Communautés - Une délégation kataëb chez le patriarche maronite Sfeir : Pas besoin de ponts entre Baabda et Bkerké

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a déclaré hier que « la route entre Baabda et Bkerké est praticable et sûre » et qu’il n’est donc pas besoin d’intermédiaire entre lui et le président de la République, le général Émile Lahoud. Le prélat maronite a tenu ces propos en réponse à une allocution prononcée par une délégation du parti Kataëb. Il a en outre appelé à l’unité des rangs internes car, selon lui, « personne d’autre que nous-mêmes ne peut nous sauver ». Le cardinal Sfeir a reçu après la messe une délégation du régional kataëb de Jbeil présidée par M. Jad Nehmé. Dans une allocution, M. Nehmé a notamment cité le chef du parti, Karim Pakradouni, qui affirmait récemment que « les Kataëb sont un pont entre Bkerké et Baabda ». « Oui, a-t-il ajouté, nous croyons que la raison d’être des Kataëb est leur appui à ces deux instances et à la collaboration entre elles en vue de consolider la formule de coexistence entre tous les Libanais. » Prenant la parole à son tour, Mgr Sfeir a répondu en soulignant d’abord la nécessité de resserrer les rangs internes. Se référant d’autre part aux propos selon lesquels les Kataëb constituent un pont entre la présidence de la République et le patriarcat maronite, il a déclaré : « Je ne crois pas qu’il y ait de ponts entre Baabda et Bkerké. En effet, la route entre les deux est tout à fait praticable et sûre, et il n’y a en dessous ni fleuve ni mer. » Par ailleurs, le cardinal Sfeir a insisté sur la nécessité « de tirer les leçons des erreurs du passé. Si la guerre fait rage aujourd’hui en Irak, nous l’avons vécue quant à nous pendant 17 années. (…) Mais je crois que nous avons su tirer profit de nos erreurs pour unifier nos rangs. De fait, personne d’autre que nous-mêmes ne peut nous sauver et nous ne devons pas compter sur les autres ». Le patriarche maronite a notamment reçu par la suite cheikh Michel el-Khoury, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, et l’attaché de presse de l’ambassade de France, M. François Abi Saab. Mgr Sfeir avait évoqué auparavant, dans son homélie, la guerre en Irak, priant Dieu qu’Il « inspire les responsables en vue de mettre fin à ces épreuve et à ces terribles tragédies » que vit le pays.