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Les États-Unis coparrains de Taëf, rappelle l’un des artisans du pacte

Un pôle parlementaire qui avait joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de Taëf rappelle que les États-Unis s’inscrivent en tête des parties qui ont cautionné ce pacte fondateur. Ils sont même chargés d’en superviser l’exécution, aux côtés du Liban lui-même et de la Syrie.
Les USA considèrent que la 425 a été entièrement appliquée, après l’établissement par les Nations unies d’une ligne bleue constituant la frontière entre le Liban et Israël. Les hameaux de Chebaa, selon Washington, ne font pas partie du Liban et leur statut relève de la 242. Dès lors les Américains demandent à l’État libanais de déployer son armée le long de la ligne bleue et de revenir à la convention d’armistice de 1949 qui doit régir les rapports avec l’État hébreu jusqu’à la conclusion d’un traité de paix, régional ou bilatéral. Texte qui réglerait le cas des réfugiés palestiniens comme celui des prisonniers libanais détenus en Israël. Les autorités libanaises soutiennent pour leur part que la 425 n’est pas complètement appliquée, qu’Israël ne s’est pas retiré derrière les frontières internationalement reconnues qui le séparent du Liban, que Chebaa est libanais. Pour Beyrouth, la ligne bleue n’est qu’un tracé provisoire établi pour des raisons de commodité aux fins d’instaurer un armistice.
Quant à la concrétisation de Taëf, toujours selon la même personnalité, le pouvoir libanais en a exécuté les points suivants :
– Parité égale à la Chambre entre chrétiens et musulmans. Et répartition proportionnelle entre les confessions comme entre les régions.
– Pourvoi des strapontins parlementaires vacants à titre exceptionnel, pour une fois, par nomination. Et promulgation des réformes politiques par la voie constitutionnelle.
– Désignation du Premier ministre à l’issue de consultations parlementaires contraignantes.
– Affectation d’un siège au Conseil des ministres.
– Suppression de la mention confessionnelle sur la carte d’identité.
– Constitution d’une Haute Cour pour juger les présidents et les ministres.
– Création d’un Conseil constitutionnel pour interpréter les dispositions de la loi fondamentale, pour vérifier la constitutionnalité des lois et pour trancher les recours en invalidation d’élections présidentielles ou législatives.
– Mise en place d’un Conseil économique et social.
– Renforcement de l’armée, réorganisation de ses renseignements, consolidation des Forces de sécurité intérieure et des autres services sécuritaires.
Par contre, relève cette source, le pouvoir n’a pas appliqué les points suivants :
– Installation d’une Chambre sur une base nationale non confessionnelle, les communautés devant être désormais représentées en tant que telles uniquement au sein d’un Sénat.
– Abolition du confessionnalisme politique suivant un programme par étapes élaboré par un comité national.
– Institution de la décentralisation administrative.
– Organisation des élections législatives en base d’une nouvelle loi fondée sur le mohafazat-circonscription, après révision du découpage administratif. Code ménageant les principes de la coexistence et assurant la représentation de toutes les couches de la population.
– Réforme du programme pédagogique, pour renforcer la solidarité nationale en unifiant les manuels d’histoire et d’éducation civique.
– Formation d’un cabinet d’entente nationale qui élaborerait un programme de développement détaillé. Et dont le but serait d’étendre l’autorité de l’État libanais à l’ensemble du territoire par le truchement des seules forces régulières nationales, après dissolution des milices, libanaises ou autres.
– Règlement total du problème des déplacés, qui n’a été que partiellement traité.
Quant à la Syrie, poursuit cette personnalité, ses forces n’ont pas achevé d’apporter leur concours à l’État libanais dans le délai prévu de deux ans. Et les deux gouvernements n’ont pas décidé, comme Taëf le prescrit, d’un redéploiement sur la Békaa ni du volume des troupes syriennes ou de la définition de leurs rapports avec les autorités libanaises.
Ces failles conduisent Fouad Boutros à proposer un dialogue bilatéral sincère. Ce qui n’a pas eu lieu depuis Taëf, parce que la partie libanaise semble penser que cela dérangerait la Syrie. Les entraves à la correction de tir nécessaire découlent de problèmes intérieurs comme de considérations régionales. Et, selon l’ancien ministre, cela reste avant tout une question de confiance mutuelle.

Émile KHOURY
Un pôle parlementaire qui avait joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de Taëf rappelle que les États-Unis s’inscrivent en tête des parties qui ont cautionné ce pacte fondateur. Ils sont même chargés d’en superviser l’exécution, aux côtés du Liban lui-même et de la Syrie.Les USA considèrent que la 425 a été entièrement appliquée, après...