Pour l’heure, 66 des 100 sénateurs et plus de 240 des 435 membres de la Chambre des représentants ont approuvé la proposition de loi, « et le nombre devrait bientôt passer à 70 pour le Sénat et atteindre les 250 à la Chambre des représentants », a affirmé le général Michel Aoun à L’Orient-Le Jour. La majorité du Congrès serait donc, selon lui, acquise au SALSA.
Selon le général Aoun, dont le courant politique aux États-Unis a beaucoup œuvré pour l’élaboration de la partie du texte relative au retrait syrien du Liban, « la loi n’est pas un but en soi ». « Il s’agit uniquement d’un moyen de pression sur la Syrie pour qu’elle exécute les demandes américaines, relatives au retrait syrien du Liban, au démantèlement des armes de destruction massive et à la fin du soutien apporté aux organisations terroristes», estime-t-il. « Nous ne voulons pas que des sanctions soient prises contre Damas », précise-t-il. « Tout ce que nous désirons, c’est que les Syriens se retirent. Nous avons toujours voulu les meilleures relations avec la Syrie. Tout changerait si la Syrie accepte de négocier son retrait avec les Libanais. Le but n’est pas de combattre Damas », souligne Michel Aoun. « Nous ne voulons plus assumer le rôle d’abcès de fixation de la région », indique-t-il. « Il existe un étau syro-israélien imposé au Liban depuis 1976 et mandaté par les États-Unis. J’en ai payé le prix en 1990. Les contacts avaient été établis par le roi Hussein de Jordanie, entre Yitzhak Rabin, l’ambassadeur israélien à Londres Raphaël Gédéon et le président Hafez el-Assad », indique le général Aoun. Et c’est pour couper le « nœud gordien » qu’il a été aux États-Unis, se défend-il face à ceux qui l’accusent de parier sur l’étranger.
Michel Aoun pense que, contrairement aux informations qui circulent ça et là, il n’y a pas de désaccord entre l’Administration US et le Congrès sur les objectifs du SALSA, notamment en ce qui concerne le retrait syrien. « La question est plutôt de savoir laquelle de ces deux instances doit tracer la politique étrangère du pays. C’est une affaire interne », dit-il. Et, souligne-t-il, « le SALSA aura l’effet escompté pour les Libanais : retrait militaire syrien et levée de la tutelle politique ». « Si la Syrie ne satisfait pas aux revendications américaines, notamment concernant le retrait du Liban et le déploiement de l’armée libanaise au Sud, il n’y aura pas de reprise du processus de paix, donc pas de “feuille de route”, ni pour le Liban ni pour la Syrie », ajoute-t-il. Avant de conclure : « Je crois d’ailleurs que c’est la dernière fois que l’on renouvellera le mandat de la Finul. »
Michel HAJJI GEORGIOU
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