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Coopération - De São Paulo, le Premier ministre déclare partager « totalement » la volonté de Lahoud d’appliquer la Constitution Lula da Silva et Hariri veulent construire des ponts entre le Brésil et le monde arabe à partir du Liban(PHOTO)

De São Paulo – la première escale de sa visite officielle au Brésil – le Premier ministre reste sur tous les fronts : que ce soit en ce qui concerne les relations bilatérales pures entre Beyrouth et Brasilia, au sujet de la vie politique locale, particulièrement explosive depuis un certain temps, mais que Rafic Hariri, en écho aux propos tenus hier par Émile Lahoud, a semblé, quelques heures plus tard, vouloir calmer.

Inscrite essentiellement dans le cadre d’une relance des échanges commerciaux entre le Liban et le Brésil, la visite du n° 3 de l’État dans le plus grand pays d’Amérique du Sud – et terre d’accueil de la plus importante communauté libanaise à l’étranger : 8 à 9 millions de personnes – s’est poursuivie hier par l’ouverture, à São Paulo, des travaux du Congrès de l’émigration libanaise pour l’investissement – « Planet Lebanon 2003 ». Et c’est devant le n° 1 brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, devant le président de la Chambre de commerce libano-brésilienne, le gouverneur de l’État de São Paulo, la mairesse de la ville (ces deux derniers s’étant répandus en louanges sur les Libanais et les Brésiliens d’origine libanaise), et en présence des ministres Siniora, Hamadé (qui a insisté sur le fait que le chantier de réformes enclenché au Liban donne un coup de fouet à la compétitivité libanaise), Skaff et Abdallah, ainsi que de l’ambassadeur libanais à Brasilia, que Rafic Hariri a improvisé son discours.
Un discours au cours duquel le Premier ministre a rappelé que même si le Liban est en train de passer par une période particulièrement difficile, il connaît parfaitement le sens des mots paix et stabilité, de même qu’il « s’attache avec force » aux concepts de liberté et de démocratie, qu’il a placés « au-dessus de toute considération ». Rafic Hariri a également parlé de la coexistence libanaise – qu’il a qualifiée de « destin inévitable » – entre chrétiens et musulmans, « tous égaux devant la loi et la Constitution, et tous jugés et jaugés à l’aune des services qu’ils rendent à leur patrie ».
Il a ensuite estimé, en véritable porte-parole arabe, que le Liban est tout à fait capable d’être le pont – « solide » – entre la production brésilienne et la consommation dans le monde arabe. Conséquemment, le Brésil est tout aussi capable, selon lui, d’être « un marché essentiel », pas seulement pour ce que le Liban a à vendre, mais également pour bon nombre de produits arabes, notamment le pétrole. Il a ainsi souhaité que soit rapidement mis en place un mécanisme solide, minutieux et clairement défini afin de gérer au mieux la coopération entre les deux pays et pour arriver à construire de nombreux ponts entre le Brésil et le monde arabe « à partir du Liban ».
Quant au nouveau président brésilien, il a annoncé qu’il allait se rendre au Liban – et dans d’autres pays de la région –, en octobre ou en décembre de l’année en cours. Et que cette tournée régionale est l’expression de l’intérêt que le Brésil accorde à tout ce qui touche au monde arabe, et qu’elle a pour but de consolider les liens entre le peuple brésilien et ceux de la région. Il a ainsi souhaité, en écho aux propos tenus par Rafic Hariri, que le Liban devienne une plate-forme commerciale entre le Brésil et le Proche-Orient, assurant que son pays est favorable à l’arrivée sur son territoire et dans son marché de sociétés, de produits et d’investissements arabes. Il en a profité pour saluer avec ferveur les Brésiliens d’origine libanaise et leur « participation active à l’évolution » du Brésil. Ainsi que pour réaffirmer l’appui de son pays à l’instauration d’un État palestinien « indépendant, démocratique » et viable économiquement.
Enfin, en ce qui concerne la vie politique sur la scène libanaise, Rafic Hariri a assuré, indépendamment du fait de savoir si les propos rapportés par les visiteurs du chef de l’État ont réellement été dits par ce dernier, qu’il partage entièrement les points de vue exprimés par Émile Lahoud – à savoir, notamment, la prédominance de la Constitution et la nécessité de débattre, en Conseil des ministres, de tous les sujets litigieux. Il a indiqué qu’il en avait avisé, hier, le secrétaire général de la présidence du Conseil pour qu’il prépare les ordres du jour des deux prochaines séances qui auront lieu la semaine prochaine, et que ces ordres du jour seront soumis, ensuite, au chef de l’État. Assurant qu’il accepterait « toutes les décisions qui émaneraient » du Conseil des ministres – quel que soit le résultat d’éventuels votes.
De São Paulo – la première escale de sa visite officielle au Brésil – le Premier ministre reste sur tous les fronts : que ce soit en ce qui concerne les relations bilatérales pures entre Beyrouth et Brasilia, au sujet de la vie politique locale, particulièrement explosive depuis un certain temps, mais que Rafic Hariri, en écho aux propos tenus hier par Émile Lahoud, a...