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Actualités

Les films à la télé Le cinéma français au féminin, mais surtout Wise l’américain et Almodovar l’espagnol(photos)

Alors que, localement, nos stations affichent de plus en plus des téléfilms et même une sorte de best-seller en plusieurs épisodes, «Violent Earth», côté cinéma il y aura des films destinés essentiellement aux jeunes, comme «Hocus Pocus» ou «Batman Forever».
Le cinéma français est défendu cette semaine par Coline Serreau et Catherine Berillat, deux femmes qui évoluent dans des univers différents.
Mais deux films se détachent: d’abord «The Haunting» de Robert Wise, film-culte et film-référence qui distille une angoisse au bord de l’étouffement, et le non moins étouffant «Parle avec elle» de Pedro Almodovar. Deux œuvres graves et, en tout point, remarquables!

La semaine télévisée commence sous le signe des spectacles familiaux: après tout, le samedi les enfants ne sont pas en classe; et où peuvent-ils être, si ce n’est devant leur petit écran qui les renvoie à Hocus Pocus, une production des studios Disney réalisée par Kenny Ortega.
Hocus Pocus, c’est l’équivalent de notre Abracadabra, une formule magique chère aux sorcières et à tous les enfants, la nuit d’Halloween! Dans la petite ville américaine de Salem, où la sorcellerie remporta un joli succès il y a trois siècles, le nom des sœurs Sanderson donne encore le frisson. Ces trois harpies, jadis bannies de la ville pour avoir transformé un jeune garçon en chat, pourraient resurgir: il suffirait d’allumer, en plein Halloween, une bougie à flamme noire. Lorsque Max, un lycéen sympa, accompagne la ravissante Allison dans leur ancienne maison transformée en musée des horreurs, on peut parier qu’il sera assez fou pour déchaîner les sortilèges. C’est ainsi que nous allons faire connaissance avec un trio infernal: la terrifiante Winifred (un numéro époustouflant de Bette Midler en extravagante mégère), la rigolote Mary (Kathy Najimy, religieuse déchaînée dans Sister Act) et la sexy Sarah (Sarah Jessica Parker, l’héroïne de Sex and the City). On peut compter sur elles pour mettre de l’ambiance dans la ville endormie! À coups d’effets spéciaux fantasmagoriques, les prodiges se multiplient, dans un tourbillon de gags et de chansons, jusqu’au bout de cette comédie fantastico-musicale.
Diffusion samedi à 13h05 sur Future TV

L’histoire de Cendrillon n’a plus besoin d’être racontée. Elle a fait l’objet d’un ballet, d’un dessin animé et d’une version musicale que voici, intitulée bien entendu Cinderella.
Et comme le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de Perrault, la Cendrillon d’aujourd’hui est noire. Et comme elle chante de surcroît, elle ne pouvait avoir que les traits de Whitney Houston.
Est-ce que les enfants trouveront cela à leur goût?
Diffusion samedi à 16h30 sur Future TV
Si vous aimez les films d’angoisse (sans horreur!) vous ne devez pas manquer The Haunting de Robert Wise. Réalisé en Angleterre, en noir et blanc, ce film est considéré comme le classique du film de «maisons hantées». Il y eut, dernièrement, un remake avec Liam Neeson et Catherine Zeta-Jones. Un échec total. Il suffit donc d’un metteur en scène inspiré et d’interprètes convaincus.
Hill House, une inquiétante demeure de la Nouvelle-Angleterre, a la sinistre réputation de symboliser le malheur et la mort. Les nombreuses victimes de cette maison angoissante continuent – semble-t-il – à l’habiter et à rôder dans le parc. Le Dr Markway loue Hill House, décidé à en percer les secrets. Theodora, qui est douée de pouvoirs télépathiques, Eleanor qui, dès l’âge de dix ans, a été l’objet d’une expérience surnaturelle, et Luke Sannerson, le futur héritier de Hill House vont seconder Markway dans ses expériences. La maison répond bientôt à celles-ci et les manifestations de l’au-delà se multiplient. Hypersensible, Eleanor supporte de plus en plus mal un climat d’angoisse qui va s’amplifiant.
Il y a deux sortes de films fantastiques de terreur. Ceux où, à la fin, on découvre que le ou les monstres n’existent pas et qu’il ne s’agissait que de déguisements et de subterfuges, et ceux où, au contraire, le mal et le démon règnent en maîtres. C’est le cas de The Haunting. Dans ce film, les manifestations de l’au-delà et les scènes d’angoisse sont authentiques. Ce lieu de l’épouvante n’est pas – selon une certaine tradition cinématographique – habité par un propriétaire qui veut en éloigner d’éventuels occupants, mais par de véritables forces du mal déchaînées.
«À aucun moment, déclarait Robert Wise, je ne montre un fantôme ou un esprit. Rien n’est matérialisé. Tout est dans l’imagination des personnages et dans la bande son.» Pénétrer dans cette «maison du diable», c’est découvrir un univers terrible et terrifiant. Le fait que Wise ait refusé les artifices de la couleur augmente encore le réalisme du film. Splendide composition de Claire Bloom dans le rôle d’une femme troublante et ambiguë.
Diffusion dimanche à 20h45 sur TF1

