Rechercher
Rechercher

Actualités

Exécutif - Le gouvernement se réunit demain dans un climat politico-sécuritaire tendu Le cellulaire, principal dossier litigieux

C’est dans un climat politico-sécuritaire particulièrement tendu que doit se tenir demain, mardi, la réunion extraordinaire du Conseil des ministres ayant à son ordre du jour des dossiers litigieux demeurés en suspens en raison des divergences et des tiraillements entre les deux pôles de l’Exécutif.
Dès son retour à Beyrouth, samedi, au terme d’une tournée au Brésil et d’une courte visite à Paris où il a été reçu à l’Élysée par le président Jacques Chirac, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a entamé des contacts discrets afin de paver la voie à la séance du cabinet, laquelle risque d’être houleuse, à en croire certaines sources locales. Sauf si l’attentat contre la Future TV est utilisé comme prétexte pour pratiquer la politique de l’autruche en ajournant les discussions sur les points sensibles de l’ordre du jour. En tout état de cause, M. Hariri devait conférer dans la journée d’hier avec le chef du Législatif, Nabih Berry, afin d’examiner avec lui le climat politique ambiant.
Indépendamment du facteur des dissensions internes qui ont envenimé au cours des dernières semaines l’action de l’Exécutif, la réunion de demain revêt un certain intérêt (certes, relatif) du fait que pour la première fois, le président Émile Lahoud pourrait soumettre au vote les décisions ne faisant pas l’objet d’un consensus entre les ministres. Le chef de l’État, rappelle-t-on à ce propos, avait annoncé la semaine dernière son intention de soumettre au Conseil des ministres les dossiers litigieux, même en l’absence de consensus. M. Hariri avait relevé le défi en convoquant aussitôt le cabinet à une réunion extraordinaire afin d’examiner ces dossiers.
L’un des principaux sujets de discorde qui risque de susciter un vif débat, demain, est sans nul doute le problème de la privatisation de la téléphonie mobile. Cette affaire se pose d’ailleurs avec urgence dans la mesure où le contrat de gestion du réseau conclu par l’État avec les deux opérateurs FTML-Cellis et LibanCell vient à expiration à la fin du mois en cours. En août dernier, lors du transfert de la propriété du réseau à l’État libanais, au terme du contrat BOT en base duquel FTML et LibanCell exploitaient la téléphonie mobile, le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, avait conclu avec les deux sociétés un contrat de gestion pour le compte de l’État. Ce contrat expire le 30 juin.
Dans le sillage du contrat de gestion, M. Cardahi avait également signé avec FTML et LibanCell un accord en vertu duquel un équipement contrôlant le nombre de communications téléphoniques, et donc les recettes, devait être installé sur le réseau des deux opérateurs. Un contrat de gré à gré avait été conclu à cet effet entre le ministère des Télécommunications et la société Ericsson. Ce contrat a toutefois été critiqué aussi bien par les milieux de M. Hariri que par la Cour des comptes qui a souligné qu’il aurait dû lui être soumis au préalable par le ministère.
C’est, entre autres, le différend portant sur ce dernier point qui gèle, pour l’heure, l’aboutissement de la privatisation du cellulaire et qui a ajourné toute décision du gouvernement à ce propos. Ce problème devrait être soulevé lors de la séance du cabinet, demain. L’Orient-Le Jour apprend à cet égard, de source digne de foi, que le ministre des Télécommunications est déterminé à ne pas renouveler le contrat de gestion avec FTML et LibanCell à la fin du mois si le gouvernement ne donne pas son aval à l’installation de l’équipement de contrôle sur les réseaux des deux opérateurs. Commentant la décision de la Cour des comptes de remettre en question le contrat de gré à gré, M. Cardahi souligne que cette même objection aurait dû être soulevée lors de la conclusion des contrats de gestion et que, dès lors, le gouvernement se doit aujourd’hui soit d’avaliser et les contrats de gestion et l’accord sur le contrôle des recettes, soit de rejeter les deux démarches d’une manière concomitante.
C’est dans un climat politico-sécuritaire particulièrement tendu que doit se tenir demain, mardi, la réunion extraordinaire du Conseil des ministres ayant à son ordre du jour des dossiers litigieux demeurés en suspens en raison des divergences et des tiraillements entre les deux pôles de l’Exécutif. Dès son retour à Beyrouth, samedi, au terme d’une tournée au Brésil et...