« Que Dieu détruise l’Amérique », s’exclame un imam chiite à Mossoul Les États-Unis ne toléreront pas un régime pro-iranien à Bagdad, avertit Rumsfeld(photo)

Alors que les relations entre Washington et Damas se sont apaisées depuis quelques jours, c’est Téhéran qui semble désormais être dans la ligne de mire américaine. Mercredi, Washington se disait préoccupé par la présence possible d’agents iraniens en Irak. Le lendemain, le président Bush exprimait l’espoir que l’Iran se conformerait aux appels US à ne pas s’ingérer dans les affaires irakiennes. Et hier, le chef du Pentagone a enfoncé le clou en déclarant que les États-Unis ne permettraient pas à un régime pro-iranien de s’installer à Bagdad. L’équivalent d’« une nouvelle forme de dictature », selon les termes de Donald Rumsfeld. Dans le même temps, les fidèles musulmans, chiites et sunnites, qui ont participé en masse à la prière du vendredi, la deuxième organisée depuis l’effondrement du régime de Saddam Hussein, appelaient à l’unité islamique et réaffirmaient leur opposition à l’occupation américaine. À la mosquée Abou Hanifa, dans le centre de Bagdad, le cheikh Mondher al-Aadami a proclamé son « refus d’une paix imposée par les États-Unis », alors qu’à Mossoul, l’imam Ibrahim al-Mounah s’est écrié à la fin de son prêche : « Que Dieu détruise l’Amérique. » Dans ce contexte, la présence des forces de la coalition en Irak, estimée à deux ans par George W. Bush, s’annonce houleuse.