Diplomatie - L’Onu doit superviser les élections en Irak, estime l’ambassadeur de Russie De Villepin ce soir à Beyrouth pour des entretiens avec Lahoud, Berry et Hariri

Dans le cadre d’une tournée dans la région, qui doit le conduire en Égypte, en Syrie, au Liban et en Arabie saoudite, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, doit arriver ce soir à Beyrouth pour une visite de 24 heures au cours de laquelle il s’entretiendra avec les hauts responsables libanais au sujet des derniers développements en Irak et des résultats du sommet tripartite qui a réuni hier, à Saint-Petersbourg, les dirigeants russe, français et allemand. M. de Villepin doit être accueilli à l’aéroport par son homologue libanais, Mahmoud Hammoud, par l’ambassadeur de France Philippe Lecourtier et des hauts responsables de l’ambassade. M. Hammoud a prévu d’offrir un dîner en l’honneur du ministre français, peu après son arrivée à Beyrouth. Le lendemain matin, dimanche, M. de Villepin rencontrera successivement le président de la République, le général Émile Lahoud, le Premier ministre, Rafic Hariri, et le chef du Parlement, Nabih Berry. Il devra ensuite quitter Beyrouth aux environs de midi après avoir donné une conférence de presse dans la salle de presse de l’AIB. Avant son départ de Madrid où il a rencontré son homologue espagnole, le ministre français des AE a notamment affirmé que la responsabilité de l’ordre en Irak incombe actuellement aux forces américano-britanniques. Par ailleurs, M. Hammoud a reçu hier l’ambassadeur britannique Richard Kinchen qui l’a informé des résultats du sommet anglo-américain récemment tenu à Belfast. L’entretien a également porté sur la “feuille de route” qui devrait être rendue publique dès la formation du nouveau gouvernement palestinien, la semaine prochaine. L’ambassadeur russe au palais Bustros Au terme d’une réunion avec le directeur des affaires politiques au palais Bustros, Naji Abi Assi, l’ambassadeur de Russie Boris Bolotine a affirmé de son côté, concernant la crise irakienne : « L’essentiel à présent est de mettre fin au bain de sang en Irak. Il faut accélérer l’envoi des aides humanitaires et garantir à l’Onu un rôle central dans tout règlement de la situation en Irak. » À la question de savoir comment la Russie conçoit le rôle des Nations unies dans un tel règlement, M. Bolotine a répondu : « En fin de compte, je crois qu’il faut former un gouvernement irakien issu d’élections législatives, et il est nécessaire que cette opération ait lieu sous la supervision de l’Onu. » L’ambassadeur a en outre indiqué que l’émissaire russe Andrei Vdovine se trouve actuellement dans la région « pour insister sur la mise en application de la “feuille de route” ». Il a toutefois précisé qu’une visite de M. Vdovine à Beyrouth n’était pas prévue à son programme.