Rechercher
Rechercher

Actualités

Nouvelles condamnations virulentes après le verdict dans l’affaire MTV

Au lendemain du verdict sans appel de la Cour de cassation, au lendemain, donc, de la fin (pour l’instant ?) du rocambolesque feuilleton judiciaire qui a duré plus de sept mois, au lendemain de la confirmation de la fermeture de la MTV et de la fréquence arabophone de RML – et ce malgré l’opposition du président de la Cour, Afif Chamseddine –, plusieurs réactions politiques sont venues rappeler, si tant est que les Libanais l’aient oublié, que l’inadmissible mainmise du pouvoir sur l’appareil judiciaire se poursuit, avec, en parallèle, le viol, tranquille, de la démocratie et des libertés publiques. Comme un défi à l’opinion publique locale et internationale, comme un camouflet infligé à tous les accords bilatéraux signés par le Liban – à commencer par celui, de partenariat, avec l’Union européenne. Pour le mouvement du Renouveau démocratique (RD), présidé par le député du Metn, Nassib Lahoud, ce verdict est le signe patent que le pays continue de souffrir d’un très grand déséquilibre politique ; de même qu’ « il vient totalement contredire les prétentions d’ouverture et de dialogue dont se targuent certains pôles du pouvoir ». Pour le RD, l’affaire MTV est éminemment politique, « c’est une vengeance politique, un abus de pouvoir, un mauvais usage (de celui-ci), et un assujettissement à des fins personnelles de la justice et des services de sécurité », accuse sans ambages le communiqué publié hier par le mouvement. « De tout cela, les ministres du gouvernement et la conviction absolue de l’opinion publique ont pu témoigner, et toutes les mises en scène, légales comme illégales, ne changeront rien à cette vérité », poursuit le communiqué. « La première victime de l’affaire MTV n’est pas la MTV elle-même – malgré les souffrances humaines et économiques provoquées par sa fermeture –, mais ce sont plutôt la démocratie, la liberté et l’égalité, les institutions, la justice, et tout ce qui touche de près comme de loin à l’État de droit », a conclu le RD. Quant au député du Kesrouan, Nehmetallah Abi Nasr, le verdict de la Cour de cassation porte un sérieux coup à l’image d’un État – le Liban – qui « prétend respecter les libertés publiques, dont celles d’expression et d’information ». Cette fermeture confirmée vient rappeler, a-t-il souligné, « l’urgente nécessité » de réformer et de consolider le pouvoir judiciaire, et « de le protéger contre les intérêts politiques ». Pour le député Abi Nasr, le Parlement « se doit de réactiver la proposition de loi Husseini sur l’indépendance et le renforcement du pouvoir judiciaire ». Son collègue du Metn, Ghassan Moukheiber, désigné député à la suite de l’invalidation du mandat parlementaire du propriétaire de la MTV, Gabriel Murr, s’est déclaré « désolé, indépendamment des considérations personnelles ou électorales, que la MTV et RML restent closes », en arguant de son respect pour les libertés publiques. Il a appelé à un amendement de la loi électorale, qui devrait permettre selon lui à tous les candidats d’être traités équitablement et pareillement par les médias, et renforcer « l’indépendance, l’honnêteté et l’efficacité » de la justice. Enfin, la Ligue maronite, présidée par l’émir Hareth Chéhab, a estimé que le verdict en question « nuit aux libertés » du Liban, ainsi qu’à l’image de ce pays.
Au lendemain du verdict sans appel de la Cour de cassation, au lendemain, donc, de la fin (pour l’instant ?) du rocambolesque feuilleton judiciaire qui a duré plus de sept mois, au lendemain de la confirmation de la fermeture de la MTV et de la fréquence arabophone de RML – et ce malgré l’opposition du président de la Cour, Afif Chamseddine –, plusieurs réactions...