Sécurité Mesures renforcées aux frontières pour empêcher l’entrée d’ex-responsables irakiens

Un haut responsable a ordonné ces jours derniers aux services de sécurité concernés une enquête exhaustive pour savoir si un ex-dirigeant irakien du régime de Saddam Hussein, recherché par les États-Unis, est récemment entré au Liban. Cette enquête a été décidée après que le haut responsable libanais, cité par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, eut appris qu’un ambassadeur du Liban dans un pays arabe avait octroyé à cet ex-dirigeant irakien, dont l’identité n’a pas été révélée, un visa d’entrée au Liban. L’enquête, menée avec diligence, a établi qu’il n’y avait aucune trace du passage de ce fugitif aux postes-frontières libanais, terrestres, aériens ou maritimes. Toujours est-il que ces postes ont reçu des instructions pour renforcer la surveillance des frontières et interdire à cet individu de les franchir. De sources bien informées, on indique que le ministère des Affaires étrangères avait auparavant notifié les missions diplomatiques et consulaires libanaises à l’étranger d’une directive leur enjoignant d’adresser à la direction de la Sûreté générale toute demande de visa émanant de ressortissants irakiens. Les mesures prises par les autorités libanaises sont suffisantes pour empêcher l’arrivée au Liban d’anciens responsables irakiens, politiques ou militaires, poursuivis par les États-Unis, soulignent ces sources, en rappelant que l’ambassade américaine à Beyrouth avait formulé la semaine dernière une demande officielle en ce sens aux autorités libanaises. Vendredi dernier, des sources à l’aéroport du Caire avaient indiqué que les autorités égyptiennes avaient été informées par leurs homologues libanaises du refus de ces dernières d’accueillir au Liban des passagers irakiens en provenance de la capitale égyptienne. Selon les sources libanaises, le nouveau gouvernement est conscient de la situation actuelle et connaît la politique américaine en Irak après la chute de Saddam Hussein. Son attitude consistera donc à tenter d’éviter, dans la mesure du possible, tout accrochage avec Washington, tout en ne cédant pas sur ce qui est considéré comme étant du domaine de la souveraineté nationale. L’un des premiers objectifs de Beyrouth à cet égard sera de tenter d’une part de préserver les intérêts des Libanais qui ont investi en Irak et d’autre part de leur permettre, ainsi qu’à d’autres, de profiter économiquement des nouvelles perspectives qui s’ouvrent dans ce pays après la chute du régime de Saddam Hussein.