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Vie politique - La trêve durerait au moins jusqu’en octobre Hariri accepterait de perdre une bataille pour gagner la guerre

Selon une source ministérielle, l’entente entre les deux présidents de la République et du Conseil, Émile Lahoud et Rafic Hariri, devrait durer au moins jusqu’au mois d’octobre prochain, et ce pour les raisons suivantes :
– La Syrie a obligé les dirigeants et responsables à éviter tout conflit susceptible d’envenimer la situation au Liban, surtout à la lumière des circonstances précaires que traverse la région.
– D’ici à octobre, il convient d’approuver tous les projets permettant de préserver et de consolider la stabilité économique et financière du pays. En aucun cas, la saison estivale ne doit donc pâtir des tensions et des tiraillements au sein du pouvoir, car il est évident qu’une crise politique se répercuterait négativement sur les résultats de la conférence de Paris II. Or, il incombe à tout prix au gouvernement de parvenir à réduire davantage encore le déficit budgétaire pour 2004.
– Durant cette période aussi, la situation au Moyen-Orient se serait décantée. On saurait plus ou moins si la région s’achemine vers la paix ou, au contraire, vers un nouveau cycle de violence et d’anarchie.
– Il vaut mieux, au cours des cinq prochains mois, occulter le sujet de l’échéance présidentielle, car ni les partis, ni les blocs parlementaires importants, ni les électeurs régionaux et internationaux ne sont disposés à se prononcer actuellement sur la question. C’est ainsi que les présidents Nabih Berry et Omar Karamé, le ministre Sleiman Frangié et Walid Joumblatt se sont clairement abstenus de prendre position à cet égard. Le chef du Parti socialiste progressite a refusé de se laisser entraîner dans une polémique concernant une éventuelle prorogation du mandat présidentiel. Selon lui, en effet, une telle polémique ne peut que nuire à la stabilité dans le pays.
– Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, est déterminé à adopter le même comportement qu’il avait adopté lors de la dernière séance du Conseil des ministres. En d’autres termes, il laissera à la majorité le soin de prendre les décisions qui conviennent concernant les différents projets inscrits à l’ordre du jour. Selon une source gouvernementale, M. Hariri serait ainsi disposé à admettre sa défaite si le vote s’avère en sa défaveur. De fait, l’essentiel est d’éviter que les projets ne soient indéfiniment reportés dans la mesure où cela nuit à la situation économique.
Le Premier ministre préférerait donc garder un profil bas en attendant l’élection présidentielle qui constitue pour lui une question de vie ou de mort politique. Il est clair en effet que M. Hariri est décidé à mener une bataille sans merci contre un renouvellement ou une prorogation du mandat de M. Lahoud car, si ce dernier est réélu à la tête de l’État, M. Hariri n’aurait pratiquement aucune chance de revenir à la présidence du Conseil. L’influence de son bloc au sein du Parlement risquerait, elle aussi, d’en prendre un coup car, si le président Lahoud est reconduit dans son mandat, il est évident que la loi électorale élaborée durant ce mandat ne servira certainement pas les intérêts de Rafic Hariri. Celui-ci cherche ainsi à se maintenir à n’importe quel prix au pouvoir, même si la survie de son cabinet implique son affaiblissement personnel.
Le but de M. Hariri étant de revenir à la tête du gouvernement au terme du mandat Lahoud, l’essentiel pour lui est de garantir l’élection de son propre candidat à la première magistrature de l’État. Pour ce faire, il devrait donc s’atteler à convaincre les parties locales, régionales et internationales de la nécessité de soutenir son candidat, ou au moins d’adopter une attitude neutre à son égard. Il sera alors en mesure d’entreprendre sa campagne sur le plan local.
Émile Khoury
Selon une source ministérielle, l’entente entre les deux présidents de la République et du Conseil, Émile Lahoud et Rafic Hariri, devrait durer au moins jusqu’au mois d’octobre prochain, et ce pour les raisons suivantes :– La Syrie a obligé les dirigeants et responsables à éviter tout conflit susceptible d’envenimer la situation au Liban, surtout à la lumière des...