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VIE POLITIQUE - Cellulaire, expropriations, NTV, CNSS Les sujets litigieux seront abordés mardi prochain et jeudi 26 juin

Rien n’est jamais acquis au Liban. Alors que le pays semblait être parti pour assister, de loin naturellement, à deux Conseils des ministres la semaine prochaine, il apparaît finalement qu’il n’y en aura plus qu’un, mardi prochain, et dont l’ordre du jour sera distribué aux ministres aujourd’hui. Jeudi, le chef de l’État, Émile Lahoud, sera en visite officielle en Bulgarie – il n’y aura donc pas de Conseil des ministres.

À l’ordre du jour du Conseil des ministres de mardi, des points litigieux familiers voisineront avec des points plus ordinaires. Parmi les dossiers chauds, celui du cellulaire, celui de la présidence de la commission technique de la CNSS (où MM. Lahoud et Hariri souhaitent nommer, l’un un maronite, l’autre un sunnite), le dossier des expropriations et celui des médias audiovisuels, notamment de la NTV, à laquelle M. Hariri reproche de porter atteinte aux bonnes relations entre le Liban et l’Arabie saoudite.
Quant aux autres sujets litigieux (loi sur le bâtiment, restructuration du CDR, loi d’ expropriations, etc.), ils seront abordés au cours de la réunion de l’Exécutif prévue le jeudi 26 juin. La raison invoquée est simple : il faut laisser aux Trente le temps nécessaire pour se familiariser avec ces dossiers conflictuels. Le Conseil des ministres du 26 juin ressemblera donc fort à un marathon, et pourrait se tenir, au besoin, l’avant et l’après-midi.
Voilà la (dernière) formule vers laquelle les gens du pouvoir semblaient se diriger hier, tard dans la nuit – une formule qui pourrait toujours être modifiée d’ici à la semaine prochaine.
Quoi qu’il en soit, les réactions aux crises intestines de l’Exécutif continuent de susciter bon nombre de réactions, souvent assez différentes. Le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, d’abord, proche de Damas comme du chef de l’État, a tenu à mettre de nouveau l’accent sur le caractère « exceptionnel » de l’actuel gouvernement, « né à un moment exceptionnel ». Reconnaissant cette lapalissade qui dit que l’équipe à laquelle il appartient n’est ni un gouvernement d’entente nationale ni celle de la représentativité juste et optimale, encore moins celle de l’équilibre des forces.
Et même s’il a reconnu que derrière les conflits, il y a des « arrière-pensées politiques », il a appelé l’ensemble des responsables politiques à aborder « objectivement » l’ordre du jour de chaque Conseil des ministres, à « ignorer » ces arrière-pensées en question, ainsi que les petits calculs politiciens. Justement, il a mis en garde contre les « dangers » de l’ouverture, « dès maintenant », de la bataille présidentielle, précisant que les données relatives à une éventuelle reconduction « manquent toujours à l’appel ».
En réponse à une question au sujet du recours à la Constitution au sein du Conseil des ministres, Farès Boueiz a reconnu que ceci devrait « constamment » être la règle suprême, tant en ce qui concerne les litiges autour de telle ou telle question que lorsqu’il s’agit d’interpréter ou d’expliciter tel ou tel point. Il a ainsi défendu avec véhémence le principe du vote au sein du Conseil des ministres, ce qui permettrait de ressusciter, selon lui, l’esprit de Taëf. Lequel avait fait de ce Conseil en question l’institution exécutive par excellence, en ne donnant pas à un président quelque prérogative que ce soit au détriment de l’autre, a rappelé le ministre de l’Environnement.
Enfin, concernant les sujets liés à son ministère et qui seront abordés au cours de la réunion de mardi, Farès Boueiz a estimé qu’il n’était ni facile ni évident de traiter les dossiers des carrières en privilégiant un seul angle. « Il faut harmoniser entre les nécessités liées à l’environnement et à sa protection, et celles liées à l’économie », a-t-il dit, en appelant à l’objectivité dans le traitement des différents cas.

Les points sur les i de Ahdab
Quant au député sunnite de Tripoli – et membre du Renouveau démocratique de Nassib Lahoud –, Misbah Ahdab, il a tenu, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue hier dans la capitale du Liban-Nord, à mettre les points sur les i. En rappelant d’abord son attachement à la présidence du Conseil, autant qu’à celle de la République, estimant qu’il serait inadmissible que l’on protégeât une institution constitutionnelle au détriment d’une autre.
Il a refusé, en outre, l’appel de son collègue de Batroun – et membre de Kornet Chehwane –, Boutros Harb, qui avait demandé la démission du gouvernement ou la révocation de son chef. « Le président du Conseil occupe ce poste qui est le sien sur la base de consultations parlementaires, et il est immunisé par la confiance du Parlement », a-t-il souligné, sans oublier de qualifier l’ambiance qui prévaut pendant les Conseils des ministres de réelle « mascarade ».
Misbah Ahdab a ensuite critiqué vertement le ministre (tripolitain) des Travaux publics et des Transports, Négib Mikati, estimant qu’il était de son devoir, depuis le premier jour où il a obtenu son portefeuille, de travailler pour un développement maximal de l’ensemble des régions, et particulièrement Tripoli et le Liban-Nord. Il en a profité pour égratigner également l’ancien Premier ministre (tripolitain) Omar Karamé, déplorant que celui-ci privilégie constamment, depuis le début des années 90, les intérêts du zaïmat avant ceux liés à la chose publique.
Interrogé ensuite sur les conflits interprésidentiels, le député de Tripoli a tenu à rappeler qu’au moment des consultations parlementaires, ainsi que du débat et du vote de confiance concernant l’actuel cabinet, il n’avait pas nommé Rafic Hariri, ni accordé sa confiance au gouvernement de ce dernier. « À l’époque, bon nombre de mes amis m’ont demandé pourquoi je n’avais pas donné ma confiance ; sauf qu’un mois plus tard, ce gouvernement s’est avorté de l’intérieur. Parce que ce que nous avions dit quelques semaines plus tôt était vrai : les conflits qui existaient à l’époque se sont envenimés depuis, parce que les pommes de discorde à l’intérieur de la nouvelle équipe se sont gonflées, et parce qu’il y a des points essentiels qu’il faudrait régler, de l’intérieur également », a assuré Misbah Ahdab. Qui a reconnu, tout naturellement, que la solution n’est pas liée à une personne ou à un individu donnés. « Cela veut dire que si l’on change de Premier ministre tout en gardant la formule comme elle est actuellement, nous n’arriverons à aucune solution », a-t-il expliqué.
Enfin, le député haririen de Beyrouth, Jean Oghassepian, a mis en garde hier contre les retards qui pourraient frapper l’ensemble des processus de privatisations – lesquels retards auraient un impact négatif sur la situation socio-économique du Liban. Il a également appelé les responsables politiques à sortir le pays de l’immobilisme et de la paralysie dans lesquels il est enfoncé.
Rien n’est jamais acquis au Liban. Alors que le pays semblait être parti pour assister, de loin naturellement, à deux Conseils des ministres la semaine prochaine, il apparaît finalement qu’il n’y en aura plus qu’un, mardi prochain, et dont l’ordre du jour sera distribué aux ministres aujourd’hui. Jeudi, le chef de l’État, Émile Lahoud, sera en visite officielle en...