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PASSATION DES POUVOIRS - À la Justice, le nouveau ministre évolue en terrain connu Tabbarah : Empêcher toute intervention auprès du magistrat(photo)

Pour M.Bahige Tabbarah, la situation n’a pas beaucoup changé. C’est vrai qu’il était ministre d’État dans le gouvernement précédent, mais il était chargé de la plupart des dossiers juridiques épineux. Maintenant, il pourra travailler officiellement, dans un bureau qu’il avait d’ailleurs occupé pendant plusieurs années, donnant une nouvelle impulsion à la magistrature. Les juges évoquent d’ailleurs « les années Tabbarah » avec une certaine nostalgie, puisque c’est à cette époque que leur situation financière s’était améliorée, sans oublier la restructuration du corps judiciaire et la réhabilitation des Palais de justice, éprouvés par les années de guerre. Hier, M. Tabbarah a retrouvé le ministère de la Justice et lors de la cérémonie de passation des pouvoirs avec M.Samir el-Jisr, devenu ministre de l’Éducation, il a insisté sur sa détermination à empêcher les attaques contre la justice. Ambiance chaleureuse donc au ministère de la Justice. Dans son discours de bienvenue, Jisr n’a pas manqué de rappeler le rôle de son successeur dans la réhabilitation des Palais de justice, « reconstruits pierre par pierre, après les destructions dues à la guerre ». Selon le ministre sortant, M. Tabbarah aura laissé des traces dans chaque coin du ministère. « Je sais parfaitement ce que vous avez fait pour la justice et notre coopération remonte loin dans le temps, à l’époque où j’étais bâtonnier du Liban-Nord et vous ministre de la Justice ». Devant le staff du ministère, M. Jisr a rappelé les réalisations pendant ses deux ans au poste, précisant que le retard des projets d’informatisation est dû au retard dans l’arrivée du financement promis par la Banque mondiale (500 millions de dollars). Il a aussi insisté sur la coopération du Conseil supérieur de la magistrature et des juges en général. Faire du ministère un lieu de préparation des lois M.Tabbarah a ensuite pris la parole, affirmant que son ambition, aujourd’hui, est de faire du ministère de la Justice un centre pour la préparation des lois et des règlements administratifs. « C’est une tâche difficile, mais l’expérience nous a appris que lorsque les lois sont mal rédigées ou ne s’inscrivent pas dans un cadre juridique sain, elles créent plus de problèmes qu’elles n’en règlent dans la gestion des rapports entre les divers éléments de la société. » M.Tabbarah a aussi promis d’accorder une grande attention à l’Institut des études juridiques qui forme les nouveaux magistrats. « Je souhaite aussi qu’il devienne un lieu de formation permanent pour tous les magistrats, car la loi est en évolution constante. » Le nouveau ministre s’est aussi engagé à faire des Palais de justice des lieux dignes des magistrats et de leur noble fonction, mais aussi des havres de sécurité, afin que la justice puisse être rendue en toute sérénité. Il a laissé le meilleur pour la fin, proclamant sa détermination à renforcer la justice de manière à lui rendre la confiance des citoyens. « Il faut aussi redonner au magistrat confiance en lui-même, en interdisant qu’il fasse l’objet d’attaques. Je compte mener cette mission à terme, en collaboration étroite avec le CSM, le Conseil d’État et l’Inspection judiciaire. Le devoir de l’État est d’empêcher toute intervention auprès du magistrat, fusse-t-elle de ses proches, mais en contrepartie, les juges doivent faire preuve de sens des responsabilités. Il ne peut y avoir d’immunité sans demande de comptes. » Ne pas intervenir dans les affaires de la justice M.Tabbarah a promis de transmettre au président de la République les problèmes des magistrats, « puisque le chef de l’État est en quelque sorte le père spirituel de la justice. J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec le président du Conseil et je peux assurer qu’il n’a jamais cherché à intervenir auprès des juges dans une affaire donnée, pour des raisons personnelles. Au contraire, il a toujours voulu favoriser les intérêts de la justice ». M.Tabbarah a déclaré qu’il comptait coopérer avec le ministère des Finances pour obtenir les fonds nécessaires à la consolidation du pouvoir judiciaire, et avec la commission parlementaire de la Justice et de l’Administration, qui est « présidée par un éminent juriste », a-t-il dit, faisant allusion à M.Mikhaël Daher. M.Tabbarah a enfin précisé que la protection des libertés et des droits de l’homme, qui est l’un des rôles du ministère de la Justice dans les démocraties, va de pair avec les considérations de sécurité. « Il s’agit donc de préserver un délicat équilibre entre ces concepts, apparemment contradictoires. » Interrogé toutefois sur le jugement de la Cour de cassation au sujet de la MTV, il a refusé de se prononcer, précisant qu’il n’intervient pas dans l’action de la justice. « C’est d’ailleurs une de nos principales missions », a-t-il ajouté.
Pour M.Bahige Tabbarah, la situation n’a pas beaucoup changé. C’est vrai qu’il était ministre d’État dans le gouvernement précédent, mais il était chargé de la plupart des dossiers juridiques épineux. Maintenant, il pourra travailler officiellement, dans un bureau qu’il avait d’ailleurs occupé pendant plusieurs années, donnant une nouvelle impulsion à la...