Dossier régional - Les violations de la ligne bleue continuent d’être inquiétantes Prochaine reconduction pour six mois du mandat de la Finul

Il ne reste plus de la durée du mandat actuel de la Force intérimaire de l’Onu (Finul) que 26 jours, rappelle notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, doit incessamment demander au représentant du Liban auprès de l’Onu par intérim, Hussam Diab, d’adresser une demande officielle de reconduction pour six mois du mandat de la force internationale au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan.
Le Conseil de sécurité de l’Onu doit se réunir avant la fin du mois de juillet pour examiner la demande libanaise. Toutefois, il n’existe aucun obstacle sérieux à la reconduction de ce mandat.
Une source diplomatique libanaise résume ainsi les attendus du dossier de la reconduction.
1 – La reconduction pour six mois de la mission d’observation des frontières de la Finul et de la partie qui viole cette frontière.
2 – Le maintien de la force internationale est nécessaire à la poursuite de sa mission, ou plutôt ce qui en reste, conformément aux résolutions 425 et 426, du rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région, en particulier dans les circonstances actuelles, auxquelles le secrétaire général de l’Onu a fait allusion dans ses précédents rapports.
3 – Le maintien de la Finul au Liban est un facteur de tranquillité et de stabilité.
4 – Le Liban attire l’attention du secrétaire général sur le fait que les violations répétées par Israël de l’espace aérien libanais exigent que des efforts soient déployés pour y mettre fin. Ces violations sont des actes de provocation. Par ailleurs, le Liban exige la libération des détenus libanais présents dans les geôles israéliennes.
Selon la source diplomatique citée, le commandement de la force internationale à Nakoura a établi des statistiques au sujet des violations aériennes, terrestres et navales de la ligne bleue par les forces israéliennes. Ces statistiques sont éloquentes pour la période passée et le nombre de ces violations a encore augmenté dernièrement. Au point qu’au cours de sa mission récente au Liban et en Syrie, l’émissaire spécial de M. Annan, Terjé Roed-Larsen, a informé les responsables que l’organisation internationale est « préoccupée » par ces violations répétées.
Le volet politique du rapport du secrétaire général, quant à lui, sera élaboré en coopération avec l’émissaire onusien Terjé Roed-Larsen et le représentant personnel de Kofi Annan au Liban-Sud, Staffan de Mistura. La situation du Liban y est analysée dans le contexte régional.
Ainsi, le secrétaire général de l’Onu y décrit la situation dans la région « d’inquiétante », appelant à la « vigilance » en particulier sur le front israélo-palestinien, mais aussi sur le front irakien où l’occupation américaine a provoqué l’augmentation des opérations antiaméricaines.
Par contre et en contraste avec ces situations volatiles, M. Annan y exprimera sa satisfaction de voir que la stabilité règne sur le front israélo-libanais, en espérant que cette tranquillité se consolidera, en particulier si la trêve sur le front israélo-palestinien se prolonge, voire se confirme.
Le Liban, souligne la demande libanaise, souhaite la reconduction de la mission de la Finul sans amendements, ni dans la nature de la mission qui lui est confiée ni dans le nombre des soldats qui la composent (2 000). Encore que Beyrouth et Tel-Aviv sont en désaccord sur la mission de la force internationale, l’un faisant valoir que la 425 n’est toujours pas appliquée intégralement, l’autre estimant que le retrait de l’an 2000 a satisfait à cette demande.