Rechercher
Rechercher

Actualités

Coopération - Le Premier ministre entame aujourd’hui une visite de 48 h dans l’émirat Des élus koweïtiens rejettent comme « une insulte » la visite de Hariri (photo)

Le Premier ministre, Rafic Hariri, entamera aujourd’hui une visite de quarante-huit heures au Koweït, placée sous le signe de l’assainissement des relations entre les deux pays. Les rapports entre le Liban et l’émirat ont été marqués par une certaine tension à la suite de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui s’était tenue en février dernier au Caire. Le chef de la diplomatie à l’époque, Mahmoud Hammoud, avait alors rendu public, en sa qualité de président en exercice de la conférence ministérielle, un communiqué (à l’instigation de Damas) appelant les pays arabes à ne pas accorder des facilités militaires aux forces de la coalition américano-britannique dans la guerre contre l’Irak. Ce communiqué avait été publié sans tenir compte du point de vue et des réserves du Koweït, ce qui avait provoqué la colère des dirigeants koweïtiens et de plusieurs députés de l’émirat. Ces derniers avaient alors demandé à leur gouvernement de geler l’aide économique du Koweït au Liban et de retirer l’ambassadeur à Beyrouth. Au cours des dernières vingt-quatre heures, et à la veille de l’arrivée de M. Hariri, deux députés de l’opposition koweïtienne, Moussallem al-Barrak et Walid al-Jari, sont revenus à la charge sur ce plan, s’élevant contre la visite du Premier ministre, la qualifiant d’« insulte » au peuple koweïtien et affirmant qu’ils préfèrent lui offrir un « œuf pourri ». « Quand Hariri viendra, le gouvernement (koweïtien) organisera de somptueux banquets en son honneur (...). Nous, nous lui dirons que, pour les Koweïtiens, il ne vaut pas plus qu’un œuf pourri », a déclaré, en tenant un œuf à la main, M. al-Barrak lors d’une conférence de presse. « Ce que vous méritez Hariri, c’est un œuf pourri que vous offre le peuple koweïtien », a-t-il martelé. M. al-Barrak a ajouté que ce que M. Hariri va entendre du gouvernement koweïtien « n’exprime pas les sentiments du peuple koweïtien » . « On vous dira que ce sont des députés qui agissent à des fins électorales, ce qui n’est pas le cas », a-t-il poursuivi. « Demain (lundi), ce sera une journée triste, une journée d’insulte pour le peuple koweïtien », a-t-il ajouté. De son côté, M. al-Jari a déclaré au cours de la conférence de presse : « Alors que les sirènes d’alerte terrifiaient le peuple koweïtien (...), nous n’avons entendu alors aucune condamnation du Premier ministre Hariri. Le dernier missile a été (lancé) le 28 mars et il l’a condamné le 28 avril. Nous nous attendions à la même condamnation que celle du 2 août » 1990, émanant du Premier ministre de l’époque Sélim Hoss, a-t-il ajouté en référence à l’invasion irakienne du Koweït en 1990. « Nous représentons la conscience du peuple koweïtien et la visite (de Hariri) n’est pas du tout la bienvenue », a dit, défiant, M. al-Jari. « Nous voulons entendre clairement des excuses », a-t-il ajouté. Les deux députés ont affirmé qu’ils étaient soutenus par la majorité des 50 élus du Parlement koweïtien et qu’ils menaient des consultations sur les moyens d’exprimer publiquement la condamnation de la position libanaise. M. al-Barrak a également critiqué le Liban pour avoir accueilli en février Ali Hassan al-Majid, membre de l’ex-Conseil de commandement de la révolution (CCR) irakien, surnommé « Ali le Chimique », pour le rôle qu’il a joué dans l’attaque à l’arme chimique de Halabja en 1988, et tué lors de la guerre en Irak. « Ali le Chimique » avait « dirigé le Koweït pendant sept mois, en héros », a déploré M. Barrak en référence aux sept mois d’occupation irakienne du Koweït (août 1990-février 1991).
Le Premier ministre, Rafic Hariri, entamera aujourd’hui une visite de quarante-huit heures au Koweït, placée sous le signe de l’assainissement des relations entre les deux pays. Les rapports entre le Liban et l’émirat ont été marqués par une certaine tension à la suite de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui s’était tenue en février dernier...