Batman a la peau dure. Il en a épuisé plus d’un acteur: Michael Keaton est remplacé au bout de deux films par Val Kilmer, à son tour remplacé par George Clooney.
C’est le troisième volet interprété par Val Kilmer et réalisé par Joel Schumacher qui est à l’affiche avec Batman Forever. Et la distribution est d’autant plus alléchante que l’on retrouve, autour de Val Kilmer, Tommy Lee Jones, Jim Carrey et Nicole Kidman.
Gotham City est en émoi. L’ancien procureur, Harvey Dent, surnommé Double Face depuis qu’il a été défiguré par un jet d’acide, s’est évadé de l’asile pour se venger de Batman, le responsable de son infortune. Il multiplie les exactions pour attirer son ennemi sur le terrain qu’il a choisi. Mais ce dernier a aussi maille à partir avec le docteur Chase Meridian, une très belle femme qui le poursuit de ses assiduités. La situation se complique encore. Edward Nygma, un obscur employé dans une grande entreprise, vient expliquer à son patron, Bruce Wayne, alias Batman, comment il a réussi à mettre au point un appareil permettant de manipuler les pensées. Wayne éconduit l’apprenti dictateur qui, par dépit, va proposer ses services à Double Face...
Après le délirant diptyque de Tim Burton, le troisième Batman est un retour à la mythologie orthodoxe de la BD. D’où un divertissement rocambolesque mais inoffensif, où Jim Carrey fait le clown pour le plus grand plaisir des ados, qui en sont la cible naturelle.
Diffusion lundi à 20h30 sur LBCI

Coline Serreau, qui fut l’heureuse réalisatrice de Trois hommes et un couffin, a signé, avec Romuald et Juliette, une curieuse histoire d’amour sur fond de racisme et de tolérance.
Un jeune PDG trompé par sa femme, mais aussi par ses collaborateurs qui se livrent à des transactions illégales, découvre l’amour vrai et la compréhension dans les bras de sa femme de ménage antillaise. Mère de cinq enfants, nés de pères différents... Un conte de fées moderne et insolite où Coline Serreau déploie toute sa tendre causticité en un entrelacs de scènes jamais graves bien que les thèmes le soient. Une découverte: Firmine Richard qui impose sa présence avec un naturel saisissant.
Diffusion mardi à 20h55 sur France 2

C’est un film bouleversant que Pedro Almodovar, l’enfant terrible du cinéma espagnol, a réalisé sous le titre Parle avec elle. Les Américains l’ont couronné d’un Oscar, à juste raison.
Un homme qui éclate en sanglots devant un spectacle de danse, sur la musique de Henry Purcell, The Fairy Queen, ça n’existe pas? Chez Almodovar, si. Que son voisin le remarque, partage son émotion mais n’ose l’aborder, c’est le premier des liens subtils qui vont se créer au sein d’un singulier quatuor dont le lieu de convergence est une clinique. Car l’homme qui pleurait, un écrivain, est tombé amoureux d’une femme toréador qui est dans le coma. Quant à l’autre, infirmier dans le même service, il veille une jeune danseuse, elle aussi comateuse. Cette fois, ils vont se rencontrer pour de bon, et le parallèle entre ces deux amours va s’épanouir en une amitié exceptionnelle... Pourquoi ce film d’Almodovar ne ressemble-t-il pas aux précédents, comme Talons aiguilles ou Tout sur ma mère? Sans doute parce que le plus provocateur des cinéastes espagnols a eu, pour une fois, le bon goût de renoncer à ses tics, à ses couleurs criardes, à ses hystériques et torrentueux mélos. Miracle, il est devenu sobre, comme ses acteurs, et encore plus (pour une bonne raison!) ses actrices. Mais l’émotion est là, lumineuse et douce. C’était si simple.
Diffusion mercredi à 21h00 sur Canal +

