheikh Tayssir Tamimi, qui lui a remis un message de M. Arafat. À l’issue de l’entretien, cheikh Tamimi a indiqué, dans une déclaration à la presse, que le patriarche maronite a « stigmatisé la décision israélienne » d’expulser le président palestinien et qu’il a « promis d’entreprendre de vastes contacts avec toutes les instances chrétiennes et autres dans le monde afin de contrer cette mesure ».
De son côté, l’ancien chef du gouvernement, Sélim Hoss, a qualifié, dans une déclaration, d’« insensée » la décision israélienne, appelant la communauté internationale dans son ensemble à « la condamner avec virulence ».
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, a, de son côté, invité, lors de son prêche du vendredi, les Palestiniens « à se rendre à Ramallah et à former des barrages humains autour de Yasser Arafat pour le protéger ».
Enfin, le Mouvement du renouveau démocratique (RD), que préside Nassib Lahoud, député du Metn, a estimé, dans un communiqué, que la décision israélienne « ajoute un nouvel élément explosif à la tension déjà perceptible dans la région ».
Pour le RD, « la persistance d’Israël dans sa politique d’escalade n’aurait pas été possible si les États-Unis avaient respecté un tant soit peu leurs engagements, en empêchant notamment le gouvernement d’Ariel Sharon de se comporter avec autant de désinvolture à l’égard d’un plan que l’Administration américaine avait elle-même élaboré, que les Palestiniens avaient accepté et qui n’a suscité l’hostilité d’aucun pays arabe, à savoir la “feuille de route” ».
Les réfugiés palestiniens du Liban, qui ont côtoyé Yasser Arafat pendant 17 ans, manifestent leur colère depuis jeudi soir et promettent leur appui inconditionnel au chef de l’Autorité palestinienne menacé d’expulsion par Israël. Simultanément, plusieurs voix se sont élevées hier au Liban pour condamner la décision israélienne, notamment à Bkerké, où le patriarche...