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Diplomatie - Réunion de travail pour Battle au palais Bustros Obeid : « Pas de forces étrangères au Liban, à part l’armée israélienne »

C’est une réunion de travail en bonne et due forme que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a tenue hier avec l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, en présence du premier secrétaire de la chancellerie, Carol Calin. Une réunion diplomatique par excellence, puisque M. Battle a « rappelé » seulement au chef de la diplomatie « les inquiétudes » de Washington, par rapport à certains aspects de la politique libanaise, et notamment l’appui de Beyrouth au Hezbollah, sans lui soumettre la liste des demandes américaines au Liban, qui comprend, entre autres, le déploiement de l’armée à la frontière avec Israël et le démantèlement des missiles appartenant au Hezbollah. Le diplomate américain a en outre réaffirmé l’engagement de Washington au retrait de toutes les forces étrangères du Liban, pendant que M. Obeid soulignait que la seule présence étrangère dans le pays est celle des Israéliens dans le secteur des hameaux de Chebaa. Le chef de la diplomatie s’est aussi prononcé pour un dialogue entre le Liban, la Syrie et les États-Unis. Le dossier irakien, la « feuille de route », la tournée régionale du secrétaire d’État américain, Colin Powell, les rapports syro-américains et libano-américains, le Syrian Accountability Act, le Hezbollah : tous ces sujets ont été à l’ordre du jour de l’entretien Obeid-Battle, au terme duquel l’ambassadeur a résumé à la presse la teneur de la discussion...en donnant lecture d’un communiqué préparé à l’avance puisqu’il était écrit. Un peu plus tard, le chef de la diplomatie devait tenir une conférence de presse. M. Battle a affirmé avoir exposé à son hôte la situation sur le terrain en Irak. Après avoir indiqué qu’il existe une « véritable opportunité pour des progrès à tous les niveaux, dans un Irak libéré de Saddam Hussein et de son régime totalitaire », M. Battle a déclaré : « Mon message au ministre des Affaires étrangères est que nous devons rester ouverts à toutes les possibilités, sans adopter des prises de position obtuses et sans critiquer aucune initiative, avant de lui donner une chance de réussite ». Concernant les relations syro-américaines, M. Battle a affirmé que « certaines inquiétudes US » par rapport à la Syrie se sont intensifiées durant l’opération militaire contre le régime de Bagdad. « Notre objectif, a cependant ajouté M. Battle, est de parvenir à un niveau élevé de coordination avec la Syrie. Nous poursuivrons notre dialogue diplomatique actif avec Damas ». Pour ce qui est de la « feuille de route », il a rappelé que son pays la rendra publique lorsqu’un gouvernement palestinien sera formé, soulignant « l’importance d’une association de toutes les parties à ce plan de paix ». Réaffirmant l’engagement de son pays à obtenir un progrès substantiel au niveau des volets libanais et syrien des pourparlers de paix avec Israël, le diplomate a expliqué qu’il a informé M. Obeid que son pays est « toujours » inquiet à cause du soutien libanais au Hezbollah et qu’il a évoqué, de manière générale, les efforts fournis par l’Administration US afin d’anéantir les organisations terroristes et de mettre un terme à leur financement. « Nous avons aussi discuté du maintien de l’appui américain à l’indépendance, la souverainté et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au retrait total de toutes les forces étrangères de ce pays », a renchéri M. Battle, rappelant l’attachement de Washington au maintien de la stabilité au niveau de la « ligne bleue ». Selon M. Battle, les efforts de redressement économique déployés par le Liban ainsi que le programme d’aides US au pays – d’une valeur totale de 35 millions de dollars –, et le conflit libano-américain autour de la fréquence utilisée par la station de radio « Sawa » ont été également passés en revue au cours de l’entretien. L’ambassadeur américain a relevé « un progrès » réalisé par le Liban au niveau de la lutte contre le blanchiment d’argent, le trafic d’êtres humains et le problème de la garde d’enfants (nés d’un mariage mixte). Il a déclaré avoir informé le chef de la diplomatie de la possibilité que le secrétaire d’État US, Colin Powell, intègre Beyrouth au programme de sa tournée régionale. « Mais rien n’est encore sûr », s’est-il empressé d’ajouter. Sur un autre plan, l’ambassadeur a annoncé la réouverture du consulat américain, le mois prochain, à Beyrouth. Pour la première fois depuis vingt ans, les visas pour les États-Unis seront accordés aux Libanais à partir de Beyrouth. Obeid : Une volonté de dialogue avec Washington Un peu plus tard, M. Obeid a tenu une conférence de presse, au cours de laquelle il devait notamment se dire favorable à un dialogue tripartite, entre le Liban, la Syrie et les États-Unis, affirmant, en réponse à une question, que l’ambassadeur américain « a prôné le développement de ce dialogue, son approfondissement et son élargissement ». « Il trouvera un écho favorable chez nous et chez nos frères syriens car il est important pour nous de faire connaître notre point de vue et nos constantes (à Washington). Un dialogue permettra de dissiper ou d’atténuer les points de divergences », a-t-il ajouté, en précisant cependant qu’ « aucun cadre n’a été fixé » pour ce dialogue. Parmi les points de divergences avec Washington: le Hezbollah. M. Obeid a expliqué que le Liban et les États-Unis ne partageaient pas le même point de vue sur la question du Hezbollah, classé par Washington sur la liste des organisations terroristes. Rappelant que ce désaccord n’est pas nouveau, il a pris la défense de la formation chiite. « Pour nous, le Hezbollah est partie intégrante de la résistance qui a chassé les Israéliens (du sud du pays). Il est aussi partie intégrante du paysage politique libanais. Il est représenté au Parlement et se soumet aux lois de l’État libanais », a-t-il insisté, précisant que M. Battle ne lui a pas soumis des conditions de l’Administration, « mais des offres de coopération ». Le chef de la diplomatie a ensuite rappelé que le Liban établit une distinction entre le terrorisme, « que nous condamnons », et la résistance, « qui est pour nous un droit naturel, clair et indiscutable » et qu’il collabore à la lutte contre le terrorisme « non pas parce que cette collaboration lui a été demandée, mais parce qu’il s’agit, de sa part, d’un engagement moral ». Prié de dire si M. Battle a abordé avec lui la question d’un retrait syrien du Liban, le ministre a répondu : « L’ambassadeur n’a pas soulevé cette question. D’ailleurs, nous ne pensons pas qu’il existe des forces étrangères en territoire libanais, à l’exception des forces israéliennes. Les seules troupes présentes au Liban, au mépris de la volonté légale libanaise, sont israéliennes. Il n’en existe aucune autre ». À l’instar de M. Battle, il a fait état d’une éventuelle visite du secrétaire d’État américain à Beyrouth. Pour ce qui est du dossier irakien, le ministre a estimé qu’il appartient au peuple irakien de décider de la nature du régime qu’il souhaite et de la gestion de ses ressources naturelles. Pendant la journée, M. Obeid a également conféré avec l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, et l’ambassadrice d’Allemagne, Gisela Kaempffe-Sikora.
C’est une réunion de travail en bonne et due forme que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a tenue hier avec l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, en présence du premier secrétaire de la chancellerie, Carol Calin. Une réunion diplomatique par excellence, puisque M. Battle a « rappelé » seulement au chef de la diplomatie « les inquiétudes » de...