Sex is Comedy, malgré son titre anglais, est un film français de Catherine Breillat qui ne fait pas dans la dentelle. Aussi, il est à craindre que ce film ne soit pas au goût de tout le monde.
Une réalisatrice (Anne Parillaud) a un mal de chien à obtenir, lors des scènes d’amour, ce qu’elle souhaite de ses deux interprètes (Grégoire Colin, Roxane Mesquida), qui ne peuvent pas se supporter. Tout l’art du cinéma étant de faire du vrai avec du faux, elle ne désarme pas. C’est elle-même, bien sûr, que Catherine Breillat met en scène. On reconnaît la scène cruciale de son précédent film (À ma sœur!). N’épargnant rien des détails, elle montre combien il est long, difficile et parfois pénible de faire du cinéma. C’est brillant, tour à tour drôle et irritant, mais toujours juste et vrai.
Diffusion jeudi à 21h00 sur Canal +

Variétés
«Koh-Lanta»: 3e saison

Ils voulaient connaître la faim, la peur et la souffrance physique? À en juger par le premier épisode, ils ne vont pas être déçus. Pour sa troisième saison, Koh-Lanta a plus que jamais soumis ses naufragés volontaires à un violent dérèglement de leur petit confort moderne: adieu savon, riz, vêtements secs et pince à épiler. Bonjour Bocas del Toro, au Panama, sa pluie tropicale incessante, son régime «tu manges-ce-que-tu-trouves», ses moustiques à frappe non chirurgicale et ses caïmans. Quant à l’ambiance, elle contient les germes du psychodrame à multiples facettes... Chaque équipe a été constituée, dosée, non par la main experte de la production (comme l’année dernière), mais par un hasard finalement très risqué.
Dès le démarrage du jeu, Denis Brogniart demande aux deux vétérans du groupe (Sophie, 47 ans, et Antoine, 58 ans) de sortir du rang et de choisir à tour de rôle les membres de leur équipe. Résultat, deux camps rapidement formés et déjà pleins de promesses. D’un côté les Jaunes, baptisés cette année Machiga. A priori inoffensif, ce groupe est tout de même doté d’un détonateur, Michel, un ancien boxeur de 41 ans, partisan de «tout se mange, rien n’est mortel». À voir. Chez les Rouges, les Boro, il faut chercher le spectacle: Alexandra, personnalité aussi trouble que l’Elena de Nice People (27 ans, blonde, ex-danseuse du Crazy Horse et jet-seteuse parisienne...), réussit le tour de force de se mettre tout son clan à dos en 48 heures... Des vacheries en perspective pour une troupe qui a quarante jours à passer ensemble. Enfin, pour les meilleurs ou les pires d’entre eux. (Télé-Star)
Diffusion tous les vendredis à 20h50 sur TF1

carnet

Robert Stack, l’incorruptible Eliot Ness disparaît
Si une série télé lui a apporté la notoriété, le monde du cinéma porte aussi son deuil. Rendu mondialement célèbre en 1959 pour son rôle d’Eliot Ness dans la série Les incorruptibles, l’acteur américain Robert Stack est mort à 84 ans, après avoir aussi tourné une soixantaine de films. Grand ami de la France, où il avait passé son enfance, il avait joué dans plusieurs films français. Notamment dans Le Soleil des voyous, avec Jean Gabin.

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
Alors que, localement, nos stations affichent de plus en plus des téléfilms et même une sorte de best-seller en plusieurs épisodes, «Violent Earth», côté cinéma il y aura des films destinés essentiellement aux jeunes, comme «Hocus Pocus» ou «Batman Forever».Le cinéma français est défendu cette semaine par Coline Serreau et Catherine Berillat, deux femmes qui évoluent dans des...